AU PIF
Affichage des articles dont le libellé est Gothic Rock. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Gothic Rock. Afficher tous les articles
Grey November | L'autre mort (2018)
KröniK | Hercynia Silva - Le culte des forêts (2017)
Projet aussi rare que précieux, Hercynia Silva bâtit peu à peu, pierre par pierre, un édifice insaisissable en cela qu'il s'affranchit des genres, impossible à enfermer dans une case bien précise sans qu'il ne déborde. De fait, chacune de ses offrandes se révèle très différente de celle qui l'a précédé. Si Dyeus Pater (2016) se distinguait du séminal album éponyme par ses traits plus rock sinon plus metal, Le culte des forêts part lui aussi baguenauder le long d'un chemin singulier qui aboutit dans une clairière inconnue riche d'une myriade de trésors.
Cette identité mouvante s'accompagne également d'une réussite de plus en plus franche, l'entité gagnant au fil des années en maîtrise sans pour autant se départir d'une forme de modestie dans le rendu dont le caractère artisanal, loin de l'appauvrir, lui confère une authenticité chaleureuse. A l'origine simple duo, Hercynia Silva accueille depuis peu un second guitariste, Didier Ducouloux, lequel vient en épaissir la palette pulsative et synthétique, hypnotique et organique tout ensemble. Mais c'est le travail sur le chant de Alban Blaising qui frappe tout d'abord et ce, dès l'inaugural 'Axis Mundi', tantôt trafiqué par des effets ou écorché par une âpreté granuleuse. Multi-instrumentiste, l'homme est le guide en même temps que le compteur de ces psaumes teintés d'une poésie étrange dont la muse demeure cette nature froide et mystérieuse. Plus encore que ses devanciers, Le culte des forêts se pare d'une dimension chamanique et quasi cosmique qui fait de lui une œuvre sacrée au sens religieux du terme. Cette inspiration boisée dicte au groupe une partition aux couleurs sombres et terreuses entre metal gothic (dans sa définition la plus noble), electro et post-punk où Paradise Lost n'est parfois pas loin (Evhémérisme). Sur un socle aux lignes fixées depuis l'origine, les Nancéens plantent, ici de lourdes percussions comme sur le nocturne Baba Yaga, là des guitares mordantes (Le cosmos chamanique) tandis que les claviers étendent un tapis aux accents rituels (Un temple et ses piliers). A l'écoute de ce menu aux aplats obsédants et aux éclairs électriques (Les morts impurs), on devine que l'aube ne se lèvera pas, laissant la nuit s'étirer et avaler ces paysages où se détachent des silhouettes animales. L'album nous plonge dans un monde glacial et crépusculaire (Le grand hiver), théâtre d'un culte païen séculaire où la nature est déifiée. Avec Le culte des forêts, Hercynia Silva continue de travailler un art extrêmement personnel qui vibre d'une beauté aussi obscure qu'entêtante. Moins squelettique qu'à ses débuts, son dark rock se couvre encore une fois de nouvelles influences qui lui donne plus de corps et de matière sans le vider de cette âme sombre et forestière qui n'appartient qu'à lui. Ce faisant, le groupe accouche de sa création la plus aboutie. 4/5 (16/12/2017)
Cette identité mouvante s'accompagne également d'une réussite de plus en plus franche, l'entité gagnant au fil des années en maîtrise sans pour autant se départir d'une forme de modestie dans le rendu dont le caractère artisanal, loin de l'appauvrir, lui confère une authenticité chaleureuse. A l'origine simple duo, Hercynia Silva accueille depuis peu un second guitariste, Didier Ducouloux, lequel vient en épaissir la palette pulsative et synthétique, hypnotique et organique tout ensemble. Mais c'est le travail sur le chant de Alban Blaising qui frappe tout d'abord et ce, dès l'inaugural 'Axis Mundi', tantôt trafiqué par des effets ou écorché par une âpreté granuleuse. Multi-instrumentiste, l'homme est le guide en même temps que le compteur de ces psaumes teintés d'une poésie étrange dont la muse demeure cette nature froide et mystérieuse. Plus encore que ses devanciers, Le culte des forêts se pare d'une dimension chamanique et quasi cosmique qui fait de lui une œuvre sacrée au sens religieux du terme. Cette inspiration boisée dicte au groupe une partition aux couleurs sombres et terreuses entre metal gothic (dans sa définition la plus noble), electro et post-punk où Paradise Lost n'est parfois pas loin (Evhémérisme). Sur un socle aux lignes fixées depuis l'origine, les Nancéens plantent, ici de lourdes percussions comme sur le nocturne Baba Yaga, là des guitares mordantes (Le cosmos chamanique) tandis que les claviers étendent un tapis aux accents rituels (Un temple et ses piliers). A l'écoute de ce menu aux aplats obsédants et aux éclairs électriques (Les morts impurs), on devine que l'aube ne se lèvera pas, laissant la nuit s'étirer et avaler ces paysages où se détachent des silhouettes animales. L'album nous plonge dans un monde glacial et crépusculaire (Le grand hiver), théâtre d'un culte païen séculaire où la nature est déifiée. Avec Le culte des forêts, Hercynia Silva continue de travailler un art extrêmement personnel qui vibre d'une beauté aussi obscure qu'entêtante. Moins squelettique qu'à ses débuts, son dark rock se couvre encore une fois de nouvelles influences qui lui donne plus de corps et de matière sans le vider de cette âme sombre et forestière qui n'appartient qu'à lui. Ce faisant, le groupe accouche de sa création la plus aboutie. 4/5 (16/12/2017)
KröniK | Volker - Dead Doll (2017)
Si la présence dans ses rangs de quelques mercenaires de la chapelle noire hexagonale, tels que le guitariste Ulrich W. (Otargos, Regarde les Hommes Tomber) ou le batteur John A. (Lifestream), pourrait tromper certains qui espéraient peut-être y croiser - à tort - un black metal bien torturé, celle-ci a au moins le mérite de garantir à la fois un savoir-faire chevronné en même temps qu'une noirceur qui fait plus que taveler la peau de ce Volker aux traits séduisants.
