AU PIF

Affichage des articles dont le libellé est Doro. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Doro. Afficher tous les articles

KröniK | Warlock - Triumph And Agony (1987)


Warlock livre dix compositions sévèrement burnées qui sont autant de brûlots à la gloire du heavy metal.

Faisant suite au mitigé bien que réussi commercialement parlant True As Steel, sorti en 1986, Triumph And Agony demeure le testament du groupe en même temps que son opus le plus célèbre. Renouant avec l’inspiration de ses (récents) débuts, Warlock livre dix compositions sévèrement burnées qui sont autant de brûlots à la gloire du heavy metal. Certains d’entre eux sont encore aujourd’hui interprétés par Doro en solo, c’est dire leur qualité ! Citons notamment les imparables "All We Are", "I Rule The Ruins" et "Metal Tango", ainsi que la touchante ballade qui clôt l’album, "Für Immer".

Pour autant, comme le suggère le look désormais très Hair metal de ses membres (il est loin le temps du cuir et des clous à la Judas Priest !), il n’en demeure pas moins que le groupe a évolué, sinon changé. Sa musique se veut plus lisse, moins dure qu'autrefois, direction artistique que confirmeront les premiers albums solos de la chanteuse, dont le second sera même produit par Gene Simmons de Kiss. Très tôt mise en avant, Doro s’impose d’ailleurs sur Triumph And Agony comme le leader incontesté de Warlock. Le fait qu’elle apparaisse - seule - sur le visuel influencé par l’heroïc-fantasy, ne relève pas du hasard, cependant qu’elle a quasiment composé tous les titres de l’album avec le producteur Joey Balin, imprimant sa marque au groupe. Enfin, elle confirme encore une fois quelle charismatique et puissante chanteuse elle est. La jeune femme n’a franchement rien à envier à ses homologues masculins comme le prouvent ses interventions sur "Touch Of Evil". Malgré son succès, Triumph And Agony n’aura donc pas de successeur, quand bien même Force Majeure sera publié à la fois sous le nom du groupe et sous celui de sa chanteuse, laquelle se retrouve seule à tenir la barre, tous les membres de la formation d'origine ayant quitté le navire allemand. Désireuse de pouvoir travailler avec de nombreux musiciens, la blonde décide de se lancer ensuite dans une vraie carrière solo et ce, bien que Warlock soit devenu son projet. Celui-ci s’éteint donc officiellement en 1989 mais se reformera le temps d’un concert anniversaire en 2003 afin de fêter comme il se doit les 20 ans de carrière de la Metal Queen. (2006/2010)


KröniK | Warlock - True As Steel (1986)


Des titres efficaces, bien troussés, mais que parasitent d'autres plus quelconques et, au final, aucun véritable hymne.

Troisième des quatre albums officiels que Warlock enregistre sur une période très courte, True As Steel, publié en 1986, est aussi le moins bon, bien que le succès ait été au rendez-vous à l’époque, confirmant l’ascension du groupe et lui offrant même la chance de participer cette même année au Monsters Of Rock (avec, excusez du peu, Scorpions, Def Leppard, Ozzy et Dio), alors le plus important festival de Hard Rock.Toutefois, il faut bien admettre que ce disque souffre parfois d’un cruel manque d’inspiration, qui le rend assez inégal. Les titres s’enchaînent, il est vrai, sans temps mort.

Son écoute est des plus agréables mais une fois le court instrumental final ("T.O.L.") terminé, on prend conscience que les Allemands ont fait nettement mieux, surtout avec Burning The Witches et qu’ils semblent avoir perdu en route une forme d’innocence, de naïveté également. Pourtant, la recette est la même que sur Hellbound par exemple et Doro donne tout ce qu’elle a, apportant à des compositions classiques un charme réel mais cette fois la mayonnaise prend moins bien. Certaines chansons se révèlent assez plates, à l’image de la ballade obligée, "Love Song", aussi peu originale que son titre, à l’image également du rapide mais quelconque "Speed Of Sound" ou de "Lady In A Rock’n’ Roll Hell". Heureusement, d’autres morceaux ne sont néanmoins pas désagréables, bien au contraire : "Mr. Gold" au refrain imparable, l’énergique "Fight For Rock" , hit qui ouvre alors au groupe la porte des radios, "True As Steel" et son tempo assez lent et rehaussé lui aussi de lignes vocales mémorables, et dans une moindre mesure les dernières mesures de "Igloo On The Moon". Le bilan est mitigé en définitive. Des titres efficaces, bien troussés, mais que parasitent d'autres plus quelconques et, au final, aucun véritable hymne. Il va sans dire que son successeur, le célèbre Triumph And Agony, corrigera cette lacune et de la plus belle des manières… (2006/2010)


KröniK | Warlock - Hellbound (1985)


Hellbound est un bon cru, bien meilleur en revanche que l’inégal True As Steel.

