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André Farwagi | Le temps de mourir (1970)


Le temps de mourir fait partie de ces rares incursions du cinéma français dans le fantastique voire la SF, aboutissant toujours à de singulières curiosités, à ranger aux côtés de L'alliance, Malevil ou Les soleils de l'île de Pâques, dans des styles certes très différents. Si la présence solaire et énigmatique de Anna Karina parait vouloir le rattacher à la Nouvelle Vague, ce film ne noue en réalité aucun lien avec les quelques tentatives science-fictionesques de Godard (Alphaville) ou Truffaut (Farenheit 451). En revanche, on pourrait l'arrimer à un certain cinéma suisse pour son approche froide et cérébrale du genre et son ambiance abstraite. Sur des biens points, il se révèle étonnant. Etonnant déjà par sa maîtrise alors qu'il ne s'agit que de la première expérience de réalisateur de André Farwagi (après le court métrage L'ombre dans la glace) qui, s'il ne transformera pas l'essai par la suite, se retrouvera aux commandes d'une rares adaptations de Serge Brussolo, Les lutteurs immobiles, ce qui, pour le coup, ne surprend pas.
Etonnant de part son sujet qui montre un homme qui découvre sa mort dans un film que détient une femme amnésique. L'ayant identifié, il invite son futur meurtrier dans son domicile où il vit en reclus. Tout se met alors en place, non pas pour que sa mort soit évitée mais pour qu'elle se produise réellement. Avec une épure dans les moyens utilisés et un rythme lent, Le temps de mourir envoûte peu à peu avec ce récit qui donne le vertige par sa dimension cyclique. Une réussite méconnue où Crémer, Rochefort et Karina forment un trio mystérieux. (vu le 14/10/2018)