Publié en 2003 chez Steamhammer, "Hooray ! It's A Deathtrip" a droit aujourd'hui, comme "Voodoo Caravan", à sa réédition grâce à Metalville, lequel serait d'ailleurs bien inspiré d'en faire autant avec le plus obscur "In Triumph", gravé trois ans plus tard. Mais ceci est une autre histoire.
AU PIF
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The Quill | Voodoo Caravan (2002)
Après avoir publié en 2007 le résurrectionnel "Born From Fire", le label Metalville a le bon goût de déterrer deux anciennes rondelles de The Quill et pas n'importe lesquelles puisque "Voodoo Caravan" et "Hooray ! It's A Deathtrip", respectivement gravés en 2002 puis 2003, comptent parmi les albums majeurs du combo suédois.
KröniK | Raven - ExtermiNation (2015)
A l'inverse de bien d'autres vétérans de sa génération que l'appât du gain a incité à se reformer longtemps (ou non) après s'être séparés, Raven, lui, n'a jamais laissé tomber, poursuivant une carrière qui depuis une bonne vingtaine d'années n'intéresse plus grand monde si ce n'est quelques vieux hardos qui, comme votre serviteur, demeurent attachés à ce groupe sympathique. Les Anglais méritent un éternel respect à défaut d'une dévotion qu'ils n'ont jamais réellement suscité, contrairement aux Maiden et autres Def Leppard dont il sont contemporains, la faute à une discographie aux allures de montagnes russes où les bons albums - les premiers, bien entendu mais aussi "Nothing Exceeds Like Excess" ou dans une moindre mesure "Architect Of Fear" - en côtoient d'autres peu mémorables. Toujours est-il que, avec ses quarante ans au compteur, le groupe est toujours là, même s'il se fait plus rare dans les bacs. Succédant au déjà oublié "Walk Through Fire", publié en 2010, "ExtermiNation" marque son retour aux affaires. Inutile de se demander si cette treizième offrande permettra à ses auteurs de renouer avec le succès qu'ils ont connu à leurs débuts, à l'époque de "Rock Until You Drop" ou "All For One", car la réponse ne peut être que négative. Et puis de toute façon, les frères Gallagher, toujours flanqués du doomeux Joe Hasselvander derrière les fûts, se moquent bien de ce genre de considération, ayant compris depuis longtemps que leur heure de gloire est révolue. Leur seule prétention est de faire plaisir, à eux-mêmes et à leurs fans. S'il ne les fera pas sauter au plafond, "ExtermiNation" ne décevra pas son public, c'est du Raven pur jus qui aurait pu aussi bien être gravé dans les années 80 qu'aujourd'hui. Anachronique, l'opus n'en reste pas moins énergique, propulsé par une prise de son qui ne sent heureusement pas la naphtaline. Dès les premières mesures de 'Destroy All Monsters', qui lance le menu sur des chapeaux de roues, la griffe du groupe se rappelle à notre bon souvenir, laquelle doit autant à la voix reconnaissable entre mille du bassiste John Gallagher qu'à ces guitares acérées. Les frangins n'ont rien perdu de leur hargne, mieux, on ne les avait pas vu autant en forme depuis des lustres. S'ils ne laisseront pas de profonds stigmates dans la mémoire, la majorité de ces nouveaux titres fait mouche, ne levant jamais le pied. 'Tomorrow', 'Battle March/Tank Treads' ou 'One More Day' abattent ainsi le petit bois comme à la belle époque, hymnes nerveux qui émaillent un ensemble sans temps mort quoique un peu trop long. Avec quelques coups de ciseaux, "ExtermiNation" aurait gagné en intensité, ce qui ne l'empêche pas d'être un bon cru, au moins égal à certains de ses aînés des eighties. Raven en a toujours sous la semelle et n'est pas encore prêt de raccrocher les gants. Nul ne s'en plaindra... 3/5 (2015)
Black Trip | Shadowline (2015)
Formé en 2004, ce n'est que neuf ans plus tard que la carrière de Black Trip démarre vraiment, en livrant (enfin) un premier album, "Goin' Under", long tunnel qui peut sans doute s'expliquer par le peu de temps que son principal fondateur, Peter Stjärnvind, a à lui accorder pendant toutes ces années, trop occupé entre Entombed dont il est le batteur entre 1997 et 2006, Nifelheim, Krux et bien d'autres encore. Son agenda le lui permettant désormais, ce véritable mercenaire de la scène extrême suédoise semble vouloir maintenant se concentrer sur ce projet dans lequel il tient la guitare (et autrefois la basse). Autour de lui, nous retrouvons une belle brochette de musiciens au sombre pedigree, de Dismember à Necrophobic, de Ordo Inferus à Exhumed. Bref, du lourd, du evil, du qui ne rigole pas. Etonnamment ou non, Black Trip ne braconne pourtant pas sur ces champs démoniaques ou putrides, mais galope à travers les terres d'un heavy metal franchement old school, celui des premiers Maiden. En moins punk et plus lisse toutefois car gorgé de mélodies racées. Qualité qu'il