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Anges de la mort | S/T (2019)
On peut toujours faire confiance à Monarque pour tamiser la froide terre québécoise et y déceler les gemmes précieux d'un art noir authentiquement pur, étanche aux modes, résistant aux corruptions extérieures.
Kobra And The Lotus - Evolution (2019)
Non contents d'avoir enfanté avec "Prevail" I et II un double album et surtout de l'avoir réussi, gageure dont peu de groupes peuvent se vanter, les Canadiens sont déjà de retour, seulement un peu plus d'un an après avoir livré la seconde partie de leur diptyque.
News | Hyperia - Insanitorium
"Insanitorium", le premier album de Hyperia (female death thrash), sortira le 14 janvier 2020 chez Sliptrick Records.
The Black Sorcery | Wolven Degrade (2019)
La bête est déjà de retour, le vît lourd gonflé d'une semence blasphématoire que nous sommes prêts à avaler goulûment jusqu'à la dernière goutte.
Nachteule | Bergdorf (2018)
De l'art noir québécois, nous connaissons surtout les offrandes exposées par les précieux labels Sepulchral Productions et les Productions Hérétiques, celles des figures tutélaires Forteresse, Monarque et consorts, porte-étendards d'un black noir, souvent patriotique, toujours glacial et mélancolique.
David Cronenberg | Spider (2002)
David Cronenberg demeure un metteur en scène majeur, le fait est entendu. Mais il est pourtant permis de regretter ses débuts où, depuis son Canada natal, il développait une horreur organique au ton extrêmement personnel. Frissons, Rage, Chromosome 3, Scanner et Videodrome forment ainsi un corpus de films distillant un effroi viscéral et clinique.
Monster Truck | True Rockers (2018)
Il est des succès qui sont plus mérités que d'autres. Tel est celui que Monster Truck rencontre depuis cinq ans et un galop d'essai, "Furiosity", du feu de dieu.
A lire | Un regard froid - Palinodie (Anticinéma) (2018)
Après le "Enclave I" de Camecrude, Cioran Records nous offre en pâture, "Palinodie", sous-titré "Anticinéma", nouvelle décharge de haine du Canadien Un regard froid, deux pulsations très différentes l’une de l’autre tant dans la forme que dans le fond mais qui partagent pourtant une brutalité commune qui les rend extrêmement éprouvante à déflorer. Loin d’une écoute confortable, les pénétrer déclenche nausées et vomissements en une jouissance malsaine. Artiste complet et total, Frederick Maheux manie à la manière de scalpels trempés dans la rouille, la caméra aussi bien que les collages, les images aussi bien que le son sans oublier des textes dont les maux résonnent comme des cris de haine et de dégoût. Une folie contaminatrice ronge telle une gangrène ces différents modes d’expression qu’il utilise pour dépeindre une société malade, atteinte d’un cancer en phase terminale.
Par le biais d'Un regard froid, son projet sonore et bruitiste, le Québécois trouve le canal lui permettant de faire copuler cruauté extrême et noirceur crapoteuse, ouvrant les vannes d’un torrent fielleux qu’aucun barrage ne vient jamais endiguer. "Palinodie" repousse les limites de l’audible et à leur chères études bon nombre d’"artistes" qui jouent à qui sera le plus hargneux, le plus violent. Ils peuvent d’ors-et-déjà abdiquer face cette déflagration dont prétendre qu’elle est rude tient du doux euphémisme, morceau de viande avariée qui dégueule des toxines hallucinées. Bouillonnant dans ses entrailles d’un mal atavique, cette création fait plus que ruminer mort et pessimisme, elle n’est en fait que destruction et négation en cela qu’elle draine un nihilisme aussi radical que démentiel