Fort d’une première éruption métallique remarquée autant pour sa réussite artistique que pour sa chanteuse dont le nom commence alors à circuler, Warlock se voit rapidement courtisé et signe avec Vertigo, maison de disque qui accompagnera d’ailleurs Doro pendant très longtemps, jusqu’au controversé Machine II Machine en 1995. Entre février et avril 1985, les Allemands s’enferment dans un studio munichois pour accoucher du successeur de Burning The Witches, dans le sillage duquel il s’inscrit en toute logique. Hellbound se présente de fait comme une collection d’hymnes heavy taillés pour la scène.

Ceux-ci mettent en avant la puissance vocale du petit bout de femme qui tient le micro. Il faut l’entendre s’époumoner sur le très bon morceau éponyme par exemple. Par rapport à sa glorieuse devancière, cette seconde offrande peut compter sur une prise de son plus chaleureuse, moins brute de décoffrage et sur des compositions solidement charpentées et enrichies par des arrangements plus soignés. Témoignent de ces qualités les imparables "Wrathchild", qui n’est pas une reprise de Iron Maiden, "All Night", "Out Of Control", qui ne prend son envol qu’après une longue mise en bouche, ce qui est étonnant. Citons également pour faire bonne mesure, le lourd "Down And Out" et "Shout It Out". Comme ils l’on fait sur le premier album, les Teutons ne se fendent que d’une seule ballade, en guise de conclusion, "Catch My Heart", que Doro se charge toutefois de dynamiser avec son timbre si particulier. Qu’ajouter si ce n’est que Warlock a fait d’incontestable progrès en quelques mois, quand bien même Burning The Witches dégageait plus de charme et une urgence sympathique. Plus contrôlé et pensé, Hellbound est un bon cru, bien meilleur en revanche que l’inégal True As Steel qui va lui succéder l’année suivante. (2010)


KröniK | Doro - Für Immer (2017)


Si à sa grande époque il ne serait jamais venu à l'idée de Scorpions par exemple de chanter autrement qu'en anglais, le triomphe rencontré au milieu des années 90 par Rammstein a pourtant démontré que chanter en allemand n'était pas un frein à une exposition internationale. Doro n'a cependant pas attendu les Berlinois pour s'exprimer dans sa langue maternelle. Dès 1987, la ballade 'Für Immer', qui clôturait l'ultime album de Warlock, "Triumph And Agony", tentait ainsi le mariage à priori contre nature entre hard rock et paroles germaniques.
Par la suite, il ne sera pas rare de voir la belle réitérer l'expérience, comme avec 'Alles Ist Gut' ou 'Tausend Mad Gelebt, placés respectivement sur "Angels Never Die" (1993) et "Love Me In Black" (1998). Pour fêter les trente ans de ce classique de son répertoire qui sans doute mieux qu'aucun autre la symbolise, l'inoxydable metal queen a décidé de réunir ces chansons écrites dans la langue de Goethe, flanquées de (trop rares) titres revisités pour l'occasion en allemand. Aux côtés des 'Herzblut', 'Engel', 'Ungerbrochen', ou 'In Liebe Und Freundschaft' sans oublier bien entendu le morceau qui donne son nom à l'album et décliné à deux reprises, 'Give Me Reason' et 'My Majesty' se voient ainsi transformées en 'Ein Stück Ewigkeit' et 'Jede Seele Tief'. Si le plaisir d'entendre à nouveau ces hymnes, auxquels l'allemand confère toujours une dureté empreinte d'un sombre romantisme, demeure intact, si de maigres raretés viennent compléter ce menu généreux, dont l'émouvant 'Seelied' et la reprise du 'Heroes' de David Bowie, rebaptisé 'Helden', si le talent de la belle n'est bien entendu plus à démontrer, nous sommes néanmoins en droit d'attendre autre chose de sa part que cette compilation déguisée qui trahit sinon une inspiration en berne, au moins un inquiétant penchant à regarder vers le passé alors que nous aurions tellement aimé la voir se fendre - enfin ! - d'un successeur à "Raise Your Fist", gravé il y a maintenant cinq ans ! Plus les années passent et plus les silences discographiques de la Teutonne s'étirent. Quitte à proposer un album « allemand », il aurait été plus pertinent de privilégier les relectures plutôt que d'agglomérer des titres ayant dès l'origine bénéficié de ce traitement. Certes, cela n'entame en rien la dévotion que nous éprouvons légitimement pour la déesse dont la voix procure toujours autant de frissons mais "Für Immer" est un objet sans surprise et qui, au final, s'il tient certainement très à cœur  à son auteur, n'a d'intérêt que pour ses admirateurs les plus fervents, ceux que même les miettes suffisent à rassasier. 2.5/5 (16/11/2017)






