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Tinto Brass | Caligula (1979)


Cela doit être étrange pour un comédien de signer pour un péplum érotique et de se retrouver finalement au générique d'un porno ! Pourtant, on peut affirmer que, privé de ses séquences et autres inserts hard filmés lors d'un tournage parallèle, Caligula n'aurait pas la force qu'il possède en définitive. Ceux-ci participent de la folie d'un film aussi démentiel que son sujet. Si les prises de vue se sont déroulées entre 1976 et 1977, l'oeuvre n'est sortie qu'en 1979 ou 1980 voire même en 1984 selon les pays et dans des versions différentes, oscillant de 100 à 160 minutes, conclusion d'un tournage chaotique qui a échappé à Tinto Brass pour coller aux fantasmes de son producteur Bob Guccione.
Caligula est le fruit de la rencontre improbable entre des acteurs shakespeariens et des penthouse girls, entre le décorateur de Fellini, le monteur de Pasolini et deux maîtres de l'érotisme (voire plus). Le résultat ne peut être qu'un grand  film malade d'une démesure baroque et théâtrale, historiquement plutôt juste et où Malcolm McDowell compose un despote hallucinant. | IMDb







































David Lynch | Elephant Man (1980)


Quand bien même il est peut-être considéré comme le film le plus accessible, dans le sens hollywoodien du terme, de son auteur, Elephant Man n'en demeure pas moins une oeuvre purement lynchienne.
La beauté plastique et le soin apporté à la reconstitution de l'Angleterre victorienne, laquelle doit beaucoup à la photo en noir et blanc du vétéran Freddie Francis, l'attirance pour les marginaux et en corollaire cet hommage évident au Freaks de Tod Browning, sans oublier certains plans oniriques portent ainsi l'incontestable griffe de David Lynch. Le réalisateur, dont il ne s'agit que du deuxième film après Eraserhead, fait déjà montre d'une maîtrise technique impressionnante. Mais, s'inspirant de l'histoire véritable de John Merrick, le film tire avant  tout sa force de son portrait extrêmement pessimiste et sans fard d'une société qui instrumentalise la difformité du personnage, que ce soit Bytes, le montreur de foire, ou le docteur Treves qui l'offre en spectacle non plus aux badauds mais à d'autres médecins tout d'abord puis à la bonne société londonienne qu'attire une morbide et malsaine curiosité.  Passant de la cruauté aux larmes, Elephant Man repose également sur une interprétation très juste, anglaise oblige, de John Hurt à Anthony Hopkins, qui prouve qu'il n'est jamais aussi bon que dans la retenue, de John Gielgud à Wendy Hiller.