en un flot ferrugineux de moisissures sanglantes. Enfoncé dans le charnier furieux d’un power electronics viscéral chargé d’émanations death industriel, "Palinodie" perturbe, arrache tout sur son passage, racle les chairs putréfiées, arase la terre en ne laissant que des ruines. Laide et dérangeante, l’œuvre a quelque chose d’un viol auditif dont les lacérations brutales et martiales font saigner les muqueuses. A l’instar de "Enclave I", sa durée parait bien plus longue qu’elle n’est en réalité mais en venir à bout tient de la flagellation. De fait, il y a presque une dimension religieuse - dans sa définition la plus aliénée et charnelle - voire métaphysique, dans cette masse hurlante dont on ne peut s'extraire indemne. Associé à un déluge pollué, le chant, agressif et bilieux, crache des échardes ensanglantées en broyant les mots en une invective qui frappe en pleine gueule. Le résultat est à prendre - ou à rejeter - pour ce qu'il est, bloc meurtri d'hystérie pure et de négativité autoritaire. (09/01/2019) ⍖⍖⍖
Par le biais d'Un regard froid, son projet sonore et bruitiste, le Québécois trouve le canal lui permettant de faire copuler cruauté extrême et noirceur crapoteuse, ouvrant les vannes d’un torrent fielleux qu’aucun barrage ne vient jamais endiguer. "Palinodie" repousse les limites de l’audible et à leur chères études bon nombre d’"artistes" qui jouent à qui sera le plus hargneux, le plus violent. Ils peuvent d’ors-et-déjà abdiquer face cette déflagration dont prétendre qu’elle est rude tient du doux euphémisme, morceau de viande avariée qui dégueule des toxines hallucinées. Bouillonnant dans ses entrailles d’un mal atavique, cette création fait plus que ruminer mort et pessimisme, elle n’est en fait que destruction et négation en cela qu’elle draine un nihilisme aussi radical que démentiel en un flot ferrugineux de moisissures sanglantes. Enfoncé dans le charnier furieux d’un power electronics viscéral chargé d’émanations death industriel, "Palinodie" perturbe, arrache tout sur son passage, racle les chairs putréfiées, arase la terre en ne laissant que des ruines. Laide et dérangeante, l’œuvre a quelque chose d’un viol auditif dont les lacérations brutales et martiales font saigner les muqueuses. A l’instar de "Enclave I", sa durée parait bien plus longue qu’elle n’est en réalité mais en venir à bout tient de la flagellation. De fait, il y a presque une dimension religieuse - dans sa définition la plus aliénée et charnelle - voire métaphysique, dans cette masse hurlante dont on ne peut s'extraire indemne. Associé à un déluge pollué, le chant, agressif et bilieux, crache des échardes ensanglantées en broyant les mots en une invective qui frappe en pleine gueule. Le résultat est à prendre - ou à rejeter - pour ce qu'il est, bloc meurtri d'hystérie pure et de négativité autoritaire. (09/01/2019) ⍖⍖⍖
The Black Sorcery | ... And The Beast Spake Death From Above (2018)
Emissaire d'un black death caverneux et explosif tout ensemble, The Black Sorcery enfante avec ... And The Beast Spake Death From Above un méfait séminal croûté d'une lourdeur malsaine qui associe bestialité et précision technique.
Il arrive parfois, contrairement à ce que prétend l'adage, que l'habit fasse le moine. Prenez par exemple The Black Sorcery, tout chez ces furieux Canadiens pue le black death blasphématoire, celui qui fait saigner les orifices, celui qui, sale comme le sang menstruel, patauge dans les cadavres d'un charnier encore fumant. Son logo, (forcément) illisible comme l'artwork diabolique de son premier crachat ne disent pas autre chose.