KröniK | Warlock - Burning The Witches (1984)


Galop d'essai de l'équipe allemande en 1984, Burning The Witches demeure un disque important car il constitue une des premières incarnations féminines d’un genre, le Heavy Metal, jusqu’alors essentiellement masculin et dominé par une esthétique plutôt virile et machiste. Bien entendu, il y a eu d'autres groupes pour préparer le terrain mais, Warlock, en mettant en avant une femme capable de rivaliser avec les Bruce Dickinson et autre Udo Dirkschneider, s’impose comme un précurseur. Basé à Düsseldorf, le combo qui s’articule alors autour de Doro(thee) Pesh, de Rudy Graf et Peter Szigeti aux guitares, de Frank Rittel à la quatre cordes et du batteur Michael Eurich, formation qui gravera également Hellbound, soit ses deux opus les plus durs, commence très vite à faire parler de lui à force d’écumer les petites salles de concerts où il peut apprivoiser un répertoire efficace à défaut d’être original en soit.


Lorsqu’il entre en studio en novembre 1983, les chansons ont donc été rodées durant de longs mois et cela se sent. Certaines d'entre elles sont même apparues sur la démo capturée peu de temps avant. Quelle maîtrise, déjà, de la part de jeunes musiciens à l’énergie communicative chez lesquels on perçoit l’envie d’en découdre. Plus dur que Lita Ford, plus inspiré que Girlschool, Warlock s’impose très vite comme une valeur sûre. Il faut dire qu’il a dans ses rangs une chanteuse de caractère, à la voix puissante et au grain si particulier : Doro, dont peu devaient alors imaginer qu'elle serait toujours en activité presque trente ans plus tard ! Respect ! Outre les qualités vocales de la jeune femme, le groupe prouve aussi avec cette offrande séminale sa capacité à pondre des hymnes Heavy Metal instantanés ("Burning The Witches"), qu’il s’agisse de brûlots rapides ("Hateful Guy", "Sign Of Satan", somme toute plutôt agressif pour l'époque), voire presque speed ("Metal Racer"), de mid-tempo ("Holding Me"). L’album va à 100 à l’heure et seule la poignante ballade "Without You" permet de se reposer les esgourdes un moment. Le groupe réussira-t-il à faire mieux par la suite que ce disque qu’aucune baisse de régime ne vient empoisonner ? Ce n’est pas certain, seul Triumph And Agony étant d’un niveau comparable, dans un registre plus commercial cependant. Dans tous les cas, le succès est au rendez-vous et des hordes de fans se pressent alors à ses concerts pour le supporter et admirer sa chanteuse en action. Warlock se place donc en pionnier du Metal féminin, même si sa musique reste au final des plus masculines. (2006)

3.5/5 | Music Waves

Doro | Calling The Wild (2000)


