Réalisé par Arthur Penn, La fugue est un curieux film en cela qu'il débute comme une banale histoire de privé embauché pour retrouver une fugueuse, se termine en recherche d'une vérité avec entre les deux une pause presque intimiste.
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Arthur Penn | La fugue (1975)
Réalisé par Arthur Penn, La fugue est un curieux film en cela qu'il débute comme une banale histoire de privé embauché pour retrouver une fugueuse, se termine en recherche d'une vérité avec entre les deux une pause presque intimiste.
Elia Kazan | Les visiteurs (1972)
Le cinéma d'Elia Kazan ne m'a jamais vraiment intéressé. J'ai toujours trouvé ennuyeux Un tramway nommé désir, Sur les quais ou A l'est d'Eden. Seuls Panique dans la rue et L'arrangement m'ont marqué. Ce qui explique pourquoi j'ai tardé à découvrir Les visiteurs, son avant-dernier film. Si le fond porte les obsessions du réalisateur, la forme est plus étonnante. Au début des années 70, alors qu'il ne trouve pas le financement pour le mettre en boîte, Kazan se lance dans ce projet à petit budget, filmant en super 16, dans sa propre maison avec une équipe réduite (quelques techniciens et cinq comédiens) cette histoire écrite par son fils Chris, intimiste et brutale où deux anciens soldats débarquent pour régler leur compte chez celui qui les a dénoncés après qu'ils'aient commis le viol et le meurtre d'une jeune femme lors de la guerre du Vietnam. Mais leurs motivations ne sont jamais réellement dévoilées. De là, l'ambiance pesante que ce huis-clos installe chargé d'une sourde tension sexuelle qui explose de lors de l'agression de Martha.
Une relation trouble se met en place entre les deux visiteurs et le grand-père, vieil alcoolique revanchard et raciste qui se prend d'affection pour eux, lui qui méprise son gendre, campé par un James Woods débutant. Froide et épurée jusqu'à l'ascétisme, l'oeuvre évite tout manichéisme. C'est la guerre qui a fait de Mike et Tony ce qu'ils sont devenus tandis que l'on peut trouver faible Bill qui fit preuve de lâcheté en les laissant commettre leur crime. En 1972, il est sans doute le premier film à témoigner des traumatismes de la guerre du Vietnam et du retour difficile de ses soldats. Ce sujet permet à Kazan de brasser ses thèmes récurrents tels que la délation et la culpabilité à travers l'affrontement de protagonistes tourmentés. Par sa dureté glaçante et son absence de happy end, bien loin des standards hollywoodiens, le film s'inscrit dans la mouvance des Chiens de paille, Délivrance ou Orange mécanique, tous réalisés à la même époque. (Vu le 24/03/2018 / Source : DVD)
Une relation trouble se met en place entre les deux visiteurs et le grand-père, vieil alcoolique revanchard et raciste qui se prend d'affection pour eux, lui qui méprise son gendre, campé par un James Woods débutant. Froide et épurée jusqu'à l'ascétisme, l'oeuvre évite tout manichéisme. C'est la guerre qui a fait de Mike et Tony ce qu'ils sont devenus tandis que l'on peut trouver faible Bill qui fit preuve de lâcheté en les laissant commettre leur crime. En 1972, il est sans doute le premier film à témoigner des traumatismes de la guerre du Vietnam et du retour difficile de ses soldats. Ce sujet permet à Kazan de brasser ses thèmes récurrents tels que la délation et la culpabilité à travers l'affrontement de protagonistes tourmentés. Par sa dureté glaçante et son absence de happy end, bien loin des standards hollywoodiens, le film s'inscrit dans la mouvance des Chiens de paille, Délivrance ou Orange mécanique, tous réalisés à la même époque. (Vu le 24/03/2018 / Source : DVD)
Clint Eastwood | Jugé coupable (1999)
Même s’il est vrai que Clint Eastwood ne déçoit jamais lorsqu’il passe derrière la caméra, livrant de bons ou d’excellents films, on a parfois l’impression qu’il se montre moins ambitieux quand il s’attaque au film d’action, contrairement au western (les quatre qu’il a réalisé sont des chefs-d’œuvre) ou à des genres qui lui sont à priori plus étrangers (le drame par exemple).
