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Walter Grauman | Meurtres à San Francisco (1979)
























Meurtres à San Francisco n'est pas un film mais un téléfilm. Il en porte donc les stigmates : réalisation fonctionnelle, économie de moyens et gueules connues du petit écran.

Mario Gariazzo | Play Motel (1979)
















Si l'érotisme, plus ou moins appuyé, a toujours constitué une partie de l'ADN du giallo, Play Motel évoque davantage un film porno soft pimenté d'un zeste de suspense qu'un thriller parsemé de séquences sexy.

Raoul Coutard | La légion saute sur Kolwezi (1979)


Plus que le directeur de la photo de la Nouvelle vague (pour Godard et Truffaut surtout), c'est surtout le collaborateur de Pierre Schoendoerffer (La 317e section et Le crabe-tambour) et le photographe de guerre (en Indochine) qui dirige La légion saute sur Kolwezi. Sauf que, grand opérateur, Raoul Coutard ne possède pas un égal talent de réalisateur. De fait, en dépit de son minutieux réalisme documentaire, son film tend davantage vers la série B d'action que vers l'analyse politique. Si le contexte qui a présidé à la prises d'otage par des rebelles katangais, est bien esquissé, l'oeuvre se perd ensuite dans les méandres de l'opération militaire, sacrifiant les personnages principaux (interprétés par Bruno Cremer ou Mimsy Farmer) que nous sommes tout étonné retrouver lors des dernières minutes. Tourné en 1979, il s'agit d'un film de guerre anachronique dans le fond comme dans la forme, vestige de la décolonisation. (vu le 11/12/18)






Georges Lautner | Flic ou voyou (1979)


Réalisé en 1979, Flic ou voyou inaugure la longue association entre Georges Lautner et Jean-Paul Belmondo. Suivront Le guignolo (avec quasiment la même équipe), Le professionnel, Joyeuses Pâques et L'inconnu dans la maison. Le metteur en scène sort alors d'une collaboration difficile avec Alain Delon avec Mort d'un pourri. Ce sont deux films aussi réussis que différents. Mais Flic ou voyou est un peu l'anti Mort d'un pourri. L'un est froid et sombre, l'autre, décontracté, chaleureux, voire fantasque. Ils portent en cela la marque de leur acteur principal respectif. On devine cependant Lautner plus à l'aise dans le registre de Flic ou voyou, mêlant action et humour, un peu comme à ses débuts. D'ailleurs, les références et clins d'oeil aux Tontons flingueurs abondent : la présence de Venantino Venantini, le personnage campé par Claude Brosset et baptisé Volfoni etc...
Fidèle complice, Michel Audiard assure à nouveau les dialogues sur un scénario bétonné par Jean Herman (Adieu l'ami), à partir d'un roman de Michel Grisolia. Le succès du film sera important, à la hauteur des talents réunis, à la fois derrière (Lautner, Herman, Audiard donc mais aussi le compositeur Philippe Sarde et le directeur de la photographie Henri Decae) et devant la caméra (Jean-François Balmer, Tony Kendall, Charles Gérard, Georges Geret, Marie Laforêt, Michel Beaune, Catherine Lachens, Michel Galabru... dans des rôles qui semblent écrits pour eux.). Bébel, quant à lui, déroule son numéro avec cascade (la tyrolienne), poursuite en voiture (dans la Fiat Ritmo orange), bourre-pifs et un jeu digne d'une comédie de boulevard. Il en fait des tonnes mais ça marche. Flic ou voyou est un bon exemple de ce savoir-faire français. (vu le 25/11/2018)















Claude Pinoteau | L'homme en colère (1979)