doit autant au chant de Joseph Tholl (Enforcer) qu'à ses lignes de guitares certes nerveuses mais surtout entêtantes. Le résultat est cette seconde cuvée, baptisée "Shadowline", collection d'hymnes tous plus imparables les uns que les autres, serrés dans ce menu râblé d'une petite quarantaine de minutes. Comme souvent avec les Suédois, l'album est difficile à prendre en défaut. Dépouillée, la prise de son claque et reste moderne, ça joue bien, au point de croire que le heavy coule dans les veines de ces gars depuis toujours, ce qui est peut-être bien le cas d'ailleurs. Rien à dire donc, tout y est. Une seule écoute suffit pour être ferré, grâce à cette science immuable du riff qui fait mouche, de la mélodie accrocheuse qui s'imprime durablement dans la mémoire, de 'Die With Me', qui ouvre les portes jusqu' au point final 'Coming Home'. Lent parfois, à l'image du reptilien 'Subvisual Sleep' qui trace des lignes fascinantes, bien que le plus souvent rapide, lancé comme un bolide, "Shadowline" va à l'essentiel. Opus simple et sans fioritures, son magnétisme trahit cependant un vrai travail d'orfèvre ('Sceneries'), expliquant sa réussite et sa supériorité par rapport à tous ses concurrents aux regards braqués dans le rétroviseur du passé. Tout aussi nostalgique et peu original, Black Trip a pour lui cette inspiration d'une classe insolente et naturelle qui fait la différence et lui permet de s'élever bien au-dessus du banal trip vintage à la mode. Il paraît ainsi bien difficile de résister à cet album taillé pour le live. (2015)
Doro | Calling The Wild (2000)
Fin des années 90, rien ne va plus pour Doro. Ses deux derniers albums, Machine II Machine (1995) et Love Me In Black, qui l'ont vu tenter l’alliage entre heavy et métal indus, déçoivent une bonne partie de ses fans. De plus, mécontente de la promotion assurée par WEA, elle décide à nouveau de changer de label. C’est vers SPV qu’elle se tourne. L’image plus métallique de l’écurie allemande est-il alors un indice révélateur quant à un retour aux source pour la belle ? En partie, oui. S’il conserve encore certains oripeaux de ses (més)aventures récentes, notamment une certaine lourdeur martiale, vestige qui peut s’expliquer par la nouvelle participation de Jürgen Engler et Chris Lietz de Die Krupps, Calling The Wild, son septième effort en solitaire, la montre se souvenir qu’elle fut une des premières Metal Queen et probablement la meilleure d’entre elles. Le fait qu’elle ait fait appel, outre ses musiciens habituels, à des mercenaires de la trempe de Eric Singer (Kiss), Al Pitrelli, Bob Kulick ainsi que les légendes vivantes Lemmy et Slash, que l'on ne présente plus, est une manière pour elle de récupérer en même temps qu’une forme d’héritage sa place au sein de sa famille de cœur. Il est une déclaration, ce que son nom peut suggérer. Reposant sur un canevas familier, alternance de titres heavy et de ballades, Calling The Wild, en ne conservant de ses deux prédécesseurs, que les atours les plus heavy, réussit le mariage puissant entre fuselage massif ("Dedication", presque Thrash, la reprise de Billy Idol, "White Wedding" …), hymnes instantanés ("Kiss Me Like A Cobra", "Burn It Up", "Ich Will Alles" et "Now Or Never", propulsé par le jeu nerveux de l’ex Guns’n’ Roses), qui manquaient tellement à Machine II Machine et Love Me In Black, et respirations touchantes que la chanteuse transcende par sa voix si particulière ("Scarred", "Give Me A Reason", "Danke" et bien sûr "Love Me Forever", duo devenu célèbre avec le leader de Motörhead). Comme toujours, l’Allemande donne tout ce qu’elle a, artiste sincère et passionnée qui mérite un éternel respect. Les quelques pistes un plus anecdotiques qui le parsèment, n’empêchent pas cet album se s’imposer non seulement comme le plus dur que Doro ait jamais livré mais aussi, et surtout, comme son meilleur travail depuis Angels Never Die voire même depuis son opus éponyme. C'est dire. Il met donc fin à plusieurs années d'égarement. Doro, on t’aime ! (2010)
KröniK | Annihilator - Metal (2007)
Metal. S’il y a bien un mec qui peut se permettre de baptiser d’un tel nom un de ses albums sans pour autant sombrer dans le ridicule à la Manowar, c’est bien le vénéré Jeff Waters, héraut modeste et talentueux. Musicien intègre et chevronné, il s’est toujours donné pour mission depuis les années 80 d’honorer les valeurs du genre malgré une tentative maladroite et donc à moitié réussie de suivre les modes avec le mollasson Set The World On Fire (1993), opus convaincant néanmoins qui coïncidera aussi avec le début de la traversée du désert pour le Canadien. Mais depuis 2001 et le furieux Carnival Diablos, l’homme semble avoir avalé du viagra par boîte de 12.