Le premier contact avec le groupe se fait par l'entremise du ravissant minois de sa sirène Jen Nyx (ex Noein), qui nous donne nécessairement envie de nous frotter à cette jeune pousse. Ses vocalises variées, tour à tour énervées (surtout), sucrées (parfois) mais toujours nourries au charbon, confirment ensuite très vite un intérêt qui dépasse une vitrine avantageuse. Car, certes clé de voûte de l'édifice, la belle peut compter sur le redoutable travail abattu par ses trois compagnons pour voir son organe propulsé avec une puissance de feu. De fait, aussi agressif que charismatique soit son chant, celui-ci ne serait rien (ou beaucoup moins) sans cette écriture au cordeau et cette vision claire que les musiciens possèdent de leur art. On devine ainsi tout du long la maîtrise aiguisée de vieux briscards qui, même s'ils braconnent sur des terres à priori éloignées de leur domaine de prédilection, n'en conservent pas moins ce sens de la mélodie incisive et empoisonnée qu'enrobent des arrangements aux couleurs sales et bétonnées. Du coup, à des années lumière d'un trublion de plus au son garage, biberonné aux lourdes mamelles américaines, qui vont de In This Moment à White Zombie, Volker surnage déjà largement au-dessus de la mêlée, véritable machine à hits. Car derrière l'urgence transpire une créativité débordante et un souci du détail qui impressionne. Au nombre de douze, sombres et enivrantes, les compositions qui animent "Dead Doll", son premier album après un EP éponyme sorti chez Kaotoxin, emportent tout dans leur sillage, puissamment nerveuses, fouillant les ténèbres, guidées par ces guitares qui sécrètent un jus malsain ('Yell') et secouées par une rythmique sauvage ('Raven'). Les titres défilent sans aucun temps mort, creusant dans la mémoire de profonds stigmates. Triplette accrocheuse qui lance l'écoute sur les chapeaux de roue, 'Freakie Bride', 'Obey !' et Negative Waves' sont les plus immédiats mais dans les replis intimes de chacun d'eux bouillonne un stupre à la fois licencieux, presque sensuel ('Voodoo Baby') et menaçant, à l'image de 'Suicide Love Addict' où Jens s'accouple avec Arno Strobl (heureux homme ! ) sans oublier le furieux et quasi désespéré 'In Black & White' ou bien encore 'Would You Play With Me'. Passant à la moulinette punk, dark rock ou cold wave (entre autres) avec une folie orgasmique, "Dead Doll" place d'emblée la barre très haut. 3.5/5 (2017) | Facebook
Le premier contact avec le groupe se fait par l'entremise du ravissant minois de sa sirène Jen Nyx (ex Noein), qui nous donne nécessairement envie de nous frotter à cette jeune pousse. Ses vocalises variées, tour à tour énervées (surtout), sucrées (parfois) mais toujours nourries au charbon, confirment ensuite très vite un intérêt qui dépasse une vitrine avantageuse. Car, certes clé de voûte de l'édifice, la belle peut compter sur le redoutable travail abattu par ses trois compagnons pour voir son organe propulsé avec une puissance de feu. De fait, aussi agressif que charismatique soit son chant, celui-ci ne serait rien (ou beaucoup moins) sans cette écriture au cordeau et cette vision claire que les musiciens possèdent de leur art. On devine ainsi tout du long la maîtrise aiguisée de vieux briscards qui, même s'ils braconnent sur des terres à priori éloignées de leur domaine de prédilection, n'en conservent pas moins ce sens de la mélodie incisive et empoisonnée qu'enrobent des arrangements aux couleurs sales et bétonnées. Du coup, à des années lumière d'un trublion de plus au son garage, biberonné aux lourdes mamelles américaines, qui vont de In This Moment à White Zombie, Volker surnage déjà largement au-dessus de la mêlée, véritable machine à hits. Car derrière l'urgence transpire une créativité débordante et un souci du détail qui impressionne. Au nombre de douze, sombres et enivrantes, les compositions qui animent "Dead Doll", son premier album après un EP éponyme sorti chez Kaotoxin, emportent tout dans leur sillage, puissamment nerveuses, fouillant les ténèbres, guidées par ces guitares qui sécrètent un jus malsain ('Yell') et secouées par une rythmique sauvage ('Raven'). Les titres défilent sans aucun temps mort, creusant dans la mémoire de profonds stigmates. Triplette accrocheuse qui lance l'écoute sur les chapeaux de roue, 'Freakie Bride', 'Obey !' et Negative Waves' sont les plus immédiats mais dans les replis intimes de chacun d'eux bouillonne un stupre à la fois licencieux, presque sensuel ('Voodoo Baby') et menaçant, à l'image de 'Suicide Love Addict' où Jens s'accouple avec Arno Strobl (heureux homme ! ) sans oublier le furieux et quasi désespéré 'In Black & White' ou bien encore 'Would You Play With Me'. Passant à la moulinette punk, dark rock ou cold wave (entre autres) avec une folie orgasmique, "Dead Doll" place d'emblée la barre très haut. 3.5/5 (2017) | Facebook
