Tous ceux qui ont découvert l'an passé The Devil's Blood avec son premier EP "Come Reap", vous le diront : "The Time Of No Time Evermore" était attendu comme le messie. Pourquoi cela ?
Tout simplement parce qu'en l'espace de cinq rituels, les Hollandais ont dessiné un des plus vibrants hommages rendu au (hard) rock psychédélique des seventies entendu récemment avec les oeuvres éponymes de Diagonal et Blood Ceremony. Si son équipage demeure assez flou et mystérieux (à peine sait-on que Nachtraaf de Urfaust et ex Fluisterwoud y participe), en revanche on repère assez vite les influences qui servent de matrice à la formation : Black Sabbath, Jefferson Airplane, Blue öyster Cult et consorts. Le tout baigne dans un climat occulte et (faussement) sulfureux digne d'une bonne vieille série B made in Hammer studios. Certains appelleront ça du stoner. Peut-être, si cela peut leur faire plaisir. Mais The Devil's Blood s'impose surtout comme un héraut du pur hard rock sombre, mélodique et flamboyant et moins sale que l'imagerie ésotérique à laquelle il a recourt pourrait le laisser suggérer. Une particularité cependant : le chant est assuré par une femme dont les lignes vocales participent grandement au caractère décalé de l'ensemble et à une identité déjà bien affirmée. "The Time Of No Time Evermore" se présente donc comme le premier essai longue durée de ces nostalgiques des années 70, comme beaucoup d'autres du reste et on les comprend ! Sans surprise, il s'inscrit dans la droite lignée de son récent aîné, tant d'un point de vue formel (une poignée de titres relativement courts qui précèdent une conclusion de plus de dix minutes) que thématique (satanisme bon teint et drogue) ou musical. Sans être datée, la prise de son, chaude et généreuse, se veut l'écrin idéal pour ce genre de trip hallucinogène en forme de machine à remonter le temps. Après une intro - "The Time Of No Time Evermore" - qui permet tout de suite d'identifier ses auteurs, notamment gràce à ces guitares qui décollent très haut, l'imparable "Evermore" déboule brutalement. Départ direct vers les étoiles assuré ! Avec sa rythmique épaisse et ses relents sixties, "I'll Be Your Ghost" convoque parfois le fantôme de Hendrix (les premières mesures y font penser). Sur un tempo médium, "The Yonder Beckons" est guidé par des riffs veloutés absolument divins ; une fois les avoir entendus, ils ne vous quittent plus. A mi parcours, le temps s'arrête et une atmosphère contemplative s'installe avant que les six-cordes se taillent la part du lion dans une orgie jouissive. Plus sombre est le sublime "House Of 10,000 Voices", qui s'ouvre sur un voile inquiétant teinté d'étrangeté. Les guitares assurent l'architecture avec leur chorus démentiels et leur mélancolie sourde qui perlent le long de leur manche cependant que le final se révèle de tout beauté. "Christ And Cocaine" débute sur une accroche typiquement hard rock, pourvu d'une rythmique bien lourde, comme "Rake Your Nails Across The Firmament". Presque purplien est "Queen Of My Burning Heart", autre pièce maîtresse d'un album qui n'en manque pas, à l'image aussi de la semi ballade rêveuse "Angel's Prayer" dont les soli sur lesquels elle meurt vous donnent des frissons de partout. Que dire également de "Feeding The Fire With Tears And Blood" où le chant semble avoir été noyé dans un filtre. Bien entendu, les Bataves atteignent leur apogée avec le terminal "The Antikosmic Magick", pièce grandiose et digne héritière du majestueux "Voodoo Dust" qui achevait le menu de "Come Reap", véritable rampe de lancement pour des grattes qui tricotent des mélodies empreintes d'une vraie tristesse. Puis celles-ci cèdent la place à une myriade de sons et d'effets cosmiques, conclusion d'un album en tout point digne des attentes que son prédécesseur avait déclenchées. 4.5/5 (2009)
Tout simplement parce qu'en l'espace de cinq rituels, les Hollandais ont dessiné un des plus vibrants hommages rendu au (hard) rock psychédélique des seventies entendu récemment avec les oeuvres éponymes de Diagonal et Blood Ceremony. Si son équipage demeure assez flou et mystérieux (à peine sait-on que Nachtraaf de Urfaust et ex Fluisterwoud y participe), en revanche on repère assez vite les influences qui servent de matrice à la formation : Black Sabbath, Jefferson Airplane, Blue öyster Cult et consorts. Le tout baigne dans un climat occulte et (faussement) sulfureux digne d'une bonne vieille série B made in Hammer studios. Certains appelleront ça du stoner. Peut-être, si cela peut leur faire plaisir. Mais The Devil's Blood s'impose surtout comme un héraut du pur hard rock sombre, mélodique et flamboyant et moins sale que l'imagerie ésotérique à laquelle il a recourt pourrait le laisser suggérer. Une particularité cependant : le chant est assuré par une femme dont les lignes vocales participent grandement au caractère décalé de l'ensemble et à une identité déjà bien affirmée. "The Time Of No Time Evermore" se présente donc comme le premier essai longue durée de ces nostalgiques des années 70, comme beaucoup d'autres du reste et on les comprend ! Sans surprise, il s'inscrit dans la droite lignée de son récent aîné, tant d'un point de vue formel (une poignée de titres relativement courts qui précèdent une conclusion de plus de dix minutes) que thématique (satanisme bon teint et drogue) ou musical. Sans être datée, la prise de son, chaude et généreuse, se veut l'écrin idéal pour ce genre de trip hallucinogène en forme de machine à remonter le temps. Après une intro - "The Time Of No Time Evermore" - qui permet tout de suite d'identifier ses auteurs, notamment gràce à ces guitares qui décollent très haut, l'imparable "Evermore" déboule brutalement. Départ direct vers les étoiles assuré ! Avec sa rythmique épaisse et ses relents sixties, "I'll Be Your Ghost" convoque parfois le fantôme de Hendrix (les premières mesures y font penser). Sur un tempo médium, "The Yonder Beckons" est guidé par des riffs veloutés absolument divins ; une fois les avoir entendus, ils ne vous quittent plus. A mi parcours, le temps s'arrête et une atmosphère contemplative s'installe avant que les six-cordes se taillent la part du lion dans une orgie jouissive. Plus sombre est le sublime "House Of 10,000 Voices", qui s'ouvre sur un voile inquiétant teinté d'étrangeté. Les guitares assurent l'architecture avec leur chorus démentiels et leur mélancolie sourde qui perlent le long de leur manche cependant que le final se révèle de tout beauté. "Christ And Cocaine" débute sur une accroche typiquement hard rock, pourvu d'une rythmique bien lourde, comme "Rake Your Nails Across The Firmament". Presque purplien est "Queen Of My Burning Heart", autre pièce maîtresse d'un album qui n'en manque pas, à l'image aussi de la semi ballade rêveuse "Angel's Prayer" dont les soli sur lesquels elle meurt vous donnent des frissons de partout. Que dire également de "Feeding The Fire With Tears And Blood" où le chant semble avoir été noyé dans un filtre. Bien entendu, les Bataves atteignent leur apogée avec le terminal "The Antikosmic Magick", pièce grandiose et digne héritière du majestueux "Voodoo Dust" qui achevait le menu de "Come Reap", véritable rampe de lancement pour des grattes qui tricotent des mélodies empreintes d'une vraie tristesse. Puis celles-ci cèdent la place à une myriade de sons et d'effets cosmiques, conclusion d'un album en tout point digne des attentes que son prédécesseur avait déclenchées. 4.5/5 (2009)
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