L’inspiration à nouveau fièrement dressée, il vidange des coulées métalliques chaque année (ou presque) avec la régularité de la déclaration d'impôts et surtout avec réussite. Secondé par le même chanteur depuis deux cuvées déjà (un exploit !), Waters livre avec Metal son meilleur album depuis… Depuis toujours ! En souhaitant rendre hommage à la musique de son cœur (les paroles de "Army Of One" sont, à ce titre, des plus éloquentes), le guitariste s’est déchiré en terme de composition. Usine à riffs vivante, il est qui plus est parvenu à pondre quelques unes de ses plus belles et plus efficaces lignes de gratte. Mais au-delà de ses qualités intrinsèques, si Metal a davantage attiré l’attention que ses (pourtant très réussis) prédécesseurs, c’est que chacun des titres qui le compose accueille un invité prestigieux (ou pas). Chanteurs parfois, comme sur "Couple Suicide", qui voit copuler Danko Jones et Angela Gossow (Arch Enemy), ces guests sont presque donc essentiellement des guitaristes venus interpréter les riffs du maître avec respect et puissance. Citons notamment Jeff Loumis (Nevermore) sur l’énergique "Clown Parade", Alexi Laiho (Children Of Bodom) sur "Downright Dominate", Anders Björler (The Haunted) sur le saignant "Smothered" ou bien encore Jesper Strömblad (In Flames) sur l’épique "Haunted", la palme revenant à Mike Amott (Arch Enemy, Spiritual Beggars), dont le jeu racé confère une teinte seventies au superbe "Operation Annihilation", hurlé par Waters lui-même qui plus est. Leur joute, qui n’est pas sans évoquer les grandes heures de Scorpions, y est si jubilatoire qu’elle donne une trique d’enfer. A peine entaché par deux titres, les deux derniers un (très léger) cran en-dessous du reste, Metal porte haut les couleurs d’un genre de toute façon éternel car forgé par des musiciens passionnés et honoré quasi religieusement par des fans qui le sont tout autant, si ce n’est plus. Un disque fun qui pourrait leur être dédié et une véritable déclaration d’amour à une musique que seule une minorité peut comprendre. Et c’est tant mieux… 4/5 (2010) | Facebock
L’inspiration à nouveau fièrement dressée, il vidange des coulées métalliques chaque année (ou presque) avec la régularité de la déclaration d'impôts et surtout avec réussite. Secondé par le même chanteur depuis deux cuvées déjà (un exploit !), Waters livre avec Metal son meilleur album depuis… Depuis toujours ! En souhaitant rendre hommage à la musique de son cœur (les paroles de "Army Of One" sont, à ce titre, des plus éloquentes), le guitariste s’est déchiré en terme de composition. Usine à riffs vivante, il est qui plus est parvenu à pondre quelques unes de ses plus belles et plus efficaces lignes de gratte. Mais au-delà de ses qualités intrinsèques, si Metal a davantage attiré l’attention que ses (pourtant très réussis) prédécesseurs, c’est que chacun des titres qui le compose accueille un invité prestigieux (ou pas). Chanteurs parfois, comme sur "Couple Suicide", qui voit copuler Danko Jones et Angela Gossow (Arch Enemy), ces guests sont presque donc essentiellement des guitaristes venus interpréter les riffs du maître avec respect et puissance. Citons notamment Jeff Loumis (Nevermore) sur l’énergique "Clown Parade", Alexi Laiho (Children Of Bodom) sur "Downright Dominate", Anders Björler (The Haunted) sur le saignant "Smothered" ou bien encore Jesper Strömblad (In Flames) sur l’épique "Haunted", la palme revenant à Mike Amott (Arch Enemy, Spiritual Beggars), dont le jeu racé confère une teinte seventies au superbe "Operation Annihilation", hurlé par Waters lui-même qui plus est. Leur joute, qui n’est pas sans évoquer les grandes heures de Scorpions, y est si jubilatoire qu’elle donne une trique d’enfer. A peine entaché par deux titres, les deux derniers un (très léger) cran en-dessous du reste, Metal porte haut les couleurs d’un genre de toute façon éternel car forgé par des musiciens passionnés et honoré quasi religieusement par des fans qui le sont tout autant, si ce n’est plus. Un disque fun qui pourrait leur être dédié et une véritable déclaration d’amour à une musique que seule une minorité peut comprendre. Et c’est tant mieux… 4/5 (2010) | Facebock
KröniK | Klaus Schulze - La vie électronique 2 (2009)
Alors que le premier volet offrait tout de même une longue pièce inédite ("I Was Dreaming...") pouvant intéresser les geeks du maître allemand, La Vie Electroniques 2 est malheureusement vierge de raretés. De fait, ceux qui possèdent déjà les Jubilee et Ultimate Edition peuvent passer leur chemin. Pour autant, cette seconde exploration dans les archives de Klaus Schulze se veut tout aussi passionnante que sa devancière. Si cette dernière arpentait la période 1968-1972, celle qui nous intéresse aujourd'hui balaye quant à elle les années 1972 à 1975, soit une phase matricielle dans l'élaboration du son du musicien.
Ainsi, il est instructif d'écouter les trois disques dans l'ordre car ils nous permettent de suivre l'évolution de son travail, depuis les expérimentations cosmiques et froides qui ont donné ce chef-d'oeuvre d'avant-garde que demeure toujours Cyborg, jusqu'aux tissus plus planants, plus atmosphériques qui déboucheront sur Moondawn. On assiste à l'élaboration de son son qui peu à peu se met en place. Surtout, ces documents font taire un préjugé tenace que ceux qui ne connaissent pas son oeuvre attribuent à Klaus Schulze : si les synthétiseurs forment la trame, la matière première de ses créations, il n'hésite pas pourtant à recourir à bien d'autres instruments. Batteur de formation, quoique dans une veine très libre et expérimentale (il n'y a qu'à réécouter son jeu sur le Electronic Meditation de Tangerine Dream ou sur les premiers Ash Ra Tempel, pour s'en convaincre), Schulze est un touche à tout ; il pratique aussi la guitare, comme en témoigne l'étonnant "Minuet", capturé à Berlin en 1973. De même, sa musique n'est pas (et n'a jamais été) entièrement instrumentale. Là encore, des lignes vocales viennent parfois se greffer aux nappes électroniques qu'il tricotte ("Land der Ieeren Häuser" ). Comme pour le volet inaugural, trois disques de plus d'une heure chacun sont donc nécessaires pour parcourir la genèse de l'identité de l'Allemand. Le premier d'entre eux se compose de cing pistes. Les 20 minutes de "North Of The Yukon", dont la datation reste lâche (entre 1972 et 1973) naviguent dans les effluves énigmatiques de Cyborg. "Nightwind" (1973) se drape dans des sonorités liturgiques superbes que accompagnent des notes de guitares, comme "Minuet", qui lui succède. "Signs Of Dawn" (1973) est par contre une pièce totalement hypnotique, long voyage aux confins de l'étrange, qui évoque déjà certains maillages du futur Timewind. Enfin, "Study For Philip K. Dick", fait honore à son inspiration : barré, cosmique et gangrené par des bruitages bizarres et des effets passés dans un filtre. Le deuxième pan affiche trois longus plages, dont la premireè, subdivisée en 6 parties, dépasse les 40 minutes ! Toutes ont elles aussi été enregistrées en 1973. Le gros morceau de ce disque est donc bien entendu ce "Das groBe Identifikationsspeil", dérive interminable (dans le bon sens du terme, s'entend !) et avant-gardiste qui dépeint une paysage de science-fiction. C'est une véritable bande-son visionnaire et l'une des matérialisations en musique les plus justes du cosmos. Aride pour le moins. Vient ensuite l'envoûtant "Titanensee", qui étire sur plus de 20 minutes, un voile aérien et évanescent où l'orgue de Klaus (un Farsifa) renoue avec des accents quasi religieux. Vertigineux, "Electric Love Affaire" achève le disque et annonce lui aussi l'ère Timewind. Gravé en 1973, "Land der Ieeren Häuser" ouvre le troisième et dernier cd sur une note suprenante avec son chant dont j'ai déjà parlé et ses relents psychédéliques (on pense à Amon Düül 2 par exemple) qui l'ancrent bien dans l'époque qui l'a vue naître. Curieux, tout comme ce "Studies For Organ, Keyboards And Drumset" de 1974 lequel, comme son nom l'indique, est rythmé par des parties de batterie cependant que les claviers de Schulze etendent leur lit de sonorités électroniques enveloppées dans des réverbérations hypnotiques. C'est beau, notamment lorsqu'il déroule une trame nébuleuse qui préfigure clairement les créations à venir, à l'image également de "Memento Mori" et "Blaue Stunde", mis en boîte en 1975. C'est génial et aussi obligatoire que la Carte Vitale. 4/5 (2009)
Ainsi, il est instructif d'écouter les trois disques dans l'ordre car ils nous permettent de suivre l'évolution de son travail, depuis les expérimentations cosmiques et froides qui ont donné ce chef-d'oeuvre d'avant-garde que demeure toujours Cyborg, jusqu'aux tissus plus planants, plus atmosphériques qui déboucheront sur Moondawn. On assiste à l'élaboration de son son qui peu à peu se met en place. Surtout, ces documents font taire un préjugé tenace que ceux qui ne connaissent pas son oeuvre attribuent à Klaus Schulze : si les synthétiseurs forment la trame, la matière première de ses créations, il n'hésite pas pourtant à recourir à bien d'autres instruments. Batteur de formation, quoique dans une veine très libre et expérimentale (il n'y a qu'à réécouter son jeu sur le Electronic Meditation de Tangerine Dream ou sur les premiers Ash Ra Tempel, pour s'en convaincre), Schulze est un touche à tout ; il pratique aussi la guitare, comme en témoigne l'étonnant "Minuet", capturé à Berlin en 1973. De même, sa musique n'est pas (et n'a jamais été) entièrement instrumentale. Là encore, des lignes vocales viennent parfois se greffer aux nappes électroniques qu'il tricotte ("Land der Ieeren Häuser" ). Comme pour le volet inaugural, trois disques de plus d'une heure chacun sont donc nécessaires pour parcourir la genèse de l'identité de l'Allemand. Le premier d'entre eux se compose de cing pistes. Les 20 minutes de "North Of The Yukon", dont la datation reste lâche (entre 1972 et 1973) naviguent dans les effluves énigmatiques de Cyborg. "Nightwind" (1973) se drape dans des sonorités liturgiques superbes que accompagnent des notes de guitares, comme "Minuet", qui lui succède. "Signs Of Dawn" (1973) est par contre une pièce totalement hypnotique, long voyage aux confins de l'étrange, qui évoque déjà certains maillages du futur Timewind. Enfin, "Study For Philip K. Dick", fait honore à son inspiration : barré, cosmique et gangrené par des bruitages bizarres et des effets passés dans un filtre. Le deuxième pan affiche trois longus plages, dont la premireè, subdivisée en 6 parties, dépasse les 40 minutes ! Toutes ont elles aussi été enregistrées en 1973. Le gros morceau de ce disque est donc bien entendu ce "Das groBe Identifikationsspeil", dérive interminable (dans le bon sens du terme, s'entend !) et avant-gardiste qui dépeint une paysage de science-fiction. C'est une véritable bande-son visionnaire et l'une des matérialisations en musique les plus justes du cosmos. Aride pour le moins. Vient ensuite l'envoûtant "Titanensee", qui étire sur plus de 20 minutes, un voile aérien et évanescent où l'orgue de Klaus (un Farsifa) renoue avec des accents quasi religieux. Vertigineux, "Electric Love Affaire" achève le disque et annonce lui aussi l'ère Timewind. Gravé en 1973, "Land der Ieeren Häuser" ouvre le troisième et dernier cd sur une note suprenante avec son chant dont j'ai déjà parlé et ses relents psychédéliques (on pense à Amon Düül 2 par exemple) qui l'ancrent bien dans l'époque qui l'a vue naître. Curieux, tout comme ce "Studies For Organ, Keyboards And Drumset" de 1974 lequel, comme son nom l'indique, est rythmé par des parties de batterie cependant que les claviers de Schulze etendent leur lit de sonorités électroniques enveloppées dans des réverbérations hypnotiques. C'est beau, notamment lorsqu'il déroule une trame nébuleuse qui préfigure clairement les créations à venir, à l'image également de "Memento Mori" et "Blaue Stunde", mis en boîte en 1975. C'est génial et aussi obligatoire que la Carte Vitale. 4/5 (2009)
