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Russ Meyer | A corps perdus (1968)
























Russ Meyer tourne A corps perdus en 1968, soit la même année que son célèbre Vixen, qu'il réalise peu après. La comparaison entre les deux ne joue pas en la faveur de ce Finders Keepers, Lovers Weepers ! (c'est son titre original) finalement assez méconnu.

Ruggero Deodato | Gungala, la panthère nue (1968)


Production aussi médiocre que sympathique, Gungala, la vierge de la jungle n'en a moins rencontré un certain succès, poussant ses producteurs à mettre en chantier une suite. Auteur du scénario, Romano Ferrara est reconduit derrière la caméra mais face à son incompétence, Ruggero Deodato est appelé pour retourner quelques scènes avant de s'en voir confier la réalisation sous le nom de Roger Rockfeller (sic) . Il en résulte une séquelle nettement plus aboutie que le film d'origine. S'il reste très minimaliste, le script se veut plus trépidant, riche de quelques bonnes idées comme la ressemblance entre la déesse blanche et Julie. Surtout, le futur papa de Cannibal Holocaust signe un vrai travail de cinéma, contrairement à son prédécesseur et ce, bien qu'il s'agisse de sa première expérience à ce poste. Mais les années passées en tant qu'assistant-réalisateur, aussi bien pour Rossellini, Bolognini ou Margheriti, lui assure un métier de technicien déjà solide.
Cela se ressent à la fois dans l'utilisation de la musique, doucereusement psyché, la volonté de tourner en décors naturels (autant que faire se peut) et une mise en scène plus travaillée et tonique. Si son fameux film de cannibales est encore loin, son goût du réalisme transparaît déjà. De plus, sa façon d'utiliser la beauté de Kitty Swan diffère de celle de Ferrara, dans son érotisme plus bon enfant et suggéré. La Danoise y apparaît moins vulgaire, plus légère et fleur bleue. Point de gros plans sur sa poitrine pour montrer le diamant niché entre ses seins cette fois-ci mais seulement ses formes parfaites et satinées que l'on devine sous une tenue sexy en diable. Louons également la plastique de Micaela Pignatelli qui suinte le vice par tous les pores sans (presque) rien dévoiler de ses charmes. Avec ce second Jungala, Deodato gagne ses galons d'artisan du cinéma bis.  (vu le 01/01/2019)









Tom Gries | Will Penny le solitaire (1968)


Si on devine que son réalisateur, Tom Gries, dont c'est le baptême du feu sur grand écran, a fait ses classes à la télévision, Will Penny le solitaire n'en demeure pas moins un (très) bon et beau western. Charlton Heston le considérait d'ailleurs comme un de ses meilleurs films. Il doit cet honneur à de nombreuses qualités. Il y a cette réjouissante affiche pleine à craquer de ces vraies gueules de cinéma comme on  les aime, de Ben Johnson à Bruce Dern, de Anthony Zerbe à Slim Pickens, sans oublier Donald Pleasence qui compose un personnage de prédicateur dément tout à fait jubilatoire et finalement curieux dans un western de ce genre. Il y a également le ton du film, empreint de tendresse et de tristesse, qui le distingue des autres westerns crépusculaires et démythifiants alors en vogue.
Même si Heston lui prête sa massive carrure, Will Penny n'est pas un homme fort mais un cowboy vieillissant et fatigué. Illettré et solitaire, il est un personnage attachant  dont la lucidité l'empêche de rester avec cette femme et son fils qu'il aime pourtant. Il sait que leur vie à tous les deux est ailleurs qu'à ses côtés. Si on aurait souhaité bien sûr une fin plus heureuse et hollywoodienne, le film ne sort que grandi de cette conclusion désenchantée. Face au grand Chuck, la trop tôt disparue Joan Hackett incarne un rôle de femme en dehors des sentiers battus dont on se demande pourquoi nombre d'actrices plus célèbres qu'elle l'ont refusé... Complices, les deux comédiens n'ont nul besoin de grands discours pour montrer l'attirance réciproque de leurs deux personnages auxquels quelques gestes, quelques regards suffisent pour cela. Guidé par un admirable souci d'authenticité, c'est un western dont le caractère intimiste ne rend que plus brutal les rares effusions de violence qui le jonchent. (Vu le 31/03/2018 / Source : DVD)
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Fernando Cortés | Agente 00 Sexy (1968)


Plus comédie que film d'espionnage, Agente 00 Sexy est avant tout le prétexte pour admirer la plastique affolante de la féline Amedee Chabot. Ambiance rock'n'roll et rythme enlevé rachètent les quelques longueurs de cette production mexicaine un peu folle... | IMDb | Chez Rarelust

















Lindsay Anderson | If... (1968)


Trois ans avant Orange mécanique, il y eu pour Malcolm McDowell ce If... grâce auquel Stanley Kubrick l'a d'ailleurs repéré pour le futur rôle d'Alex DeLarge. Palme d'or à Cannes en 1969 (dont le jury aura su apprécier l'hommage final au Zéro de conduite de Jean Vigo), on comprend aisément pourquoi en ces temps de contestation et de révolution étudiante. Peinture au vitriol de l'institution scolaire britannique, le film de Lindsay Anderson ne manque pas d'égratigner d'autres piliers de la société anglaise, que ce soit l'armée ou l'Eglise cependant que la sexualité et ses tabous ne sont pas plus épargnés. If... commence comme la simple illustration de la vie d'un collège britannique où, entre les études, le sport, la cantine, se multiplient brimades, humiliation et punition.
Mais très vite, la forme se veut expérimentale, symbole d'un cinéma libre dont Anderson est un des artisans les plus emblématiques avec Karel Reisz et Tony Richardson, alternant, d'une scène à l'autre, la couleur et le noir et blanc, ce qui accentue le caractère poétique de l'ensemble. Peu à peu, le récit glisse de la contestation à la révolte, de la farce à la violence, au fur à mesure que les antagonismes se dessinent et que la trame se resserre autour d'un trio d'élèves anticonformistes, mené par McDowell. Dans la peau de Mick Travis, il impose déjà sa présence entre insolence et ironie. L'entente entre le réalisateur et le comédien est telle que deux autres films mettront en scène ce personnage, Le meilleur des mondes possibles (197) puis Britannia Hospital (1982) | IMDb