KröniK | Ash & Coal - Legacy (2017)
Curieux projet que ce Ash And Coal, jardin secret cultivé par des musiciens issus de la scène metal suédoise, au pedigree relativement confidentiel (Algaion, Thorncladd...) et auxquels il aura fallu presque dix ans pour enfanter "Legacy" que plusieurs ébauches ont toutefois préparé sans pour autant attirer sur eux la lumière. Venu (presque) de nulle part donc, ce galop d'essai surprend néanmoins agréablement par sa maîtrise d'un gothic rock typiquement scandinave, plus que pour une personnalité vraiment affirmée qui lui fait, pour l'instant du moins, encore défaut.
Gageons que les années et la maturité viendront à coup sûr gommer cet air de déjà-entendu qui imprègne ces compositions néanmoins ciselées à la manière d'une orfèvrerie qu'une tristesse inexorable cloue cependant au sol. Minée par des regrets que rien même le temps ne peut effacer, cette offrande déroule une trame d'une lenteur pesante, figée par le froid et une nuit blafarde. De rares titres, emportés par un tempo plus soutenu mais timide, tels ce 'Everyone's a Misanthrope' au pouls très rock ou 'Never Learn', entame pulsative du plus bel effet, viennent quelque peu briser cette linéarité qui pourtant, loin d'être fâcheuse, participe finalement de cette mélancolie insondable qui bouche l'horizon. Faussement monotone, "Legacy" trempe ses ambiances dans une palette en noir et blanc, vierge de couleurs lumineuses ou gaies, cathédrale de douleur dont le chant profond et déchirant de Viktor Klint ('War Is Coming') et les guitares entêtantes ('The Eating Fire', sans doute le morceau le plus sombre du lot et donc le plus réussi) ou plus nerveuses, constituent les principaux arc-boutants. Ecrit à l'encre noire du désespoir, chaque titre, au format calibré, se dévoile peu à peu, abritant des trésors d'écriture qui éclosent en un bouquet d'émotions contrites. Les mélodies glacées qui coulent dans les veines bleutées des 'Black Waters', 'Tell Them Not To Be Afraid' et autre 'Evil One', creusent de profonds stigmates dans la peau, rendant leur écoute puissamment addictive, quand bien même elles n'ont rien d'originales. Proche de l'école dépressive finlandaise, celle de Sentenced notamment, les Suédois inoculent leur venin avec une science aiguisée du riff obsédant, de la note poignante qui fait mouche à tous les coups, qui touche en plein cœur. De fait, "Legacy" est une réalisation qu'il est difficile de prendre véritablement en défaut. Seules ses influences encore trop prégnantes l'empêchent de s'élever au niveau d'un très grand disque. (2017) | Facebook
Gageons que les années et la maturité viendront à coup sûr gommer cet air de déjà-entendu qui imprègne ces compositions néanmoins ciselées à la manière d'une orfèvrerie qu'une tristesse inexorable cloue cependant au sol. Minée par des regrets que rien même le temps ne peut effacer, cette offrande déroule une trame d'une lenteur pesante, figée par le froid et une nuit blafarde. De rares titres, emportés par un tempo plus soutenu mais timide, tels ce 'Everyone's a Misanthrope' au pouls très rock ou 'Never Learn', entame pulsative du plus bel effet, viennent quelque peu briser cette linéarité qui pourtant, loin d'être fâcheuse, participe finalement de cette mélancolie insondable qui bouche l'horizon. Faussement monotone, "Legacy" trempe ses ambiances dans une palette en noir et blanc, vierge de couleurs lumineuses ou gaies, cathédrale de douleur dont le chant profond et déchirant de Viktor Klint ('War Is Coming') et les guitares entêtantes ('The Eating Fire', sans doute le morceau le plus sombre du lot et donc le plus réussi) ou plus nerveuses, constituent les principaux arc-boutants. Ecrit à l'encre noire du désespoir, chaque titre, au format calibré, se dévoile peu à peu, abritant des trésors d'écriture qui éclosent en un bouquet d'émotions contrites. Les mélodies glacées qui coulent dans les veines bleutées des 'Black Waters', 'Tell Them Not To Be Afraid' et autre 'Evil One', creusent de profonds stigmates dans la peau, rendant leur écoute puissamment addictive, quand bien même elles n'ont rien d'originales. Proche de l'école dépressive finlandaise, celle de Sentenced notamment, les Suédois inoculent leur venin avec une science aiguisée du riff obsédant, de la note poignante qui fait mouche à tous les coups, qui touche en plein cœur. De fait, "Legacy" est une réalisation qu'il est difficile de prendre véritablement en défaut. Seules ses influences encore trop prégnantes l'empêchent de s'élever au niveau d'un très grand disque. (2017) | Facebook