KröniK | Blackmore's Night - Secret Voyage (2008)
Il y a deux façons d’aborder un nouvel opus de Ritchie Blackmore sous la bannière qu’il forme depuis 1997 avec sa compagne, la radieuse Candice Night : la mauvaise et la bonne. La première se réduit bien souvent en un compte d’apothicaire qui cherche à énumérer le nombre de chansons durant lesquelles le maître ressort sa Stratocaster (il y en 5 cette fois-ci, mais nous y reviendrons). La seconde tient de la démonstration : Blackmore’s Night est bel et bien ce qu’il a fait de mieux depuis le sabordage de Rainbow en 1984. Contrairement à ses anciens compagnons du Pourpre Profond qui sont déjà en pré-retraite (seulement quatre disques depuis 1996 !), l’homme en noir publie aujourd’hui tout de même sa septième offrande avec son projet médiéval et renaissance, si l’on tient compte de la parenthèse Winter Carols. Le ménestrel est donc plus prolifique que jamais. Et plus inspiré surtout. Si on sentait bien que Ghost Of A Rose (2003) avait fixé durablement le style du groupe, entre rock et folklore des temps anciens, Secret Voyage n’en est pas pour autant une resucée. Proche de The Village Lanterne de part son côté électrique de plus en plus affirmé, cette collection de douze chansons possède cette science de l’équilibre parfait entre titres rock lesquels, sont bien entendu transpercés par les interventions magiques de Ritchie, plages folkloriques rafraichissantes et ballades doucereuses. Secret Voyage commence très fort (trop peut-être) avec l’intro “ God Save The Keg ”, qui voit pour la première fois Blackmore débuté un de ses disques par un instrumental, invitation au voyage tout d’abord orchestrale et grandiloquente (kitch diront les mauvaises langues) avant de se colorer de teintes plus sombres avec chœurs grandioses et orgues liturgiques sur fond de guitares électriques et qui s’enchaîne par un admirable fondu au monumental “ Locked Within The Crystal Ball ”, plus de 8 minutes de bonheur et certainement l’apogée de l’album. Dotée d’une rythmique puissante, cette chanson, traversée de multiples ambiances, mélange avec une réussite éclatante tout ce qui fait le charme du groupe : lignes vocales superbes et cristallines de Candice, influences médiévales discrètes et surtout jeu racé et efficace de Blackmore (il faut voir comme sa guitare surgit toujours dont on ne sait où). Après un tel déluge, les morceaux suivants ont forcément moins de saveur et beaucoup souhaiteraient certainement que Ritchie se limite à ce genre de composition électrique dans lequel il excelle. Mais Blackmore'’ Night, ce n’est pas que cela ; c’est aussi des pauses diaphanes telles que “ Gildred Cage ” ou des envolées accrocheuses à l’image de “ Toast Of Tomorrow ” et ses touches slaves. Moins éblouissants dans un premier temps, tous les autres titres sont pourtant de vrais petits bijoux : “ Prince Waldeks Galliard ”, un instrumental comme seul Blackmore à le secret ; “ Rainbow Eyes ”, reprise, en plus rapide toutefois d’un extrait de Long Live Rock’n’Roll de Rainbow justement ; “ The Circle ”, l’autre Everest de Secret Voyage, coupé par des mélodies orientales, porté par une basse volubile et qui s’achève sur une intervention flamboyante de Ritchie ; “ Can’t Help Falling In Love ”, standard d’Elvis qui permet au maître de livrer quelques accords étourdissants avec sa fidèle Strat’ couleur blanche et le magnifique “ Peasants Promise ”, délicieusement folklorique. Plus classiques, “ Sister Gypsy ”, “ Far Far Away ” et “ Empty Words ” sont de douces mélopées rafraichissantes et sympathiques. Encore un très grand disque donc, qui devrait ravir tous les amoureux (de plus en plus nombreux) du groupe. En dépit des apparences, Blackmore, plutôt que de rejouer ad vitam aeternam les mêmes oldies issus de In Rock ou Machine Head, continue, lui, et contrairement à Gillan and C°, à aller de l’avant, quand bien même il puise désormais son inspiration dans les siècles passés. Un mot enfin sur les troubadours qui accompagnent le duo et qui sont loin d’être interchangeables. Au contraire ils déterminent aussi les sonorités des chansons. Ainsi, le départ des deux choristes, Lady Madeline et Lady Nancy nous rend orphelins de ses chœurs féminins qui avaient tant illuminés Ghost Of A Rose et The Village Lanterne, tandis que l’arrivée de Gypsy Rose marque le retour du violon dans les compositions. On notera aussi la participation de Pat Regan, producteur et ami de Ritchie depuis The Battle Rages On de Deep Purple, en lieu et place du fidèle Sir Robert Of Normandie. Le chef-d’œuvre de l’année 2008. Assurément. Pourvu que Blackmore’s Night ait, comme en 2006, la bonne idée de venir visiter la France et ses châteaux… 4/5 (2008)
KröniK | Blackmore's Night - Paris Moon (2007)
Commençons par les choses qui fâchent, qui n’enlève pour autant rien (ou si peu) à la qualité incontestable de ce second DVD, après le gargantuesque Castles & Dreams, d’un groupe désormais accepté comme tel et non plus seulement perçu comme une fantaisie passagère née dans les brumes du cerveau du sombre Blackmore. Tous ceux qui assistèrent, émus et heureux, au premier concert des ménestrels dans le royaume de France (et à l’Olympia, qui plus est !) attendaient avec impatience cette sortie que la présence de nombreuses caméras le soir du show laissaient naturellement espérer.