Au moins, on sait d'emblée à quoi on a à faire. Le fait qu'il voit la nuit par l'entremise de l'excellent Krucyator Productions, refuge à la ligne directrice bien définie, bestiale et radicale, achève de faire de ... And The Beast Spake Death From Above une des ces saillies brutales où copulent le black le plus nucléaire avec le death le plus infâme. S'agissant d'un galop d'essai, on ne sait pas grand chose sur le groupe lui-même si ce n'est que Orpheus, son bassiste, a fait ses armes au sein de Paroxsihzem, dernier indice qui ne trompe quant à la teneur sauvage de la chose, cependant que le chanteur Lörd Matzigkeitus ne peut se contenter d'une seule fente à remplir, multipliant les aventures, chez Thy Sepulchral Moon notamment et pour n'en citer qu'une d'entre-elles. Mais parler ici de chant est-il vraiment adéquat tant la performance du gaillard se rapproche davantage de vagissements de porcs de rut. Ce qui plonge la musique de The Black Sorcery dans les viscères d'un death presque aux confins du grind. Ajoutons à cela une propension à imprimer un rythme infernal et vous aurez compris qu'au final, on ne retient d'abord pas grand chose de cette bouillie aussi pestilentielle que ténébreuse. L'écoute file très vite, dégueulant huit blasphèmes en moins d'une demi-heure. Ceux-ci finissent par se confondre les uns les autres, rivalisant en sauvagerie malsaine et méphitique. Et lorsque les Canadiens serrent le frein à main pour tendre dans une nuit sale, une verge lourde et gonflée, le méat prêt à vomir son torrent de fiel, ce sont les enfers qui s'ouvrent sous nos pieds (Frost Veined). Aussi guerrière que cradingue , la prise de son n'étouffe pourtant jamais l'habileté technique de musiciens chevronnés, maîtrise qui ne fait que rendre ce premier méfait plus redoutable et oppressant encore. On ne sort pas indemne de sa pénétration un peu rude, les cavités labourées, écartelées par une hampe grumeleuse et démoniaque. Emissaire d'un black death caverneux et explosif tout ensemble, The Black Sorcery enfante avec ... And The Beast Spake Death From Above un méfait séminal croûté d'une lourdeur malsaine qui associe bestialité et précision technique. (08.07.18)
Il arrive parfois, contrairement à ce que prétend l'adage, que l'habit fasse le moine. Prenez par exemple The Black Sorcery, tout chez ces furieux Canadiens pue le black death blasphématoire, celui qui fait saigner les orifices, celui qui, sale comme le sang menstruel, patauge dans les cadavres d'un charnier encore fumant. Son logo, (forcément) illisible comme l'artwork diabolique de son premier crachat ne disent pas autre chose.
Au moins, on sait d'emblée à quoi on a à faire. Le fait qu'il voit la nuit par l'entremise de l'excellent Krucyator Productions, refuge à la ligne directrice bien définie, bestiale et radicale, achève de faire de ... And The Beast Spake Death From Above une des ces saillies brutales où copulent le black le plus nucléaire avec le death le plus infâme. S'agissant d'un galop d'essai, on ne sait pas grand chose sur le groupe lui-même si ce n'est que Orpheus, son bassiste, a fait ses armes au sein de Paroxsihzem, dernier indice qui ne trompe quant à la teneur sauvage de la chose, cependant que le chanteur Lörd Matzigkeitus ne peut se contenter d'une seule fente à remplir, multipliant les aventures, chez Thy Sepulchral Moon notamment et pour n'en citer qu'une d'entre-elles. Mais parler ici de chant est-il vraiment adéquat tant la performance du gaillard se rapproche davantage de vagissements de porcs de rut. Ce qui plonge la musique de The Black Sorcery dans les viscères d'un death presque aux confins du grind. Ajoutons à cela une propension à imprimer un rythme infernal et vous aurez compris qu'au final, on ne retient d'abord pas grand chose de cette bouillie aussi pestilentielle que ténébreuse. L'écoute file très vite, dégueulant huit blasphèmes en moins d'une demi-heure. Ceux-ci finissent par se confondre les uns les autres, rivalisant en sauvagerie malsaine et méphitique. Et lorsque les Canadiens serrent le frein à main pour tendre dans une nuit sale, une verge lourde et gonflée, le méat prêt à vomir son torrent de fiel, ce sont les enfers qui s'ouvrent sous nos pieds (Frost Veined). Aussi guerrière que cradingue , la prise de son n'étouffe pourtant jamais l'habileté technique de musiciens chevronnés, maîtrise qui ne fait que rendre ce premier méfait plus redoutable et oppressant encore. On ne sort pas indemne de sa pénétration un peu rude, les cavités labourées, écartelées par une hampe grumeleuse et démoniaque. Emissaire d'un black death caverneux et explosif tout ensemble, The Black Sorcery enfante avec ... And The Beast Spake Death From Above un méfait séminal croûté d'une lourdeur malsaine qui associe bestialité et précision technique. (08.07.18)
KröniK | Kobra And The Lotus - Prevail II (2018)
Equilibre parfait entre noirceur (relative) et écriture d'orfèvre à l'origine de tubes en puissance, ce cinquième album hisse Kobra And The Lotus au sommet d'un heavy noble et racé dont la profondeur lui permet de l'extraire du moule réducteur du simple metal à chanteuse.