KröniK | Hercynia Silva - Dyeus Pater (2016)
Heureusement, à l'heure de la musique standardisée, qui ne fait que vomir des produits lesquels, bien souvent ne sont qu'un agrégat de chansons mises bout à bout, il existe encore des artistes qui conçoivent leur travail comme un tout cohérent. Plus que dans la lumière, c'est dans la pénombre qu'il faut généralement chercher ces résistants qui semblent ne pouvoir s'épanouir qu'à la marge, connus et vénérés par une poignée de fidèles veillant sur des offrandes aux allures d'inestimables trésors. Hercynia Silva fait partie de ces projets rares, duo enraciné dans une terre Lorraine riche en pouvoir d'évocation qu'animent Fabrice Bernardin (batterie) et Alban Blaising (tout le reste). Plus encore peut-être que son devancier éponyme, offert il y a deux ans, Dyeus Pater se présente comme une oeuvre d'art total où artwork, composé de photographies animalières, réalisées par le multi-instrumentiste, textes et musiques sont connectés à la nature, dont se nourrissent nombre de mythes séculaires et de poèmes dont le tandem s'inspire. La porte d'entrée de cet univers est incarnée par ces images d'animaux sauvages (renard, sangliers...) capturées dans la campagne et forêts de Lorraine, visuel qui fait de l'auditeur le témoin privilégiés d'une nature précieuse et le prépare à un voyage intime, comme suspendu dans le temps entre gothic rock et post-punk, auquel le chant en français confère une identité étrange. Par rapport à son prédécesseur, parfois maladroit, ce deuxième album n'est pas seulement plus maîtrisé, il sonne plus rock, ancré dans un substrat des plus personnels, metal et synthétique, qui n'est pas sans évoquer Paradise Lost, comme l'illustre E Quindi Unscimmo a Riverder Le Stelle. L'opus impressionne aussi par sa richesse instrumentale, témoin ce Dyeus Pater, sombrement envoûtant avec ses accords osseux, ses percussions pulsatives. Depuis Les fantômes de la forêt aux Convulsionnaires, l'ensemble a quelque chose d'un long et tranquille passage de l'obscurité à la lumière, baignant dans une ambiance douce-amère. Mieux que d'autres et avec une économie de moyens admirable, Hercynia Silva parvient à capter cette dimension païenne et solaire, à l'origine de nos civilisations. Composé de quatorze pistes, nous pourrions disséquer l'intégralité de Dyeus Pater, ce que nous ne ferons pas, afin de ne pas violer la magie de ce sanctuaire dont la part de mystère contribue à son charme unique, à sa beauté mythique. 3.5/5 (2016)
KröniK | The Wounded - The Art Of Grief (2000)
The Art Of Grief est le premier album de The Wounded, formation hollandaise officiant dans un registre à mi chemin entre le gothic suave et la new-wave, comme le suggère le chant très typé année 80 de Marco v.d. Velde, ainsi que la reprise (très réussie soit dit en passant) du fameux « Smalltown Boy » de Bronski Beat. J’en vois déjà qui s’arrache les cheveux ; il convient donc de préciser qu’il s’agit bien de metal : les rythmes sont lourds (comme sur l’éblouissant et hypnothique « Frailty Thy Name Is Woman »), une voix caverneuse se glisse parfois au détour d’un couplet (« We Pass Our Bridal Days ») et la durée des morceaux (souvent plus de 7 minutes) indique bien que ce disque n’a rien de mainstream et ce, malgré les premières (et trompeuses) impressions. Reste que The Art Of Grief s’écoute très facilement, tant chaque titre qui le structure fait mouche, de l’efficace « Your Roses Will Burn » au planant et aérien « In Silence… », lequel s’envole très haut durant plus de 15 minutes, et achève l’album sur une note paisible et contemplative. Depuis, The Wounded a publié deux autres opus, davantage orientés vers un metal atmosphérique et mélancolique, à la Anathema / Katatonia. Mais c’est toujours aussi bien fait. 3/5 (2006)
KröniK | Nemesea - Uprise (2016)