Fin des années 90, rien ne va plus pour Doro. Ses deux derniers albums, Machine II Machine (1995) et Love Me In Black, qui l'ont vu tenter l’alliage entre heavy et métal indus, déçoivent une bonne partie de ses fans. De plus, mécontente de la promotion assurée par WEA, elle décide à nouveau de changer de label. C’est vers SPV qu’elle se tourne. L’image plus métallique de l’écurie allemande est-il alors un indice révélateur quant à un retour aux source pour la belle ? En partie, oui. S’il conserve encore certains oripeaux de ses (més)aventures récentes, notamment une certaine lourdeur martiale, vestige qui peut s’expliquer par la nouvelle participation de Jürgen Engler et Chris Lietz de Die Krupps, Calling The Wild, son septième effort en solitaire, la montre se souvenir qu’elle fut une des premières Metal Queen et probablement la meilleure d’entre elles. Le fait qu’elle ait fait appel, outre ses musiciens habituels, à des mercenaires de la trempe de Eric Singer (Kiss), Al Pitrelli, Bob Kulick ainsi que les légendes vivantes Lemmy et Slash, que l'on ne présente plus, est une manière pour elle de récupérer en même temps qu’une forme d’héritage sa place au sein de sa famille de cœur. Il est une déclaration, ce que son nom peut suggérer. Reposant sur un canevas familier, alternance de titres heavy et de ballades, Calling The Wild, en ne conservant de ses deux prédécesseurs, que les atours les plus heavy, réussit le mariage puissant entre fuselage massif ("Dedication", presque Thrash, la reprise de Billy Idol, "White Wedding" …), hymnes instantanés ("Kiss Me Like A Cobra", "Burn It Up", "Ich Will Alles" et "Now Or Never", propulsé par le jeu nerveux de l’ex Guns’n’ Roses), qui manquaient tellement à Machine II Machine et Love Me In Black, et respirations touchantes que la chanteuse transcende par sa voix si particulière ("Scarred", "Give Me A Reason", "Danke" et bien sûr "Love Me Forever", duo devenu célèbre avec le leader de Motörhead). Comme toujours, l’Allemande donne tout ce qu’elle a, artiste sincère et passionnée qui mérite un éternel respect. Les quelques pistes un plus anecdotiques qui le parsèment, n’empêchent pas cet album se s’imposer non seulement comme le plus dur que Doro ait jamais livré mais aussi, et surtout, comme son meilleur travail depuis Angels Never Die voire même depuis son opus éponyme. C'est dire. Il met donc fin à plusieurs années d'égarement. Doro, on t’aime ! (2010)



                               

KröniK | Doro - Love Me In Black (1998)


Alors que la chanteuse nous avait habitués à une inspiration prolifique, offrant un nouvel opus tous les ans ou presque, il faut attendre trois années, cependant remplies de produits divers (compilations, EP…) avant de pouvoir goûter le successeur du controversé Machine II Machine (1995). Cette longue gestation peut s’expliquer à la fois par la rupture du contrat qui la liait depuis 1985 à Polygram et par la volonté de peaufiner ce sixième album solo. Forte d’une alliance avec WEA, elle décide de poursuivre en partie la collaboration avec Jürgen Engler et Chris Lietz de Die Krupps, tout en faisant appel au compositeur Pop Jimmy Harry. Cette double association va déterminer la couleur de Love Me In Black. Disque à deux visages tel un Janus du Heavy Metal, il tente de plaquer à l'alternance entre titres pêchus et ballades qui a fait le succès des premières offrandes de Doro, les atours plus modernes et quasi électro développés par l’œuvre précédente. Comme on pouvait s’y attendre, le résultat est fortement mitigé Le menu commence par deux morceaux aux guitares très lourdes, "Do You Like It" et "Brutal And Effective", auxquels succède la ballade éponyme aux contours hypnotiques. Puis déboule ce "Pain" froid et trafiqué aux hormones indus. Après le dispensable "Tausend Mal Gelebt", "Terrorision" enfonce le clou avec sa rythmique martial. Presque parvenu à la moitié de Love Me In Black, un premier bilan s’impose : sans être mauvais, aucun titre jusqu’à présent ne devrait détrôner les hymnes d’autrefois. Car c’est justement ce qui fait cruellement défaut à cette rondelle: l’absence de brûlots imparables, ceux que l’on a envie d’écouter dans sa voiture ou de chanter en se tordant le cou dans un quelconque festival allemand. Le reste du programme ne corrige pas cette faiblesse. Trop de ballades sans saveur ni émotion ("Long Way Home", "Kiss Me Good-bye"…), trop d’expérimentations (le néanmoins puissant "I Don’t Care", "Poison Arrow") tellement loin de l’univers auquel Doro est affiliée. Seule peut-être la reprise de Heart, "Barracuda" (tirée de Little Queen) retient un peu l’attention mais sauve difficilement ce disque de l'ennui. Jugeant l’album inadapté pour le continent nord-américain, WEA ne le publiera qu’en Europe, décision sévère mais qui peut se comprendre, d’autant plus que sa réussite artistique reste très contestable. A trop vouloir expérimenter, Doro s’est franchement détournée de son giron maternel, ce qui explique l’échec de Love Me In Black que l’on peut considérer comme son travail le moins réussi. Que Force Majeure ou Doro paraissent loin ! Heureusement, deux ans plus tard, Calling The Wild la verra (enfin) renouer avec son passé (simplement) heavy. 2.5/5 (2010)