Enfanter un double album, même en publiant à un an d'intervalle les deux parties qui le composent est une entreprise ô combien casse-gueule car grand est le risque de pêcher par excès d'ambition, que l'on songe à Guns'N' Roses ou même à Helloween dont le "Keeper Of The Seven Keys" n'a pas tout à fait évité les baisses de régime. Mais il arrive parfois que les petits réussissent là où les ténors ont (un peu) échoué.
Tel est le cas de Kobra And The Lotus qui, s'il ne peut soutenir la comparaison avec ses aînés en termes de succès commercial, a relevé haut la main ce défi. Un an après s'être délestés de "Prevail I", les Canadiens sont donc de retour avec le second segment de ce diptyque qui fera date dans leur carrière. Ayant été capturés en même temps sous la houlette du producteur danois Jacob Hansen, ingénieur au palmarès prestigieux (Epica, Pretty Maids...) qui aura su enrober d'un fuselage plus puissant le heavy metal forgé par le groupe, les deux pans se révèlent très proches l’un de l'autre. Pourtant et même s'il ne s'agissait pas de leur donner une coloration différente, comme a pu le faire Opeth avec "Deliverance" et "Damnation", "Prevail II" se distingue doublement, quoique de façon discrète, de son devancier. Tout d’abord en se faisant plus imparable et irrésistible encore. De fait, loin d'avoir montré tout son jeu lors d'un premier volet de haute volée, Kobra And The Lotus témoigne à nouveau de la fertilité de son inspiration en remplissant cette suite de dix titres auxquels sont ajoutées une reprise de Fleetwood Mac et une relecture acoustique qui ne sont pas loin de dépasser de la tête et des épaules leurs prédécesseurs. Le menu s'étale sur plus de cinquante minutes que ne polluent ni remplissage ni faiblesse. Les hymnes se succèdent du premier single 'Losing My Humanity' aux traits plombés jusqu'au long 'White Water' dont la conclusion flamboyante fournit aux guitaristes l'écrin émotionnel pour s'exprimer, témoignant en cela que le désormais quintet ne se réduit pas à sa seule figure de proue, la chanteuse Kobra Paige, même si celle-ci rayonne tout du long en propulsant ces gemmes qu'elle farde d'une mélancolie à peine voilée ('Let Me Love You'). Ce qui nous conduit à évoquer la deuxième raison pour laquelle "Prevail II" ne livre pas exactement le même programme qu'il y a un an. Plus sombre, à l'image de son visuel, cet opus affiche une dureté à la fois agressive et désenchantée que recouvre l'ombre de Judas Priest, témoins les 'Human Empire' et 'You're Insane' qui ne dépareilleraient presque pas sur "Painkiller" grâce à une rythmique de bulldozer et les vocalises acérées de la belle qui n'a rien à envier au père Halford. Equilibre parfait entre noirceur (relative) et écriture d'orfèvre à l'origine de tubes en puissance ('Heartache', 'Velvet Roses'), ce cinquième album hisse ses auteurs au sommet d'un heavy noble et racé dont la profondeur lui permet de les extraire du moule réducteur du simple metal à chanteuse. (19/05/2018)
Tel est le cas de Kobra And The Lotus qui, s'il ne peut soutenir la comparaison avec ses aînés en termes de succès commercial, a relevé haut la main ce défi. Un an après s'être délestés de "Prevail I", les Canadiens sont donc de retour avec le second segment de ce diptyque qui fera date dans leur carrière. Ayant été capturés en même temps sous la houlette du producteur danois Jacob Hansen, ingénieur au palmarès prestigieux (Epica, Pretty Maids...) qui aura su enrober d'un fuselage plus puissant le heavy metal forgé par le groupe, les deux pans se révèlent très proches l’un de l'autre. Pourtant et même s'il ne s'agissait pas de leur donner une coloration différente, comme a pu le faire Opeth avec "Deliverance" et "Damnation", "Prevail II" se distingue doublement, quoique de façon discrète, de son devancier. Tout d’abord en se faisant plus imparable et irrésistible encore. De fait, loin d'avoir montré tout son jeu lors d'un premier volet de haute volée, Kobra And The Lotus témoigne à nouveau de la fertilité de son inspiration en remplissant cette suite de dix titres auxquels sont ajoutées une reprise de Fleetwood Mac et une relecture acoustique qui ne sont pas loin de dépasser de la tête et des épaules leurs prédécesseurs. Le menu s'étale sur plus de cinquante minutes que ne polluent ni remplissage ni faiblesse. Les hymnes se succèdent du premier single 'Losing My Humanity' aux