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Atrament | Eternal Downfall (2016)
Après les préliminaires de rigueur, prenant la forme d'une démo tape dont la courte durée n'avait d'égale que sa force dévastatrice, le temps est déjà venu pour Atrament de confirmer cette prometteuse défloration en vomissant un premier méfait. « Eternal Downfall » est là, prêt à faire saigner les muqueuses, à racler les chairs à vif. Son titre et le visuel charbonneux qui lui servent d'accroche posent déjà le cadre d'une écoute marquée par une brutalité épidermique aux couleurs noires des abysses. La présence au sein de ce groupe américain de deux membres de Abstracter, le chanteur Mattia Alagna et le guitariste James Meyer, ne doit pas vous tromper quant à un contenu acéré certes tendu comme un string mais bien plus ramassé et véloce dans son expression crépusculaire. De fait, au sludge ferrugineux porté par de démesurées ramifications que fore son aîné avec une puissance tentaculaire, Atrament oppose un death metal épileptique qui crache sa semence avec une pesante frénésie. Onze titres pour une demi heure à peine d'une violence vicieuse s'enfilent à un rythme aussi diabolique que reptilien. Biberonnés aux lourdes mamelles d'un hardcore terreux, ne franchissant jamais la barre des quatre minutes au compteur, ceux-ci écrasent tout sur leur passage, ne laissant que des cendres et des cadavres mutilés dans leur funeste sillage. 'No Beyond" ouvre les hostilités de la plus brutale des manières, rouleau-compresseur lancé à vive allure moissonnant une haine visqueuse. Ce qui suit est fait de ce même bois survolté. Jamais la tension ni le tempo de marteau-piqueur ne faiblissent au point de condamner l'album à une forme de linéarité qui si elle participe d'une insondable fureur, donne le sentiment d'écouter toujours en boucle le même morceau et ce, en dépit des perforations qui plantent leurs crocs dans ce canevas agressif. Seul le terminal 'Dusk Abuse' qui s'achève sur une abyssale décélération, vient briser les rails sur lesquels "Eternal Downfall" est posé. Mais, de 'Sunken Reign' à Circle Of Wolves', de 'Aberration"' à Rotting Twilight', sans oublier les déjà connus 'Consumed' et 'World Of Ash' qui remplissaient de leur jus la démo, autant de crachats à l'énergie crasseuse, l'opus d'une sourde bestialité a quelque chose d'un bloc de manière brut dressé dans les profondeurs d'un puits sans fond...(2016)
Atrament | Demo MMXV (2015)
Pourquoi perdre du temps à chroniquer une démo tape de six minutes à peine ? Pourquoi perdre donc du temps à écrire sur Atrament, jeune pousse semble-t-il assez énervé ? En fait, les raisons sont multiples. Que cette petite cassette soit publiée chez Sentient Ruin Laboratories, un de ces nombreux labels dont la valeur est inversement proportionnelle à leur modeste dimension, en constitue une première et pas des moindres, chacune de ses productions étant l'assurance d'un bon coup de massue. Que ce groupe américain compte dans ses rangs le chanteur d'Abstracter, soit une des formations les plus prometteuses du blackened doom US, en est une seconde, précieux indice par ailleurs quant à la teneur forcément noire et nerveuse, tendue et apocalyptique, de ce signe de mort inaugural, quand bien même les deux groupes différent par une écriture diamétralement opposée, l'un crachant sa semence à la vitesse d'un adolescent boutonneux, l'autre préférant sculpter des compositions au format démesuré. Voilà. Six minutes, deux titres aux allures de ruminations écorchées, c'est peu, bien entendu, mais néanmoins suffisant. Suffisant pour se faire racler les chairs en profondeur. Suffisant pour juger du potentiel sans doute encore à peine défloré d'Atrament qui n'a pas besoin de plus pour esquisser au burin un art douloureux, qui saigne un désespoir sourd et haineux. La démo écarte ses cuisses avec 'Consumed'. Tempo effréné, voix rugueuse comme siphonné avec du Destop, le morceau a quelque chose d'une saillie entre Hardcore halluciné et crust granitique, crachat quasi punk dans son urgence viscérale. Il en va de même de 'World Of Ash', nihiliste et épidermique, qui vibre d'une énergie atrabilaire. Plus ramassé encore, il se distingue cependant de son devancier par les lourdes perforations qui viennent en briser la véloce linéarité. Bref, si cette tape laisse dans la bouche un goût de trop peu, comment d'ailleurs pourrait-il en être autrement avec une si maigre durée, Atrament reste un groupe à suivre dont on guettera avec intérêt les prochaines manifestations de négativité qui, on l'espère, viendront confirmer cette bonne impression... (2015)
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