Bien qu'encore peu connu du grand public, Nemesea ne fait pourtant pas partie de ces pucelles qui viennent tout juste de découvrir la musique qui fait peur aux parents, ayant vu le jour il y a déjà quatorze ans. Ceci dit, le nombre d'années n'est pas toujours synonyme de qualité et son nom pourrait n'être qu'une ligne de plus dans la longue litanie des groupes de metal mélodique à chanteuse, puisque c'est de ce (sous) genre qu'il s'agit, chapelle capable du meilleur comme du pire. Heureusement, cette formation hollandaise entre dans la première catégorie, ce qu'elle doit autant à une science de la mélodie qui fait toujours mouche qu'au charme de sa front-woman, Manda Ophuis dont le joli minois, forcément mis en avant, ne peut que ferrer garçons et filles (mais pas pour les mêmes raisons !). Oubliez en revanche l'étiquette sympho à la After Forever que tente de lui accoler son label, Nemesea se rapproche davantage d'un Evanescence voire d'une pop en (un peu) plus burnée toutefois. Inoffensif, tout ça manque de poils et de sueur mais c'est suffisamment maîtrisé pour séduire dès la première note et donc idéal pour votre petite sœur désireuse de s'encanailler en douceur. Quatrième album du trio, "Uprise" survient presque cinq ans après un "The Quiet Resistance" de bonne mémoire mais ses évidentes qualités nous font oublier cette longue attente, sa trop courte durée, un peu moins en revanche. Une trentaine de minutes (sans les bonus de rigueur), c'est tout de même un peu juste. Au moins, l'ennui ne risque-t-il pas de venir grever une écoute qui file très vite, émaillée par ces hymnes irrésistibles taillés pour les ondes dont les Bataves ont le secret. Le très Within Temptation 'Let It Burn', 'Hear Me' et ses grosses pattes, le sombre 'Twilight', sans oublier 'Forever' ou bien encore 'Bones' laissent de durables résidus dans la mémoire. Si les ses deux compagnons assurent un travail honorable, le chant de Manda, séduisant quoique sans aspérité, demeure l'évidente clé de voûte de cet agréable édifice. D'aucuns argueront que Nemesea pue le marketing à plein nez, machine à faire du fric facile. Peut-être mais quand l'inspiration est au rendez-vous, on se moque bien au final de savoir si les intentions sont plus mercantiles qu'artistiques... "Uprise" s'impose en définitive comme un très bel album de metal mélodique gainé de chant féminin, c'est le principal. 3,5/5 (2016)
Paradise Lost | Symphony For The Lost (2015)
Comme son titre le laisse deviner, "Symphony For The Lost" voit Paradise Lost s'accoupler avec un orchestre symphonique. Or, nous avons tendance à nous méfier - souvent à raison - de ce genre d'exercice ô combien casse-gueule, novateur à l'époque de Deep Purple en 1969 mais rarement réussi et qui du reste n'étonne désormais plus personne. Si les Anglais ont toujours été inspirés, quoiqu'en disent ceux que le virage plus commercial entamé avec "One Second" et achevé avec "Believe In Nothing" a déçus, force est de reconnaître que cette fois-ci, ils ont eu tort de tenter cette expérience en 2014. Mais d'où viennent les grumeaux ? Tout simplement du fait que l'orchestre (de Plovdiv en Bulgarie pour être précis) n'apporte rien aux compos choisies par le groupe. Pire, il semble même les vider de leur substance froide et mélancolique. Il suffit d'écouter la version du classique parmi les classiques 'Gothic', qui ressemble à du mauvais Therion, pour mesurer l'étendue des dégâts. La prise de son bâclée achève de faire de ce live un produit pour le moins dispensable. Le jugement peut paraître sévère mais nous attendions mieux de la part de Paradise Lost qui, à l'instar d'un Satyricon dont le "Live At The Opera" est une réussite exemplaire, aurait pu (dû) transcender un répertoire dont la relecture orchestrale n'était pas forcément absurde quand bien même interpréter dans ces conditions un titre tel que 'Soul Courageous' ne se révèle pas un choix très judicieux. Nous pourrions alors nous consoler avec la seconde partie de "Symphony For The Lost" où le groupe joue seul. Las, si le résultat convainc davantage, l'ensemble sonne plat, sans vie ni passion. Rien à dire sur les morceaux retenus, tous comptent parmi les hymnes des Britanniques, de 'True Belief' à 'The Enemy', de 'Say Just Words' à 'As I Die', mais sont joués sans grande conviction par des musiciens qui semblent fatigués. Là encore, le verdict tient de la sentence (trop) implacable. Reste qu'on a connu Paradise Lost plus en forme, plus concerné. Au final, "Symphony For The Lost" est à conseiller aux fans purs et durs qui veulent tout posséder, jusqu'aux miettes. Quant aux autres, ils peuvent passer leur chemin au risque de se fâcher avec ce groupe pourtant si exigeant ... (2015)
Grave Pleasures | Dreamcash (2015)