traits plombés jusqu'au long 'White Water' dont la conclusion flamboyante fournit aux guitaristes l'écrin émotionnel pour s'exprimer, témoignant en cela que le désormais quintet ne se réduit pas à sa seule figure de proue, la chanteuse Kobra Paige, même si celle-ci rayonne tout du long en propulsant ces gemmes qu'elle farde d'une mélancolie à peine voilée ('Let Me Love You'). Ce qui nous conduit à évoquer la deuxième raison pour laquelle "Prevail II" ne livre pas exactement le même programme qu'il y a un an. Plus sombre, à l'image de son visuel, cet opus affiche une dureté à la fois agressive et désenchantée que recouvre l'ombre de Judas Priest, témoins les 'Human Empire' et 'You're Insane' qui ne dépareilleraient presque pas sur "Painkiller" grâce à une rythmique de bulldozer et les vocalises acérées de la belle qui n'a rien à envier au père Halford. Equilibre parfait entre noirceur (relative) et écriture d'orfèvre à l'origine de tubes en puissance ('Heartache', 'Velvet Roses'), ce cinquième album hisse ses auteurs au sommet d'un heavy noble et racé dont la profondeur lui permet de les extraire du moule réducteur du simple metal à chanteuse. (19/05/2018)
KröniK | Profane Order - Tightened Noose Of Sanctimony / Marked By Malice (2016 / 2017)
Les Québécois repoussent les frontières qui séparent l'homme de la bête en un brouet apocalyptique dont on ne sort pas de l'écoute indemne, les muqueuses en sang.
Toujours aussi inspiré dans ses choix, Krucyator réédite aujourd'hui en CD le EP Tightened Noose Of Sanctimony que Profane Order a commis l'an passé et jusqu'alors disponible en numérique puis en cassette, auquel il a eu la bonne idée d'agglomérer le premier méfait longue durée des Canadiens, Marked By Malice, édité quant à lui en 2016 sous ces mêmes formats. Voilà désormais réuni ce qui se fait de plus bestial et malfaisant en terme de black death nucléaire.
Les Québécois repoussent les frontières qui séparent l'homme de la bête en un brouet apocalyptique dont on ne sort pas de l'écoute indemne, les muqueuses en sang. S'enfiler d'un coup ces deux déflagrations atomiques tient du viol auditif qui charcute et explose la chair et les tripes. Cela pourrait être une bouillie infâme dont on ne retient rien mais étant l'œuvre de musiciens maîtres de leur manche robuste, le résultat n'en est que plus démentiel de brutalité. Durant plus de cinquante minutes, les Canadiens pilonnent en mode marteau piqueur et dressent une verge monstrueuse, gonflée d'un stupre evil, qui ne cesse de cracher tel un geyser tellurique, une semence nocive aux allures de coulée blasphématoire. Enchaînant les saillies supersoniques (Terror Worship, Morbid Lust...), ils n'aiment cependant rien moins que multiplier les rampants de coups de boutoir lesquels, loin de sucer la moelle vicieuse de ce matériau survolté, le plonge alors dans les profondeurs d'un charnier malsain, témoin le reptilien Rat's Nest, qui macère dans les sous-sols obscurs où ont lieu sacrifices et sévices indicibles, avant de lancer Marked By Malice sur la voie d'une atrocité souterraine. Nous pourrions décrire par le menu chacune de ces deux offrandes mais, mises ainsi bout à bout, celles-ci forment une masse compacte, un bloc indivisible plus redoutable encore d'où émergent des éclairs furieux (Misanthropic Sect), des lacérations sanglantes (Dyed In The Wool). Il est toutefois évident que le EP va encore plus loin que son devancier en faisant copuler l'agressivité morbide de l'art noir et la sauvagerie technique du death metal le plus apocalyptique. L'ensemble trempe dans le pus vicieux d'un occultisme primitif. Après avoir écouté cette addition pernicieuse, on comprend parfaitement pourquoi le label a décidé de lui trouver une place entre les rééditions de Drawn And Quatered ou Paroxsihzem avec lesquelles elle partage cette même violence millimétrée qui ne l'exonère jamais d'une négativité cryptique. (30/04/2018)
Toujours aussi inspiré dans ses choix, Krucyator réédite aujourd'hui en CD le EP Tightened Noose Of Sanctimony que Profane Order a commis l'an passé et jusqu'alors disponible en numérique puis en cassette, auquel il a eu la bonne idée d'agglomérer le premier méfait longue durée des Canadiens, Marked By Malice, édité quant à lui en 2016 sous ces mêmes formats. Voilà désormais réuni ce qui se fait de plus bestial et malfaisant en terme de black death nucléaire.