                                   

KröniK | Doro - Machine II Machine (1995)


Savez-vous à quoi reconnaît-on le talent ? Sans doute (entre autre) à la capacité précieuse de sauver sa peau quoiqu’il arrive. Démonstration avec le Machine II Machine de Doro. Après s’être imposée comme une des rares femmes à pouvoir rivaliser avec les hommes au sein de la chapelle Heavy durant les années 80, puis prouver qu’elle pouvait exister par elle-même grâce à ses premières aventures en solitaire, la chanteuse allemande surprend tout le monde en gravant en 1995 ce cinquième opus aux traits volontairement modernes, lourds et indus. Cet alliage curieux aurait pu aboutir à une réussite, pourquoi pas ? Ce n'est pas tout à fait le cas.
Est-ce à dire que Machine II Machine est honteux ? Que nenni ! Inégal, trop long et maladroit, en revanche, oui. Prolongeant, après Angels Never Die, sa collaboration avec le producteur Jack Ponti, Doro fait aussi appel à Kevin Shirley (Dream Theater, Iron Maiden), tandis que le bassiste Greg Smith, qui participe la même année au Stranger In Us All d’un Rainbow reformé, la seconde pour l’écriture sur la majorité des titres. Si certaines chansons dégagent une puissance incontestable, citons par exemple les premières salves ("Tear It Up", l’hypnotique "Ceremony", probablement l’une des meilleures du lot, "Are They Coming For Me", dont les accents arabisant et la mélodie rappelleront le "Kashmir" de Led Zeppelin), cependant que "Don’t Mistake For Love" honore le pur Hard-Rock auquel la belle nous a habitué, d’autres, par contre, sont moins heureuses, tels que les lourdingues "Machine To Machine", "Love Is The Thrill" ou le remix technoïde de "Ceremony" par ses compatriotes de Die Krupps, avec lesquels elle enregistre le complément de cet album, Machine II Machine : Electric Club Mix, EP publié quelques mois plus tard qui, comme son nom l'indique, la voit tâter franchement du bidouillage industriel. Au moins, reconnaissons à Doro une liberté mêlée d’une vraie sincérité dans sa démarche au moment où certaines de ses concurrentes rentrent leurs griffes soit en suivant les modes (Lita Ford avec Black), soit en se noyant dans la soupe (Lee Aaron, Robin Beck). Peut-être est-ce pour cette raison que, malgré la réussite pour le moins mitigée de cette cuvée, la chanteuse conserve un charme et un talent intactes, à l’aise aussi bien dans le registre agressif ("Like Whiskey Straight") que dans celui de la ballade ("In Freiheit Stirbt mein Here"). Disque aujourd’hui oublié, comme le démontre son absence depuis longtemps lors des concerts de la Teutonne, Machine II Machine n’est pas totalement mauvais mais déçoit et ouvre une période moins glorieuse tant d’un point de vue artistique que commercial pour sa génitrice, baisse de régime et d'inspiration que confirmera Love Me In Black trois ans plus tard. 2.5/5 (2010) | Facebook






KröniK | Doro - Live (1993)