S'il fut autrefois un des chanteurs les plus charismatiques de la chapelle black metal, grâce à deux albums référentiels, "Nouveau Gloaming" de Code et "Supervillain Outcast" de Dødheimsgard, publiés respectivement en 2005 et 2007, Mathew McNerney, plus connu sous le nom de Kvohst, a depuis longtemps largué les amarres vers d'autres cieux, moins extrêmes bien que toujours sombres, prenant ses distances avec l'art noir. On peut le regretter, mais il est également permis de s'en réjouir car les différents projets qui l'occupent désormais et dans lesquels sa voix claire et théâtrale fait des merveilles se révèlent aussi divers que passionnants. Quel rapport en effet entre le dark folk boisé de Hexvessel et le post punk de Grave Pleasures ? Peu de choses à priori, hormis ce chant puissamment émotionnel et ces ambiances gorgées d'une encre noire, celle du désespoir. Sujet de ces quelques lignes, penchons-nous un peu sur ce dernier. D'abord appelé Beastmilk et auteur il y a deux ans d'un opus remarqué, "Climax", le groupe change d'identité en début d'année, suite au départ du guitariste Goatspeed, ce qui scelle à la fois la fin d'une ère et le début d'une autre. Si le style reste identique, les musiciens, parmi lesquels figure notamment la blonde Linnéa Olsson (The Oath) à la six-cordes, sont bien décidés à franchir une étape supplémentaire vers un succès plus grand encore que sa signature, rock et apocalyptique, semble lui promettre. Le groupe a donc mis les petits plats dans les grands. Hébergé chez Sony et produit sous la houlette de Tom Dalgety, connu pour son travail avec Killing Joke, "Dreamcash" réunit toutes les qualités pour imposer ces géniteurs au-delà du simple public metal. Bien que courts, fignolés avec précision comme des pièces d'orfèvre et dotés de lignes mémorables ('Utopian Scream'), les titres sont pourtant loin d'être calibrés pour cartonner sur les ondes, pulsations au contraire souvent déglinguées et extrêmement personnelles dans leur expression à la fois très rock, mais néanmoins désenchantées, témoin ce 'New Hip Moon', sorte de tube rock mélancolique et pulsatif. Il y a constamment un détail qui vient finalement perturber une écoute moins confortable qu'il n'y parait. Ici des guitares vicieuses ('Crooked Vein'), là une mélodie qui ne file jamais droit (le percussif 'Crying Wolves'). Et toujours cette voix à nulle autre pareil, expressive et singulière qui confère nécessairement à l'art de Grave Pleasures une tonalité bien à part, à des années-lumière de la musique de grande consommation. En troquant un nom pour un autre, le groupe n'a pas seulement changé d'identité, il a atteint une maturité et tout simplement une autre dimension, réussissant en cela son pari. (2015)
KröniK | Wormfood - Jeux d'enfants (2004)
Seconde album autoproduit, après Eponym, de Wormfood, Jeux d’enfants c’est déjà une savoureuse pochette très Walt Disney avec sa Alice au pays des merveilles qui vient visiblement de se faire fourrer par un vieux pervers, clochard de surcroît. Jeux d’enfants, c’est aussi des paroles délicieuses, (celles notamment de « Comptine », qui précède « Vieux pédophile » : « Je n’ai pas de bras et je n’ai pas de jambes. Je n’ai pas de tête mais j’ai une grosse branche. Je suis l’homme-tronc. Viens toucher du bois. Viens petit oiseau te poser sur ma branche ». Jeux d’enfants, c’est ensuite une intro, « Tramway », véritable leçon de français dégueulée par un SDF imbibé. Jeux d’enfants, c’est enfin une œuvre inclassable à la croisée des chemins, ceux d’un dark metal déglingué, d’un death metal bizarre et d’une avariété française sale comme des menstrues. C’est sombre comme le fond du cul, c’est tantôt chanté en français, tantôt en anglais et ce, au sein d’une même chanson ( !). Les bruitages, arrangements qui ne filent jamais droit (accordéon, claviers…) et voix hargneuses ou vicieuses (quel talent, ce El Worm !) grouillent et le tout ne ressemble à rien. Mais derrière le délire qui suinte la pourriture, le malsain, le stupre, la licence, Wormfood, sorte de Serge Gainsbourg s’il avait chié du metal, sait écrire des putains de titres qui tiennent la route, de « Bum Fight » à « Dark Mummy Cat » et surtout du noir « TEGBM » et son clavecin qui part de traviole à la superbe chanson d’amour « Love At Last » (« Bien assez discuté. Je ne supporte plus nos promenades au clair de lune, nos baisers et nos chastes caresses. Tout cela ne manque-t-il pas un peu de baise ? » et plus loin « A genoux petite pute, moi je vais t’apprendre à jouir » : quel romantisme !), sans oublier, bien entendu, « Vieux pédophile ». Ca ne s’invente pas. Forcément. Il y a vraiment quelque chose pourri, de sale dans ces comptines perverses, torchées par des artistes à la forte personnalité, dont la plupart ont joué avec Carnival In Coal, ce qui est un gage de grande originalité. Et de singularité. Jeux d’enfants en est la preuve, boîte de Pandore au goût de foutre, qui s’enfile aussi bien qu’une bite dans le cul de Jenna Haze. L’album sera par la suite réenregistré en 2005 avec des morceaux supplémentaires, un nouveau titre (France) et un nouveau visuel, moins politiquement incorrect, pour pouvoir être distribué par le label Code 666. Fort désormais d’un line-up encore plus solide, avec à la seconde guitare, Fred d’Ataraxie, ici dans un genre bien éloigné de son port d’attache habituel, le groupe devrait s’imposer comme une valeur sure de la culture française. Un nouvel essai est attendu pour le printemps. Vivement la suite donc… 3/5 (2008)
