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Nathan Juran | Terre de violence (1958)


Si la collection "western de légende" de Sidonis ne propose pas que des classiques, loin s'en faut, au moins a-t-elle le mérite de nous faire (re)découvrir des cartouches oubliées car inédites en France. C'est le cas de la doublette Terre de violence (1958) et Le salaire de la haine (1959) qui partagent un même cadre urbain, une même vedette (Fred MacMurray), tous les deux étant produits par Charles Schneer et écrits par Daniel B. Ullman. Mais autant le second cherche à s'extraire du moule de la série B, grâce au travail audacieux de Paul Wendkos et de son opérateur Wilfred M. Cline, autant celui-ci ne parvient jamais vraiment à s'échapper d'une certaine routine ni à transcender les conventions et les archétypes.
Faute de budget, la photo est terne, les décors quelconques et on ne sent qu'à de très rares moments (le règlement de compte final), cette ambition qui permet parfois à des séries B de s'élever  au-dessus de leur modeste condition. Heureusement et même s'il n'a pas marqué le genre (Quand la poudre parle avec Ronald Reagan est néanmoins sympathique), Nathan Juran connaît son métier et certains personnages sont bien caractérisés, défendus par Fred MacMurray, plus figé que jamais, une Maggie Hayes vieillie et un Robert Vaughn au jeu fiévreux. 



Paul Wendkos | Le salaire de la haine (1959)


Face Of A Fugitive vient nous rappeler que Fred McMurray ne fut pas seulement l'interprète poussif d'inoffensives comédies mais l'acteur d'Assurance sur la mort, Du plomb pour l'inspecteur ou de La garçonnière. 
Bref, un comédien au jeu plus épais qu'on ne croit, dont le caractère monolithique s'apparente davantage à une forme de hiératisme. Ce film nous rappelle aussi que Paul Wendkos mérite mieux que sa réputation de (solide) artisan télévisuel. Le cambrioleur (1957), Satan, mon amour (1971) ou sur un mode mineur, Les canons de Cordoba (1970) témoignent d'une maîtrise technique certaine. De fait, loin de la petite série B, inédite en France, qu'il semble être, Le salaire de la haine confirme qu'il s'agit bien d'un vrai technicien. On sent en le regardant qu'il y a un vrai metteur en scène derrière la caméra : cadrages audacieux (pour l'époque et ce type de production), profondeur de champs, utilisation de l'obscurité lors d'un final emballé avec sécheresse... Du coup et nonobstant un scénario intéressant et la présence conjointe de McMurray et d'un jeune James Coburn qui bouffe déjà l'écran, ces qualités, ces trouvailles de mise en scène, paraissent presque trop ambitieuses pour un métrage modeste quoique franchement sympathique, lequel forme avec Terre de violence, également inédit et édité en même temps par Sidonis, une doublette à (re)découvrir.