La troupe nous ayant offert une prestation fleuve de près de 2h30, il était logique d’en retrouver la totalité sur le DVD. Las, plusieurs titres sont malheureusement passés à la trappe, et pas des moindres : citons surtout les deux reprises de Deep Purple, “ Child In Time ” (couplée à “ Mond Tanz ”) , pourtant éblouissante et celle, plus surprenante, du classique parmi les classiques, “ Smoke On The Water ”, que Ritchie interpréta davantage pour faire plaisir au public que par une réelle envie. Second reproche, pourquoi avoir joint au support numérique, un disque tronqué ne comprenant que quelques extraits de ce dernier et non pas son pendant fidèle ? Voilà pour les bémols de Paris Moon qui si non nous permet avec plaisir de nous replonger durant deux heures dans cette soirée que tous les fans du couple chérissent désormais comme un trésor. Equilibrée, la set-list traverse les cinq offrandes (déjà !) publiées alors par le groupe, de Shadow Of The Moon à The Village Lanterne. Si, toujours bien épaulé par des musiciens talentueux et sympathiques sur lesquels les journalistes ne s’attardent pas suffisamment et qui pourtant méritent toutes les éloges, des deux choristes (aujourd’hui parties voler de leurs propres ailes), Lady Madeline et Lady Nancy au remarquable et fidèle Squire Malcolm Of Lumley derrière les fûts, du brillant claviériste Bard David Of Larchmont au dynamique Sir Robert Of Normandie, lequel se fend d’un solo de basse puissant et jouissif durant l’instrumental “ Durch Dem Wald Zum Bach Haus ”, le duo brille de mille feux durant l’intégralité du concert, celui-ci a livré avec largesse nombre de moments de pure magie : le rythmé “ Past Times With Good Company ”, le ténébreux “ World Of Stone ”, le joyeux “ Home Again ”, qui témoigne pour ceux qui l’ignoraient, de l’incontestable humour que possède le maître, le très médiéval “ The Clock Ticks On ”, que le guitariste introduit par des notes orientalisantes échappées d’une espèce de vièle, sans oublier le gigantesque “ Fires Of Midnight ”. Candice, aussi charmante que charismatique, chante magnifiquement bien, tandis que Blackmore se montre aussi à l’aise en acoustique qu’en électrique lors des rares fois où il fait prendre l’air à sa divine stratocaster, à l’image de “ St Teresa ”, que précède les premières mesures de “ Difficult To Cure ” ou de la flamboyante relecture du “ Ariel ” de Rainbow, long de près de 10 minutes. Purple n’est pas oublié non plus, représenté par l’intimiste “ Soldier Of Fortune ”. Cette inoubliable soirée gravée à tout jamais dans nos mémoires et dans nos cœurs, est donc aujourd’hui immortalisée en DVD, et tant pis si une poignée de chansons brillent par leur absence. Mon dieu, quel groupe fabuleux ! 4/5 (2009) | Facebook
La troupe nous ayant offert une prestation fleuve de près de 2h30, il était logique d’en retrouver la totalité sur le DVD. Las, plusieurs titres sont malheureusement passés à la trappe, et pas des moindres : citons surtout les deux reprises de Deep Purple, “ Child In Time ” (couplée à “ Mond Tanz ”) , pourtant éblouissante et celle, plus surprenante, du classique parmi les classiques, “ Smoke On The Water ”, que Ritchie interpréta davantage pour faire plaisir au public que par une réelle envie. Second reproche, pourquoi avoir joint au support numérique, un disque tronqué ne comprenant que quelques extraits de ce dernier et non pas son pendant fidèle ? Voilà pour les bémols de Paris Moon qui si non nous permet avec plaisir de nous replonger durant deux heures dans cette soirée que tous les fans du couple chérissent désormais comme un trésor. Equilibrée, la set-list traverse les cinq offrandes (déjà !) publiées alors par le groupe, de Shadow Of The Moon à The Village Lanterne. Si, toujours bien épaulé par des musiciens talentueux et sympathiques sur lesquels les journalistes ne s’attardent pas suffisamment et qui pourtant méritent toutes les éloges, des deux choristes (aujourd’hui parties voler de leurs propres ailes), Lady Madeline et Lady Nancy au remarquable et fidèle Squire Malcolm Of Lumley derrière les fûts, du brillant claviériste Bard David Of Larchmont au dynamique Sir Robert Of Normandie, lequel se fend d’un solo de basse puissant et jouissif durant l’instrumental “ Durch Dem Wald Zum Bach Haus ”, le duo brille de mille feux durant l’intégralité du concert, celui-ci a livré avec largesse nombre de moments de pure magie : le rythmé “ Past Times With Good Company ”, le ténébreux “ World Of Stone ”, le joyeux “ Home Again ”, qui témoigne pour ceux qui l’ignoraient, de l’incontestable humour que possède le maître, le très médiéval “ The Clock Ticks On ”, que le guitariste introduit par des notes orientalisantes échappées d’une espèce de vièle, sans oublier le gigantesque “ Fires Of Midnight ”. Candice, aussi charmante que charismatique, chante magnifiquement bien, tandis que Blackmore se montre aussi à l’aise en acoustique qu’en électrique lors des rares fois où il fait prendre l’air à sa divine stratocaster, à l’image de “ St Teresa ”, que précède les premières mesures de “ Difficult To Cure ” ou de la flamboyante relecture du “ Ariel ” de Rainbow, long de près de 10 minutes. Purple n’est pas oublié non plus, représenté par l’intimiste “ Soldier Of Fortune ”. Cette inoubliable soirée gravée à tout jamais dans nos mémoires et dans nos cœurs, est donc aujourd’hui immortalisée en DVD, et tant pis si une poignée de chansons brillent par leur absence. Mon dieu, quel groupe fabuleux ! 4/5 (2009) | Facebook
KröniK | Blackmore's Night - The Village Lanterne (2006)
Cinquième album du projet folklorique médiéval emmené depuis 1997 par le ténébreux guitar hero Ritchie Blackmore et sa douce, Candice Night, The Village Lanterne s'inscrit dans la continuité du précédent opus, le déjà merveilleux Ghost Of A Rose. On a vraiment l'impression à l'écoute de ces deux galettes que le couple a trouvé la bonne formule entre le rock et le folk et qu'il s'agit dorénavant du fruit d'un véritable groupe, quand bien même les musiciens (tous fantastiques et talentueux, mais avec Blackmore, comment pourrait-il en être autrement ?) qui l'accompagnent restent forcément en retrait par rapport au fameux duo.