Autumnblaze | Perdition Diaries (2009)
Il serait exagérer que d'affirmer que le groupe allemand nous a manqué durant son split de seulement deux ans, dû à des divergences entre ses deux leaders. Ceci dit, on accueille aujourd'hui sans déplaisir son retour aux affaires, d'autant plus que c'est sous son line-up "classique", comprendre avec Schwadorf (aka Markus Stock) à la batterie et aux claviers, que Markus B. a décidé de ramener à la vie ce projet. Car pour ceux qui l'ignorent peut-être, Autumnblaze intègre le CV assez chargé de l'ancien Empyrium, quand bien même il n'en est pas le maître des lieux, et avec lequel il a enregistré Bleak en 2000 et Mute Boy, Sad Girl, deux ans plus tard, opus qui a conduit le groupe vers des sentiers moins doom/dark et plus gothic rock, bien que toujours très mélancoliques. Sans totalement regardé dans le rétroviseur, Perdition Diaries affiche cependant des couleurs bien plus sombres que son dernier prédécesseur, Worlds Are Not What They Seem (2004). Les lignes vocales agressives ont été ressorties du placard où elles avaient été enfermées depuis un bon moment ("Who Are You", pour ne citer qu'un seul exemple) tandis que les guitares renouent avec une dureté bienvenue et presque black metal, comme l'illustrent l'excellent "I Had To Burn This Fucking Kingdom", propulsé par une rythmique implacable ou le lancinant "The Forge". Cela faisait longtemps que les Allemands n'avaient pas sonné d'une manière aussi âpre, au point que les amateurs qui ne les auraient découvert que récemment, risquent de prendre peur. Bref, avec des titres écrits à l'encre noire, plus que grise, tels le rageur "Haughtiness" ou le katatoniesque "Brudermord", on est plus proche des premières années que des dernières. Bien sûr, on y croise encore quelques vestiges du passé le plus récent (le néanmoins très beau "Ways", que rehausse un piano dramatique) mais ils restent très diffus et discrets. Sinon, Autumnblaze prouve qu'il n'a pas perdu durant son court hiatus la recette de chansons parfaitement ciselées, plutôt courtes, ramassées et que guide le chant profond de Markus B, comme sur l'hypnotique et déchirant "Empty House", assurément l'une des plus belles pièces de cet album. Le trio sait dessiner des atmosphères tragiques, belles à en pleurer et faire surgir les émotions. Le désespéré "Neugeburt", qui lorgne lui aussi vers Katanonia, influence (par trop) évidente qui drape l'intégralité de l'album, avec ses riffs entêtants comme vigie, constitue une bonne illustration de cette faculté à toucher les sentiments. Avec ce Perdition Diaries des plus inspirées, Autumnblaze négocie avec brio un retour vers ses racines metal ; on ne peut que s'en réjouir. (2009)
KröniK | The Candles Burning Blue - Pearls Given To The Swine (2001)
De tous les nombreux navires dont Albert Witchfinder est ou fut le capitaine, The Candles Burning Blue demeure probablement l'un des moins connus. La raison de cette confidentialité tient moins dans sa qualité que dans le fait que, lorsque le groupe a été en activité que durant une courte période, avant qui plus est, que Reverend Bizarre ne devienne La référence du doom du nouveau millénaire, trajectoire chaotique voyant le projet naître en 1997, se séparer une première fois en 1999, se reformer un an plus tard pour finalement se saborder de nouveau en 2005. Pourtant, The Candles Burning Blue, qui a également accueilli en son sein le futur chanteur d'Amorphis, Tomi Joutsen, mais derrière les fûts, mérite bien mieux que cet anonymat. Pearls Given To The Swine, son unique opus, le prouve, mélange inspiré de gothic rock, de newwave avec cette touche occulte propre à son leader. Et en effet, bien que très éloignée du true doom mythologique du Reverend, la musique porte incontestablement la signature d'Albert, ne serait-ce déjà que part sa voix reconnaissable entre mille, parfois pas si éloignée que cela d'un Jim Morrison et par une mélancolie qui fait plus qu'affleurer à la surface, comme l'illustre le funéraire "Mimosa". Et surtout, il y a ce sens de l'écriture qui permet à ces chansons aux influences