Les Québécois repoussent les frontières qui séparent l'homme de la bête en un brouet apocalyptique dont on ne sort pas de l'écoute indemne, les muqueuses en sang. S'enfiler d'un coup ces deux déflagrations atomiques tient du viol auditif qui charcute et explose la chair et les tripes. Cela pourrait être une bouillie infâme dont on ne retient rien mais étant l'œuvre de musiciens maîtres de leur manche robuste, le résultat n'en est que plus démentiel de brutalité. Durant plus de cinquante minutes, les Canadiens pilonnent en mode marteau piqueur et dressent une verge monstrueuse, gonflée d'un stupre evil, qui ne cesse de cracher tel un geyser tellurique, une semence nocive aux allures de coulée blasphématoire. Enchaînant les saillies supersoniques (Terror Worship, Morbid Lust...), ils n'aiment cependant rien moins que multiplier les rampants de coups de boutoir lesquels, loin de sucer la moelle vicieuse de ce matériau survolté, le plonge alors dans les profondeurs d'un charnier malsain, témoin le reptilien Rat's Nest, qui macère dans les sous-sols obscurs où ont lieu sacrifices et sévices indicibles, avant de lancer Marked By Malice sur la voie d'une atrocité souterraine. Nous pourrions décrire par le menu chacune de ces deux offrandes mais, mises ainsi bout à bout, celles-ci forment une masse compacte, un bloc indivisible plus redoutable encore d'où émergent des éclairs furieux (Misanthropic Sect), des lacérations sanglantes (Dyed In The Wool). Il est toutefois évident que le EP va encore plus loin que son devancier en faisant copuler l'agressivité morbide de l'art noir et la sauvagerie technique du death metal le plus apocalyptique. L'ensemble trempe dans le pus vicieux d'un occultisme primitif. Après avoir écouté cette addition pernicieuse, on comprend parfaitement pourquoi le label a décidé de lui trouver une place entre les rééditions de Drawn And Quatered ou Paroxsihzem avec lesquelles elle partage cette même violence millimétrée qui ne l'exonère jamais d'une négativité cryptique. (30/04/2018)
KröniK | Hak-Ed Damn - Holocaust Over Dresden (2017)
Pour faire simple, il existe deux écoles au sein du black metal québécois. La première, la plus exposée sans doute, est celle empruntée par les grands anciens Forteresse, Sombres Forêts, Monarque ou Sorcier des Glaces, forestière et glaciale, épique et patriotique. La seconde, plus brutale car biberonnée au death et au thrash, est celle des Thesyre, Akitsa ou Hak-Ed Damm qui nous intéresse aujourd’hui. Peu de liens entre ces deux chapelles si ce n’est, outre l’amitié, une proximité tant géographique que nationaliste. Publié chez Satanath Records, « Holocaust Over Dresden » déballe tout l’attirail pour donner la nausée aux gauchistes bien pensants (pléonasme), avec ses relents guerriers, ses odeurs de charniers encore fumants, ses paysages effondrés de ruines désolées, ses chants traditionnels en allemand et des saillies aux noms fleuris (‘Usine de mort’, MG42 ou ‘Auchwitz-Birkenau’ !).