Troisième des quatre films réalisés par Claude Pinoteau avec Lino Ventura, L'homme en colère est aussi le plus faible du lot. S'il louche vers Le silencieux, le scénario est trop confus, la mise trop impersonnelle et parfois maladroite (les flash-backs) pour partager la même réussite. On cherche en vain la marque du grand Jean-Claude Carrière dans ce simple véhicule pour un Lino qui multiplie alors les productions internationales (La grande menace, Les séducteurs...) cependant qu'autour de lui, la belle Angie Dickinson joue les utilités. Dans un rôle inquiétant comme il les a additionnés durant toute sa carrière, Donald Pleasence ne force pas trop son talent non plus. Bref, l'ensemble parait bien pantouflard comme si personne dans l'équipe ne s'était vraiment investi. S'il se suit toutefois sans ennui, le film le doit quasi exclusivement à Ventura dans la peau - encore une fois - d'un personnage solitaire et mutique, égaré dans une histoire qui le dépasse.
Malgré toute l'admiration qu'on a pour lui, on se demande quand même pourquoi le comédien a renoncé au registre humoristique (Les tontons flingueurs, Ne nous fâchons pas...) dont il ne voulait pas être prisonnier, pour finalement s'enfermer dans des thrillers, certes toujours efficaces, dans lesquels il déclinera souvent le même rôle bourru et fermé... (vu le 24/11/2018)













KröniK | Whitesnake - Lovehunter (1979)


Lovehunter poursuit le style hard bluesy développé par ses glorieux prédécesseurs, tout en renouvelant quelque peu le son du groupe.

Généralement, le premier contact avec un disque, est sa pochette. Or celle de Lovehunter, cinquième offrande de Whitesnake, ne peut qu’émoustiller l’auditeur mâle et normalement constitué. Qu’y découvre-t-on ? Une femme nue, le dos cambré et chevauchant un serpent géant (le chanceux !). Ce visuel aux connotations sexuelles des plus évidentes, reflète parfaitement l’univers et les paroles très en-dessous de la ceinture de David Coverdale, leader de la formation britannique. Mais une pochette, aussi réussie soit-elle, ne fait pas forcément un bon album.

Pas de souci à ce niveau-là, Lovehunter est remarquable. Il poursuit le style hard bluesy développé par ses glorieux prédécesseurs, tout en renouvelant quelque peu le son du groupe grâce à l’intronisation aux claviers du légendaire Jon Lord, ancien compère du chanteur au sein de Deep Purple et détenteur d’une identité musicale très forte et immédiatement reconnaissable (le purplelien “ Mean Business ”). Produit sous la houlette de l’incontournable Martin Birch, Lovehunter alterne brûlots imparables (“ Long Way From Home ”, “ Medecine Man ”, le superbe “ Outlaw ”), blues fievreux (“ Walking In The Shadow Of The Blues ”, “ Love Hunter ” et ses parties de slide dues à Micky Moody) et pause doucereuse (“ We Wish You Well ”, qui clôt l’album). Sans être aussi excellent que Snakebite, Lovehunter demeure un très bon disque, comme d’ailleurs la plupart de ceux produits par Whitesnake, qui est toujours resté fidèle à ses standards de qualité et ce, en dépit des multiples changements de personnel autour du charismatique David Coverdale que ce groupe majeur de l’histoire du hard rock a connu durant sa longue carrière. (2006)


Jean-Jacques Annaud | Coup de tête (1979)


Amusante satire du milieu du foot et des petits clubs possédés par des notables, Coup de tête nous ferait presque regretter que Jean-Jacques Annaud n'est pas poursuivi dans le registre de la comédie à la Weber qui en signe le scénario et les dialogues. Bien sûr, La guerre du feu, Le nom de la rose ou L'ours sont d'une autre ampleur mais il est permis de leur préférer la simplicité de ce deuxième long métrage, galerie de personnages certes un brin caricaturaux mais qui prennent vie grâce à des seconds couteaux comme on les aime (de Jean Bouise à Robert Dalban, de Mario David à Mauricer Barrier, de Paul Le Person à Michel Aumont). Si on peut être étonné de retrouver Patrick Dewaere dans une pure comédie grand public, le François Perrin qu'il incarne, avec sa décontraction et sa force habituelles, s'inscrit dans la lignée des Lefèvre (Adieu poulet), Fayard et Philippe (La clé sur la porte), éternel homme rebelle et en colère en butte contre une société corrompue.
C'est finalement moins les fans de foot que Coup de tête égratigne gentiment (contrairement à A mort l'arbitre) que la collusion entre le sport et les élites qui le pourrissent par l'argent et les magouilles qui vont avec (Vu le 29/09/2018)