Surtout, la musique se fait, et pour notre plus grand plaisir, de plus en plus électrique, Ritchie n'hésitant pas à décocher des solis ravageurs sur plusieurs compos : "I Gess It Doesn't Matter Anyone", "St. Theresa", "Mond Tanz / Child In Time" (oui, vous ne rêvez pas), "Just Call My Name" et "Street Of Dreams" (alors là, l'orgasme nous guette). Le guitariste prouve ainsi à ses détracteurs - et Dieu sait qu'ils se sont multipliés depuis qu'il a abandonné le hard rock - que ses talents de composition et de jeu demeurent intacts. Il faut vraiment être sourd pour ne pas s'en rendre compte ! Sinon, pour la première fois depuis la seconde offrande, Under The Violet Moon, sur lequel figurait une relecture de "Self Portrait", Ritchie offre deux reprises de son ancien répertoire : "Child In Time" pour Deep Purple - excellente, avec une performance vocale mémorable des deux choristes Lady Nancy et Lady Madeline - et "Street Of Dreams" pour Rainbow. L'adjonction de ces deux classiques contribue à faire de The Village Lanterne une sorte de synthèse, de résumé de la carrière de l'homme en noir. Blackmore's Night livre donc à nouveau un album romantique, splendide et de bon goût, qui ravira les fans et, espérons-le, incitera les réfractaires au groupe, à le découvrir. A noter que, cerise sur le gâteau, l'édition limitée du disque renferme une seconde version de "Street Of Dreams", sur laquelle Joe Lynn Turner, l'ancien chanteur de l'Arc-en-ciel, partage le chant avec Candice. 4/5 (2006) | Facebook
Surtout, la musique se fait, et pour notre plus grand plaisir, de plus en plus électrique, Ritchie n'hésitant pas à décocher des solis ravageurs sur plusieurs compos : "I Gess It Doesn't Matter Anyone", "St. Theresa", "Mond Tanz / Child In Time" (oui, vous ne rêvez pas), "Just Call My Name" et "Street Of Dreams" (alors là, l'orgasme nous guette). Le guitariste prouve ainsi à ses détracteurs - et Dieu sait qu'ils se sont multipliés depuis qu'il a abandonné le hard rock - que ses talents de composition et de jeu demeurent intacts. Il faut vraiment être sourd pour ne pas s'en rendre compte ! Sinon, pour la première fois depuis la seconde offrande, Under The Violet Moon, sur lequel figurait une relecture de "Self Portrait", Ritchie offre deux reprises de son ancien répertoire : "Child In Time" pour Deep Purple - excellente, avec une performance vocale mémorable des deux choristes Lady Nancy et Lady Madeline - et "Street Of Dreams" pour Rainbow. L'adjonction de ces deux classiques contribue à faire de The Village Lanterne une sorte de synthèse, de résumé de la carrière de l'homme en noir. Blackmore's Night livre donc à nouveau un album romantique, splendide et de bon goût, qui ravira les fans et, espérons-le, incitera les réfractaires au groupe, à le découvrir. A noter que, cerise sur le gâteau, l'édition limitée du disque renferme une seconde version de "Street Of Dreams", sur laquelle Joe Lynn Turner, l'ancien chanteur de l'Arc-en-ciel, partage le chant avec Candice. 4/5 (2006) | Facebook
KröniK | Blackmore's Night - Ghost Of A Rose (2003)
Un an à peine après avoir livré le double live "Past Times With Good Company", Ritchie Blackmore est de nouveau de retour avec le groupe qui porte son nom ainsi que celui de sa compagne. Cette cadence retrouvée – on ne l’avait pas connu aussi prolifique depuis les dernières heures de Rainbow lors de la première moitié des années 80 – est un signe qui ne trompe pas : cela faisait très longtemps que l’Homme en noir n’avait pas été aussi heureux, épanoui et inspiré également, corollaire de cette positivité ressuscitée.
Quatrième album du duo, "Ghost Of A Rose" est une confirmation, celle que "Fires At Midnight", son prédécesseur, qui témoignait d’un certain retour de la part de Ritchie vers une musique plus électrique, plus dynamique, n’était pas le fruit d’une évolution sans lendemain. Tout en demeurant fidèle à une identité dont les bases ont été établies dès le séminal "Shadow Of The Moon" (1997), Blackmore’s Night tend de plus en plus à marier son folk médiéval et renaissance à des influences tout simplement plus rock. Et ce qui sur les deux premiers opus tenait de l’exception (“ No Second Chance ”, “ Gone With The Wind ”…) se mut désormais en une norme bienvenue. Les teintes folkloriques colorent comme de bien entendu toujours la plupart des compositions, mais le couple semble avoir trouvé un équilibre parfait entre rock électrique et déambulations acoustiques. Pas si éloigné que cela du Rainbow période Joe Lynn Turner, le magnifique “ Way To Mandalay ” qui ouvre l’album, confirme ainsi clairement une évolution dont on ne se plaindra pas. Agrémenté de deux reprises bien senties, le “ Diamonds And Rust ” de Joan Baez et le moins connu “ Rainbow Blues ” de Jethro Tull (on se souvient d'ailleurs encore de la flûte enchanteresse de Ian Anderson sur le “ Play Minstrel Play ” du premier opus), le menu oscille entre échappées folkloriques virevoltantes (l’excellent “ Cartouche ”, le diptyque “ Queen For A Day ”, le rafraîchissant “ Loreley ”), pauses instrumentales si chères au maître (“ Nur Ein Minute ”, “ Mr. Peagram’s Morris And Sword ”), et ballades émotionnelles, théâtres où brille la voix cristalline de Candice (le néanmoins sombre “Ivory Tower ”, l’hivernal “ Where Are We Going From Here ”, “ Dandelion Wine ”). Et que dire des deux morceaux