Ce premier témoignage live de Doro ne couronne pas alors seulement ses quatre premières années en solo mais l’ensemble de sa carrière depuis les années Warlock, dont elle n’a pas manqué de récupérer l’héritage, jusqu'à Angels Never Die. Au total donc, un répertoire déjà bien garni, riche de huit disques, qu’elle honore sur les routes en 1993, moment où elle décide de laisser cette trace scénique aussi bien visuelle que sonore puisqu'une VHS est également mise sur le marché.
De fait, Doro Live peut à la fois être considéré comme un premier bilan pour la jeune femme en même temps que la fin d’un second chapitre en cela qu’il ferme la période la plus glorieuse de sa trajectoire, la suite représentée par Machine II Machine (1995) et Love Me In Black (1998) ne connaîtra pas en effet la même réussite tant artistique que commerciale, avant de renouer néanmoins avec une certaine forme de succès, plus européen qu’américain cette fois-ci, à partir de l’album Calling The Wild (2000). Avec ses 17 pistes, ce live, capturé en Allemagne les 6 et 7 octobre 1993, semble posséder des allures de best of déguisé. Pourtant, il n’en est rien… ou du moins pas tout à fait. Ainsi, alors que certains albums n’ont droit qu’à la portion congrue, ce qui est regrettable dans le cas de Doro par exemple ou du galop d‘essai de Warlock, respectivement représenté par les seuls "Only You" (une reprise qui plus est, aussi géniale soit-elle !) et "Burning The Witches", True As Steel se voit carrément écarté, ce qui est moins grave vu sa médiocrité, tout comme Force Majeure, ce qui l'est bien davantage. Triumph And Agony, en revanche, se taille la part du lion - comme c’est encore le cas aujourd’hui - avec quatre citations ("I Rule The Ruins", "Fur Immer"…) cependant que Angels Never Die lui dispute (forcément) la première place en terme de représentation, fort de ses cinq emprunts, dont la ballade "Alles ist Gut". Le reste se compose de titres plus rares, à l’image de "Children Of The Night", issu du single Bad Blood. Ceci étant dit, Doro Live se révèle être le juste reflet de qu’est la chanteuse à cet instant de sa carrière. Il montre tout le chemin que l’Allemande a alors déjà parcouru depuis ses débuts en 1983 à Düsseldorf. Qui a cette époque aurait pu croire que cette petite blonde s’imposerait comme la déesse du Heavy-Metal dont elle demeure une des plus dévouée ambassadrice encore aujourd’hui ? Cet instantané est une leçon quand bien même quelques grands titres manquent à l'appel ("Alive" par exemple). 3/5 (2010) | Facebook





KröniK | Doro - Angels Never Die (1993)


Nonobstant de réelles qualités de composition, True At Heart a néanmoins pu décevoir de part son aspect trop lisse faisant trop la part belle aux ballades et aux chansons calmes. Publié deux ans plus tard, Angels Never Die restaure l’habile mélange entre puissance et émotion qui avait si bien fonctionné avec la seconde échappée en solitaire de la chanteuse. De plus, le visuel illustré représentant la jeune femme, ainsi que la présence en fin de parcours d’un titre écrit en allemand (ce qui deviendra plus tard un moment obligé sur les derniers albums) tendent également un lien avec le récent passé, celui de Force Majeure.
Ce quatrième opus modèle donc son menu sur les deux premiers succès de Doro, le groupe. Groupe ? Il est difficile à l’époque de le considérer comme tel, la belle faisant appel à chaque fois à de nouveaux partenaires, qu’il s’agisse des producteurs ou des musiciens. Angels Never Die ne déroge pas à la règle. Après Gene Simmons et Barry Beckett, Doro s’associe au duo formé par Jack Ponti (avec le lequel elle collaborera également sur Machine II Machine en 1995) et Vic Pepe, tandis qu’elle recrute de nouveaux mercenaires pour l’accompagner, dont le bassiste Nick Douglas, le seul à être encore à ses côtés aujourd’hui ! Ces changements de personnels pourraient nuire à la qualité du projet. Au contraire, Doro semble bien puiser à chaque fois dans ce sang frais, l’inspiration nécessaire. Avec sa collection de brûlots imparables et séduisants, Angels Never Die le démontre. Il s’agit ni plus, ni moins de l’une des plus grandes réussites, artistiques surtout, de Doro. C’est le retour des hymnes comme on les aime : « Eye On You », où sa voix reconnaissable entre mille fait d’entrée des merveilles, « Bad Blood » et ses riffs lourds, « Cryin’ » ou « All I Want ». Les ballades, quant à elles, balisent toujours le menu sans être par ailleurs trop envahissantes. Du reste, la plupart sont très belles, du sombre « Born To Bleed » au poignant « Enough For You », de « So Alone Together » à « Don’t Go » sans oublier bien entendu « Alles Ist Gut », qui voit donc la blonde recourir à sa langue natale, choix sinon courageux au moins étonnant à une époque où il était encore impensable, surtout pour un groupe populaire, de chanter autrement qu’en anglais. Titre très bon au demeurant bien qu’un peu à part et gorgé de feeling, « Last Day Of My Life » déroule un canevas plus lent, après une entame légèrement bluesy. Angels Never Die est donc un beau succès pour Doro, confirmé par la publication d'un premier enregistrement live quelques mois plus tard. C’est pourtant aussi peut-être son dernier grand disque avant longtemps. Machine II Machine, en effet, en larguant les amarres vers une musique plus synthétique et expérimentale ouvrira une période moins heureuse sur un plan commercial pour la jeune femme… 3/5 (2010) | Facebock