Ainsi Jugé coupable, sa vingt et unième réalisation tournée entre Minuit dans le jardin du bien de du mal et Space Cowboys, ne constitue sans doute pas son film le plus brillant, ni le plus original. Mais un Clint, même mineur, demeure toujours bien supérieur à la plupart des longs métrages sortis ces dernières années. L’histoire est on ne peut plus classique et le scénario ne va pas sans quelques faiblesses. Mais Clint, en vieux briscard de la pelloche qu’il est désormais, en joue avec classe. Par exemple, son personnage prouve en quelques heures l’innocence de l’accusé, ce que des avocats en plusieurs années n’ont pas réussi à révéler. Tout cela n’est pas très crédible, mais cette invraisemblance est carrément mise en évidence durant le film, lors d’une tirade entre le journaliste et le directeur du journal. Quelque part, c’est une leçon ! De fait, l’intérêt de Jugé coupable ne réside pas dans son scénario, ni même dans la mise en œuvre de celui-ci, bien que le cinéaste démontre une fois encore sa parfaite maîtrise de la réalisation et de la direction d’acteurs. Déjà, le film est un plaidoyer contre la peine de mort, dont Eastwood, malgré ses opinions républicaines, est un fervent opposant. Mais plus encore, c’est son personnage et sa rédemption qui intéresse l’acteur. Il s’agit d’un thème récurrent à toute son œuvre. Clint a mis beaucoup de lui-même dans ce journaliste multipliant les conquêtes féminines, père pas toujours exemplaire (la visite du zoo constitue un grand moment). C’est un individualiste, un paria. Eastwood nous livre un regard sur sa vie et la présence au générique de sa fille (Francesca), de sa femme (Dina) et de son ex femme (Frances Fisher) n’est sans doute pas fortuite. De plus, le film, froid, presque austère (toutes les scènes dans le pénitencier, lesquelles ne sont pas sans évoquer L’évadé d’Alcatraz de Don Siegel) est efficacement mené et non dénué du cynisme coutumier de son auteur. Le suspense s’avère parfaitement distillé, notamment durant les dernières scènes où l’accusé se trouve à deux doigts de mourir. Il se pare enfin d’une valeur documentaire des plus intéressante. Ainsi, les dernières heures d’un condamné à mort sont traitées avec beaucoup de réalisme, d’une manière très sèche, loin de tout glamour hollywoodien. Un dernier mot à propos des comédiens. Il va s’en dire qu’ils sont tous impeccables, comme toujours avec Clint. Outre le Maître lui-même, citons Isaiah Washington, Denis Leary et surtout James Woods, qui, en directeur du journal, nous offre un numéro parfaitement jubilatoire. Ses joutes verbales avec Eastwood, forment de savoureux moments, notamment par le contraste entre les deux acteurs, l’un étant le roi de l’underplaying (Clint), l’autre se montrant souvent excessif (Woods).
Ainsi Jugé coupable, sa vingt et unième réalisation tournée entre Minuit dans le jardin du bien de du mal et Space Cowboys, ne constitue sans doute pas son film le plus brillant, ni le plus original. Mais un Clint, même mineur, demeure toujours bien supérieur à la plupart des longs métrages sortis ces dernières années. L’histoire est on ne peut plus classique et le scénario ne va pas sans quelques faiblesses. Mais Clint, en vieux briscard de la pelloche qu’il est désormais, en joue avec classe. Par exemple, son personnage prouve en quelques heures l’innocence de l’accusé, ce que des avocats en plusieurs années n’ont pas réussi à révéler. Tout cela n’est pas très crédible, mais cette invraisemblance est carrément mise en évidence durant le film, lors d’une tirade entre le journaliste et le directeur du journal. Quelque part, c’est une leçon ! De fait, l’intérêt de Jugé coupable ne réside pas dans son scénario, ni même dans la mise en œuvre de celui-ci, bien que le cinéaste démontre une fois encore sa parfaite maîtrise de la réalisation et de la direction d’acteurs. Déjà, le film est un plaidoyer contre la peine de mort, dont Eastwood, malgré ses opinions républicaines, est un fervent opposant. Mais plus encore, c’est son personnage et sa rédemption qui intéresse l’acteur. Il s’agit d’un thème récurrent à toute son œuvre. Clint a mis beaucoup de lui-même dans ce journaliste multipliant les conquêtes féminines, père pas toujours exemplaire (la visite du zoo constitue un grand moment). C’est un individualiste, un paria. Eastwood nous livre un regard sur sa vie et la présence au générique de sa fille (Francesca), de sa femme (Dina) et de son ex femme (Frances Fisher) n’est sans doute pas fortuite. De plus, le film, froid, presque austère (toutes les scènes dans le pénitencier, lesquelles ne sont pas sans évoquer L’évadé d’Alcatraz de Don Siegel) est efficacement mené et non dénué du cynisme coutumier de son auteur. Le suspense s’avère parfaitement distillé, notamment durant les dernières scènes où l’accusé se trouve à deux doigts de mourir. Il se pare enfin d’une valeur documentaire des plus intéressante. Ainsi, les dernières heures d’un condamné à mort sont traitées avec beaucoup de réalisme, d’une manière très sèche, loin de tout glamour hollywoodien. Un dernier mot à propos des comédiens. Il va s’en dire qu’ils sont tous impeccables, comme toujours avec Clint. Outre le Maître lui-même, citons Isaiah Washington, Denis Leary et surtout James Woods, qui, en directeur du journal, nous offre un numéro parfaitement jubilatoire. Ses joutes verbales avec Eastwood, forment de savoureux moments, notamment par le contraste entre les deux acteurs, l’un étant le roi de l’underplaying (Clint), l’autre se montrant souvent excessif (Woods).
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