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Tom Gries | Will Penny le solitaire (1968)


Si on devine que son réalisateur, Tom Gries, dont c'est le baptême du feu sur grand écran, a fait ses classes à la télévision, Will Penny le solitaire n'en demeure pas moins un (très) bon et beau western. Charlton Heston le considérait d'ailleurs comme un de ses meilleurs films. Il doit cet honneur à de nombreuses qualités. Il y a cette réjouissante affiche pleine à craquer de ces vraies gueules de cinéma comme on  les aime, de Ben Johnson à Bruce Dern, de Anthony Zerbe à Slim Pickens, sans oublier Donald Pleasence qui compose un personnage de prédicateur dément tout à fait jubilatoire et finalement curieux dans un western de ce genre. Il y a également le ton du film, empreint de tendresse et de tristesse, qui le distingue des autres westerns crépusculaires et démythifiants alors en vogue.
Même si Heston lui prête sa massive carrure, Will Penny n'est pas un homme fort mais un cowboy vieillissant et fatigué. Illettré et solitaire, il est un personnage attachant  dont la lucidité l'empêche de rester avec cette femme et son fils qu'il aime pourtant. Il sait que leur vie à tous les deux est ailleurs qu'à ses côtés. Si on aurait souhaité bien sûr une fin plus heureuse et hollywoodienne, le film ne sort que grandi de cette conclusion désenchantée. Face au grand Chuck, la trop tôt disparue Joan Hackett incarne un rôle de femme en dehors des sentiers battus dont on se demande pourquoi nombre d'actrices plus célèbres qu'elle l'ont refusé... Complices, les deux comédiens n'ont nul besoin de grands discours pour montrer l'attirance réciproque de leurs deux personnages auxquels quelques gestes, quelques regards suffisent pour cela. Guidé par un admirable souci d'authenticité, c'est un western dont le caractère intimiste ne rend que plus brutal les rares effusions de violence qui le jonchent. (Vu le 31/03/2018 / Source : DVD)
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John Guillermin | Alerte à la bombe (1972)


De loin, Alerte à la bombe pourrait passer pour un des épisodes de la série Airport alors qu'il n'a pourtant rien à voir avec la célèbre franchise. S'il respecte à la lettre les invariants du film catastrophe des années 70, avec le commandant charismatique qui a eu une liaison avec l'hôtesse de l'air en chef, sans oublier la galerie de personnages généralement campés par des stars vieillissantes (ici Jeanne Crain et Walter Pidgeon), Skyjacked possède cependant un ton qui lui est propre, ce qui explique pourquoi il vole au-dessus des autres spécimens du genre (hormis 747 en péril). Guillermin privilégie ainsi la tension et la psychologie au détriment du spectaculaire. C'est la principale qualité du film mais aussi sa faiblesse première. Car au final, celui-ci ne se montre pas toujours palpitant même s'il est solide et agréable à regarder.
Heureusement James Brolin compose avec une justesse glaçante un pirate de l'air névrosé tandis que Charlton Heston se montre très à l'aise et Yvette Mimieux, très en beauté. (Vu le 03/03/2018 / Source : enregistré sur France 3 en VHS).












Nicholas Ray | Les 55 jours de Pékin (1963)


En quelques mots : Racontant la révolte des Boxers, événements peu évoqués au cinéma, Les 55 jours de Pékin fait partie de ces grosses productions comme le Hollywood des années 60 en était friand. Après le succès du Cid (Anthony Mann - 1961), Samuel Bronston produit cette fresque, faisant à nouveau appel à Charlton Heston dont c'est devenu la spécialité depuis Les dix commandements (Cecil B. DeMille - 1956) et surtout Ben Hur (William Wyler - 1959), qui se retrouve sur l'affiche après avoir rencontré Nicholas Ray au moment où celui-ci prépare La chute de l'empire romain, que réalisera finalement Anthony Mann. S'il ne manque pas de souffle et brille par l'ampleur de ses moyens et de ses batailles, le film déçoit pourtant quelque peu, venant de la part de Nicholas Ray lequel, il s'en sort mieux qu'avec Le roi des rois (1961), ne parvient pas à imprimer sa marque, si ce n'est à travers la photographie de Jack Hildyard et la fragilité de certains des personnages, dont celui interprété par David Niven, sans doute le mieux écrit, signant un film impersonnel qui aurait très bien pu être réalisé par Anthony Mann par exemple. De plus, s'il se montre impeccable et plus sensible qu'il n'y parait, Charlton Heston ne réussit jamais à former avec Ava Gardner un couple mythique, la faute à une histoire d'amour banale et finalement sans grand intérêt. Pourtant la comédienne campe une baronne aux allures de paria tout à fait crédible. Sorte de Alamo chinois, Les 55 jours de Pékin reste révélateur d'un certain cinéma à grand spectacle dont le but est alors de concurrencer le petit écran alors en plein essor...