KröniK | Doro - True As Heart (1991)


Force Majeure et plus encore Doro, ont démontré que l’Allemande pouvait exister par elle-même, en tant qu’artiste à part entière et pas seulement comme la chanteuse de Warlock, groupe sympathique bien que néanmoins sans génie particulier. Suite au succès de son deuxième album en solo qui l’a vue collaborer, excusez du peu, avec Gene Simmons, Doro aurait pu prolonger cette heureuse association pour True At Heart. Mais, éprise de liberté et préférant donc tenter de nouvelles rencontres, elle fait appel cette fois-ci à Barry Beckett pour tenir le rôle de producteur exécutif et l’aider à mettre sa voix au service d’une musique selon son cœur.
Vu le pedigree plus maintream que métal du bonhomme (Joe Cocker, Joan Baez, Bob Dylan...), ce choix a certainement déterminé en grande partie la couleur de cette troisième galette qui, tout en confirmant le virage plus lisse emprunté par son aîné, entraîne la blonde vers des rivages plus délicats. Plus mous, diront les mauvaises langues. La multiplication, non pas des pains mais des ballades (plus de la moitié de la tracklist tout de même !) témoigne de l’aspect plus intime de True At Heart. On pourrait le regretter, estimant qu’un registre plus nerveux sied davantage à la belle. Ce n’est pas faux. Mais outre le fait qu’elle a prouvé par le passé que les ambiances plus posées peuvent également lui réussir, que l’on songe au superbe "Without You" (sur Burning The Witches ou le sobre "Beyond The Trees" (Force Majeure), ces chansons qui parsèment le menu de ce disque se révèlent plutôt convaincantes. Ainsi, des perles épurées telles que "The Fortuneteller", "Even Angels Cry", "Fall For Me Again", le bouleversant "With The Wave Of Your Hand", ou "Gettin Nowhere Without You", strié de notes de saxophone, illustrent une autre facette plus soft, moins hard, de Doro, dont on aurait aimé, il est vrai, qu’elle privilégie ses penchants pour un métal plus musclé. Ce qu’elle fait cependant avec une belle – mais limitée - collection de cartouches destinées à ses fans : "Cool Love", le magnifique "You Gonna Break My Heart" (l’Everest de l’album), "Hear Me", ainsi que dans une moindre mesure "Heartshapped Tattoo", au tempo assez lent. Livre ouvert sur son cœur, True At Heart est un bon disque dans la longue carrière de la metal queen dont le seul défaut réside en réalité dans la trop grande place faite aux ballades, aussi touchantes soient-elles, ainsi qu'aux mid-tempo, au détriment des titres plus heavy. Ceux-ci du reste ne se hissent pas tout à fait au niveau des hymnes passés, hormis "You Gonna Break My Heart". Angels Never Die, son successeur, corrigera en partie ce déséquilibre... 3/5 (2010) | Facebock







KröniK | Doro - S/T (1990)