Mais le groupe s’en fout, trouvant dans ces décombres sinistres le carburant idéal pour nourrir la bête malfaisante qu’il est. Fonçant à la vitesse d’un panzer en pleine invasion de la Pologne, Hak-Ed Damm ne s’encombre d’aucun artifice. Il n’a que faire des déclarations de guerre préalable, des palabres et autres inutiles pourparlers. Il ne fait pas davantage de prisonniers. Son butin est ce deuxième méfait supersonique d’une violence quasi nucléaire qui envoie le petit bois avec une fureur dévastatrice. Le court hiatus qui a suivi « Nekrowristfucked » (2010), a été visiblement bénéfique aux Québécois, qui dressent désormais une verge plus ferme et implacable encore. De son méat abyssal jaillit un foutre torrentiel chargé d’une haine épidermique. Coupé en deux par une fugace pause qu’égrènent cependant des arpèges au goût de mort, « Holocaust Over Dresden » ne signe l’armistice qu’au bout d'une quarantaine de minutes aussi intenses qu’explosives. Au terme du long et sauvage ‘Jade With The Deflowered Scalp’, qui bat d’un pouls quasi militaire et que lacèrent des guitares méphitiques, l’auditeur est à genoux, la nuque inclinée, soumis, prêt à se prendre une balle dans la tête. Avec le skeud craché par Dépérir, l’autre groupe d’un Winterthrone décidément très en verve, cela nous fait deux très bonnes cartouches d’un black metal primaire et fielleux comme il se doit, trempant son chibre redoutable dans un bestiaire d’atrocités. (24/01/2018)
Mais le groupe s’en fout, trouvant dans ces décombres sinistres le carburant idéal pour nourrir la bête malfaisante qu’il est. Fonçant à la vitesse d’un panzer en pleine invasion de la Pologne, Hak-Ed Damm ne s’encombre d’aucun artifice. Il n’a que faire des déclarations de guerre préalable, des palabres et autres inutiles pourparlers. Il ne fait pas davantage de prisonniers. Son butin est ce deuxième méfait supersonique d’une violence quasi nucléaire qui envoie le petit bois avec une fureur dévastatrice. Le court hiatus qui a suivi « Nekrowristfucked » (2010), a été visiblement bénéfique aux Québécois, qui dressent désormais une verge plus ferme et implacable encore. De son méat abyssal jaillit un foutre torrentiel chargé d’une haine épidermique. Coupé en deux par une fugace pause qu’égrènent cependant des arpèges au goût de mort, « Holocaust Over Dresden » ne signe l’armistice qu’au bout d'une quarantaine de minutes aussi intenses qu’explosives. Au terme du long et sauvage ‘Jade With The Deflowered Scalp’, qui bat d’un pouls quasi militaire et que lacèrent des guitares méphitiques, l’auditeur est à genoux, la nuque inclinée, soumis, prêt à se prendre une balle dans la tête. Avec le skeud craché par Dépérir, l’autre groupe d’un Winterthrone décidément très en verve, cela nous fait deux très bonnes cartouches d’un black metal primaire et fielleux comme il se doit, trempant son chibre redoutable dans un bestiaire d’atrocités. (24/01/2018)
3/5
KröniK | Dépérir -S/T (2017)
Enclave francophone nichée à l'intérieur du Canada, le Québec dispose de tout l'arsenal, tant géographique que culturel, propice à la prolifération de la vermine black metal. Dans le sillage de l'ancêtre Frozen Shadows, les Forteresse, Sombres Forêts, Monarque et autre Sorcier des Glaces, pour n'en citer que quelques hérauts, ont contribué à façonner cette chapelle noire dont les offrandes ont peu à peu fixé le style nocturne et glacial, lugubre et patriotique, enraciné dans des paysages rigoureux. Jeune pousse québécoise, Dépérir ne noue pourtant que très peu de liens avec les entités citées plus haut.