années 80 revendiquées de transcender leur modèle ("Funeral Wedding"). Si "After My First Murder" manque de puissance, il n'en va pas de même du décadent "Someone Is Here", témoin du talent de chanteur immense de Witchfinder. Ses mélodies vocales sont superbes et donnent des frissons, tout comme ces notes de guitares qui en disent beaucoup avec bien peu. Le disque, trop court cependant, atteint son Everest lors du long et funèbre "How the Black Art Was Revealed", lente dérive aux confins de la folie, rythmée par des percussions hantées. Guide sinistre, Albert nous convie à une sorte de transe hypnotique, de danse de la mort, à laquelle succède le décalé "Disco Death", sorte d'hommage à la new-wave passé à la moulinette macabre. Indispensable, sans doute pas mais excellent néanmoins, Pearls Given To The Swine montre encore une fois quel immense artiste est le Finlandais qui depuis dix ans bâtit une oeuvre plus cohérente qu'on ne le pense. A (re)découvrir... 3/5 (2009)
KröniK | Urfaust / Joyless - Split (2009)
Lettre à Urfaust. Les mecs, je vous adore, soyez-en certains. Je vous tiens pour de véritables artistes, faisant parties des rares auteurs réussissant encore à conférer une raison d'être au black metal. Chacune de vos explorations est un monument, une bande-son rituelle qui vrille mon âme et ce qui me reste de cerveau. Seulement voilà, quand allez-vous vous décider à enfanter enfin un nouvel album, un troisième, le dernier en date remontant tout de même à 2005 (Verräterischer, Nichtswürdiger Geist) ? L'attente est interminable. Pourtant, depuis, vous n'avez pas chômé, entre un EP hallucinant (Drei Rituale Jenseits Des Kosmos) et plusieurs splits excellents. D'ailleurs, le dernier d'entre-eux, celui que vous partagez avec les Norvégiens de Joyless, repose sur une de vos composition les plus démentielles que vous ayez jamais écrites.
Comme toujours avec vous, en l'espace de six petites minutes, vous parvenez avec "Unter Töchtern Der Wüste" à donner l'impression d'étirer votre trame sur une durée double. Surtout, ce titre est gangrené par une ambiance décadente absolument grandiose. Le chant qui semble avoir été gravé pour un 45 tours passé en 33, les guitares dissonantes comme cela ne devrait pas être autorisé par la police et un tempo hypnotique constamment au bord de la rupture façonnent cette cérémonie incantatoire vertigineuse et tellement noire qu'elle renvoie dans les bacs à sable toutes les faces de goules peinturlurées à la truelle et prenant la pose dans une forêt enneigée. Avec un style qui n'appartient qu'à vous, vous ouvrez les vannes d'une folie vicieuse. Votre sens du malsain est admirable et forcément, en comparaison, la contribution de Joyless ("The Adorn Japetus"), bien que déglinguée, manque de profondeur et de cette puissance cryptique dont vous seuls êtes capable. Les habitués de ces ex-Forgotten Woods s'y retrouveront certainement...moi un peu moins et ce, en dépit d'atmosphères délicieusement délétères et qui ne filent jamais droit. Une bonne association, pas si incohérente que cela, éditée qui plus est sous un format vinyle très beau (merci Ván). Mais j'attends toujours une nouvelle offrande d'Urfaust... Hein les mecs ? (26.07.2009) ⍖⍖⍖
Comme toujours avec vous, en l'espace de six petites minutes, vous parvenez avec "Unter Töchtern Der Wüste" à donner l'impression d'étirer votre trame sur une durée double. Surtout, ce titre est gangrené par une ambiance décadente absolument grandiose. Le chant qui semble avoir été gravé pour un 45 tours passé en 33, les guitares dissonantes comme cela ne devrait pas être autorisé par la police et un tempo hypnotique constamment au bord de la rupture façonnent cette cérémonie incantatoire vertigineuse et tellement noire qu'elle renvoie dans les bacs à sable toutes les faces de goules peinturlurées à la truelle et prenant la pose dans une forêt enneigée. Avec un style qui n'appartient qu'à vous, vous ouvrez les vannes d'une folie vicieuse. Votre sens du malsain est admirable et forcément, en comparaison, la contribution de Joyless ("The Adorn Japetus"), bien que déglinguée, manque de profondeur et de cette puissance cryptique dont vous seuls êtes capable. Les habitués de ces ex-Forgotten Woods s'y retrouveront certainement...moi un peu moins et ce, en dépit d'atmosphères délicieusement délétères et qui ne filent jamais droit. Une bonne association, pas si incohérente que cela, éditée qui plus est sous un format vinyle très beau (merci Ván). Mais j'attends toujours une nouvelle offrande d'Urfaust... Hein les mecs ? (26.07.2009) ⍖⍖⍖
Inscription à :
Articles (Atom)