Si sur le papier, Force Majeure marque le point de départ de la carrière solo de la chanteuse, c’est bien ce disque éponyme - son second - qui incarne ses premiers pas hors de Warlock, son aîné n’ayant pu bénéficier d’une sortie sous la bannière du groupe que pour des raisons essentiellement juridiques. Désireuse ne plus être liée à une seule formation dont elle estime qu‘elle bride sa liberté, Doro décide donc désormais de voler de ses propres ailes, ce que confirme bien le nom de cet opus aux airs de nouveau départ.
En outre, le succès aidant, elle fait le choix d’affirmer une "américanisation" de sa musique que Triumph and Agony et Force Majeure avaient déjà entamé. Fini les visuels typés heroic fantasy, la jolie teutonne s’affiche sur la pochette de Doro à la manière d’une chanteuse pop. Autre signe qui ne trompe pas : la présence de Gene Simmons (Kiss, mais est-il besoin de le préciser ?) en tant que producteur exécutif. L’avisé musicien et amateur de belles femmes collabore à l’écriture de plusieurs morceaux alors qu’une reprise de son légendaire groupe se glisse dans le menu. C’est l’excellent « Only You » (extrait de Music From The Elder). Avec un tel soutien de poids et une équipe de mercenaires pour l’accompagner (dont Paul Morris qui jouera plus tard dans Rainbow ou le batteur Chris Frazier), comment cet album aurait pu être mauvais ? De fait, également produit par Tommy Thayer (alors guitariste de Black ’N’ Blue et futur membre de Kiss d’ailleurs !) et Pat Regan, une des rares personnes à s’entendre avec Ritchie Blackmore, il s’impose comme une des pierres angulaires de la carrière de sa chanteuse. Avec bonheur et talent, elle coule, son identité dans une plastique plus FM, moins heavy peut-être, malgré le lourd « Something Wicked This Way Comes ». Des brûlots tels que « Broken », « Mirage » ou « Unholy Love » illustrent cette orientation. Ceci étant dit, Doro reste fidèle à la cause métallique dont elle est l‘incontestable déesse. Elle ne perd pas son temps à chanter des guimauves - les ballades y sont rares et belles ( « I’ll Be Holding On ») - et prouve que l’homme a la langue démesurée n’a pas limé ses griffes. Ses performances superbes sur « I Had Too Much To Dream », « Rock On » et plus encore sur le fabuleux « Alive », certainement un de ses meilleurs titres, sont autant de preuve d’une puissance vocale et d’un charisme intacts. Meilleur que son prédécesseur, l'album connait un grand succès, ce qui conforte l'Allemande dans sa décision de mener sa barque à sa guise. Dommage que True At Heart, gravé l’année suivante avec une bande de musiciens totalement renouvelée, n’ait pas totalement transformé l’essai. 4/5 (2010) | Facebock






KröniK | Doro - Force Majeure (1989)


Premier album publié en solo, Force Majeure tient un rôle particulier dans la discographie de Doro en cela qu’il fait office de transition avec son précédent groupe. En 1987, alors qu’il publie son quatrième opus, Triumph And Agony avec le succès que l’on sait, Warlock n’est déjà plus ce qu’il était à ses débuts. De la formation d’origine, la jeune femme, qui s'est très vite imposée au détriment de ses compagnons, est la seule à être encore présente et la musique, au départ très heavy, a peu à peu dérivé vers des rivages plus mélodiques et FM.
Le groupe aurait pu survivre à cette évolution, mais privé du droit de conserver le nom Warlock à cause de leur ex-manager, Doro grave donc en 1989 ce qui aurait pu être le successeur de Triumph And Agony, ce qui explique pourquoi Force Majeure est sorti, à l'instar également de la compilation Rare Diamonds, sous la double bannière Doro + Warlock La présence du batteur Bobby Rondinelli (ex Rainbow), du bassiste Tommy Henriksen et du songwriter Joey Balin, ainsi que le visuel proche graphiquement de l'ultime opus cité plus haut, témoignent qui plus est de cette parenté évidente. Ce rappel historique exposé, penchons-nous donc sur cette rondelle qu’il est permis de considérer comme une des pierres angulaires de la carrière de la sympathique et charismatique teutonne, qui reste tout de même une des rares femmes à jouir d’une telle aura dans le monde du métal. Il comprend en effet de très bons titres qui poursuivent la direction entamée par le testament de son ancienne formation vers une « américanisation » du son (et du look !), ce que l’album suivant, Doro, fera bien plus que confirmer. Etonnamment, le menu débute par une reprise du standard de Procol Harum, "A Whiter Shade Of Pale", que la belle revisite avec une réussite certaine, reprise qui deviendra par la suite un des classiques de son répertoire. Suivent ensuite douze chansons originales, parmi lesquelles il faut citer le lourd "Save My Soul", le plus rapide "World Gone Wild", "Cry Wolf" et "Hellraiser", sans oublier "Hard Times". Doro se fend aussi de plusieurs ballades qui fond mouche, ce qui ne sera pas toujours le cas par la suite : "Mission Of Mercy", assez musclée tout de même, "River Of Tears", enrobée de lignes acoustiques, et surtout le très beau et sobre, bien que court, "Beyond The Trees", où la blonde, accompagné d’un piano, transpire l’émotion. On comprend pourquoi Force Majeure, rapidement disque d'or en Allemagne, demeure plus de vingt ans après sa sortie, un des albums préférés des fans. 3.5/5 (2010)