En fait, si on devait le comparer à l'un de ses aînés, ce serait plutôt vers Akitsa voire Thesyre que l'on serait tenté de se tourner, formations avec lesquelles il partage un peu de cette fureur abrupte et cette violence crue et malsaine. Que dans les rangs de ce nouveau projet, on croise le chanteur Winterthrone, hurleur chez Hakem-Ed Damn ainsi que le batteur français S. Sortheii (Pavillon Rouge), confirme cet ancrage dans le black metal le plus bouillonnant, gorgé de misanthropie et de haine de toutes les religions comme combustible. Le nom de cette horde barbare suggère une décrépitude qui se matérialise non pas sous une forme lancinante et suicidaire mais au contraire en faisant saigner les orifices. Epuré, son contenant ne dit pas autre chose, laissant deviner un contenu sans concession ni vaseline. Bref, Dépérir va à l'essentiel et ne s'embarrasse pas de vains préliminaires. Panzer sinistre, il nous promet la guerre. Dont acte. Déchaîné, 'Esprits violés' lance l'album dans un torrent de fiel, ouvrant d'emblée les vannes d'une négativité vicieuse. Durant moins de trois minutes au jus, les Franco-Canadiens tabassent sévère, la hampe dressant les couleurs d'un black thrash nucléaire. Dans la bouche de Winterthrone, les textes dans la langue de Molière se transforment en bile empoisonnée qui participe de ce caractère acrimonieux. Radical dans la forme, le quatuor l'est tout autant dans le fond. Sexe, tueurs en série et misanthropie s'étalent dans sa vitrine sale et convulsive. Dans l'âtre des 'Shrapnel' et autre 'L'empaleur' brûle ce même bois haineux. Serrer le frein à main pour s'enfoncer alors dans les profondeurs d'un charnier encore fumant ('Tourments de mon âme', 'La Corde') sied également à nos guerriers qui trouvent dans ces coups de pilon rampants l'occasion de suinter un mal-être larvé. Mais la brutalité viscérale reprend vite ses droits, témoin ce 'Triade du Démiurge' qui s'achève en boucherie. Rongé par de glaciales ténèbres, 'Le Misanthrope' illustre enfin que les ambiances pesantes et sinistres ne grèvent en rien la perversité dévastatrice de ce groupe qui renoue avec la pureté froide et malfaisante d'un art noir cruel et néfaste. 3.5/5 (15/12/2017)
En fait, si on devait le comparer à l'un de ses aînés, ce serait plutôt vers Akitsa voire Thesyre que l'on serait tenté de se tourner, formations avec lesquelles il partage un peu de cette fureur abrupte et cette violence crue et malsaine. Que dans les rangs de ce nouveau projet, on croise le chanteur Winterthrone, hurleur chez Hakem-Ed Damn ainsi que le batteur français S. Sortheii (Pavillon Rouge), confirme cet ancrage dans le black metal le plus bouillonnant, gorgé de misanthropie et de haine de toutes les religions comme combustible. Le nom de cette horde barbare suggère une décrépitude qui se matérialise non pas sous une forme lancinante et suicidaire mais au contraire en faisant saigner les orifices. Epuré, son contenant ne dit pas autre chose, laissant deviner un contenu sans concession ni vaseline. Bref, Dépérir va à l'essentiel et ne s'embarrasse pas de vains préliminaires. Panzer sinistre, il nous promet la guerre. Dont acte. Déchaîné, 'Esprits violés' lance l'album dans un torrent de fiel, ouvrant d'emblée les vannes d'une négativité vicieuse. Durant moins de trois minutes au jus, les Franco-Canadiens tabassent sévère, la hampe dressant les couleurs d'un black thrash nucléaire. Dans la bouche de Winterthrone, les textes dans la langue de Molière se transforment en bile empoisonnée qui participe de ce caractère acrimonieux. Radical dans la forme, le quatuor l'est tout autant dans le fond. Sexe, tueurs en série et misanthropie s'étalent dans sa vitrine sale et convulsive. Dans l'âtre des 'Shrapnel' et autre 'L'empaleur' brûle ce même bois haineux. Serrer le frein à main pour s'enfoncer alors dans les profondeurs d'un charnier encore fumant ('Tourments de mon âme', 'La Corde') sied également à nos guerriers qui trouvent dans ces coups de pilon rampants l'occasion de suinter un mal-être larvé. Mais la brutalité viscérale reprend vite ses droits, témoin ce 'Triade du Démiurge' qui s'achève en boucherie. Rongé par de glaciales ténèbres, 'Le Misanthrope' illustre enfin que les ambiances pesantes et sinistres ne grèvent en rien la perversité dévastatrice de ce groupe qui renoue avec la pureté froide et malfaisante d'un art noir cruel et néfaste. 3.5/5 (15/12/2017)
Soon | Dopethrone - Transcanadian Anger
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