de bravoure du disque ? Les flamboyants “ Ghost Of A Rose ” et ses chœurs féminins ” et surtout “ All For One ”, assurément un des plus beaux chefs-d’œuvre jamais écrits par Blackmore qui pose en son final un solo brillant comme il en a le secret et sur lequel plane le fantôme du “ Eyes Of Fire ” de l'Arc-en-ciel. Gigantesque ! Et quel pied, lorsque le taciturne guitariste ressort sa Stratocaster blanche le temps de quelques minutes jouissives qui démontrent qu’il demeure toujours un musicien d’exception et renvoie à leurs chères études 99.9% des astiqueurs de manche de la planète ! Soutenus par le groupe le plus solide qui les ait jamais accompagné (mention particulière aux deux choristes Lady Nancy et Lady Madeline, quand bien même sir Robert Of Normandie, Malcolm Of Lumley et Bard David Of Larchmont abattent chacun un travail discret mais essentiel), Ritchie et Candice montrent tout du long de ce nouveau joyau quelle alchimie il existe entre eux deux. A l’écoute de "Ghost Of A Rose", on mesure combien le ménestrel a eu cent fois raison de quitter en 1993 un Deep Purple à bout de souffle. 4/5 (2009) | Facebook
Quatrième album du duo, "Ghost Of A Rose" est une confirmation, celle que "Fires At Midnight", son prédécesseur, qui témoignait d’un certain retour de la part de Ritchie vers une musique plus électrique, plus dynamique, n’était pas le fruit d’une évolution sans lendemain. Tout en demeurant fidèle à une identité dont les bases ont été établies dès le séminal "Shadow Of The Moon" (1997), Blackmore’s Night tend de plus en plus à marier son folk médiéval et renaissance à des influences tout simplement plus rock. Et ce qui sur les deux premiers opus tenait de l’exception (“ No Second Chance ”, “ Gone With The Wind ”…) se mut désormais en une norme bienvenue. Les teintes folkloriques colorent comme de bien entendu toujours la plupart des compositions, mais le couple semble avoir trouvé un équilibre parfait entre rock électrique et déambulations acoustiques. Pas si éloigné que cela du Rainbow période Joe Lynn Turner, le magnifique “ Way To Mandalay ” qui ouvre l’album, confirme ainsi clairement une évolution dont on ne se plaindra pas. Agrémenté de deux reprises bien senties, le “ Diamonds And Rust ” de Joan Baez et le moins connu “ Rainbow Blues ” de Jethro Tull (on se souvient d'ailleurs encore de la flûte enchanteresse de Ian Anderson sur le “ Play Minstrel Play ” du premier opus), le menu oscille entre échappées folkloriques virevoltantes (l’excellent “ Cartouche ”, le diptyque “ Queen For A Day ”, le rafraîchissant “ Loreley ”), pauses instrumentales si chères au maître (“ Nur Ein Minute ”, “ Mr. Peagram’s Morris And Sword ”), et ballades émotionnelles, théâtres où brille la voix cristalline de Candice (le néanmoins sombre “Ivory Tower ”, l’hivernal “ Where Are We Going From Here ”, “ Dandelion Wine ”). Et que dire des deux morceaux de bravoure du disque ? Les flamboyants “ Ghost Of A Rose ” et ses chœurs féminins ” et surtout “ All For One ”, assurément un des plus beaux chefs-d’œuvre jamais écrits par Blackmore qui pose en son final un solo brillant comme il en a le secret et sur lequel plane le fantôme du “ Eyes Of Fire ” de l'Arc-en-ciel. Gigantesque ! Et quel pied, lorsque le taciturne guitariste ressort sa Stratocaster blanche le temps de quelques minutes jouissives qui démontrent qu’il demeure toujours un musicien d’exception et renvoie à leurs chères études 99.9% des astiqueurs de manche de la planète ! Soutenus par le groupe le plus solide qui les ait jamais accompagné (mention particulière aux deux choristes Lady Nancy et Lady Madeline, quand bien même sir Robert Of Normandie, Malcolm Of Lumley et Bard David Of Larchmont abattent chacun un travail discret mais essentiel), Ritchie et Candice montrent tout du long de ce nouveau joyau quelle alchimie il existe entre eux deux. A l’écoute de "Ghost Of A Rose", on mesure combien le ménestrel a eu cent fois raison de quitter en 1993 un Deep Purple à bout de souffle. 4/5 (2009) | Facebook
KröniK | Blackmore's Night - Past Times With Good Company (2002)
Ritchie Blackmore et les lives, c’est une longue histoire d’amour débutée en 1972. A cela rien de surprenant quand on sait que c’est bien sur scène, quand bien même il excelle aussi sur disque, que le talent du guitariste prend toute son envergure, toute sa dimension.
"Made In Japan" (1972), "Made In Europe" (1976) et le "Live In London" (1982) pour Deep Purple, "On Stage" (1977) pour Rainbow sans oublier tous les trésors exhumés ses dernières années tels que le "Mark III – The Final Concerts" (1996) pour le premier, "Live In Munich 1977" (2006) pour le second, sa carrière est balisée par des enregistrements de ce type tout bonnement mythiques. A cette litanie immortelle, nous pouvons désormais rajouter ce premier double live de Blackmore’s Night, projet que l’on ne présente plus maintenant. Capturé durant le Fires At Midnight Tour en Allemagne - le premier pays à avoir succombé à la musique écrite par le précieux duo, et dans lequel, sans doute avec le Japon, l'Homme en noir est un dieu vivant -, "Past Times With Good Company" pioche comme il se doit dans les trois albums que le groupe a alors dans sa besace : "Shadow Of The Moon" (« Shadow Of The Moon », absolument gigantesque, « Play Minstrel Play » et son bouquet final, l’instrumental « Minstrel Hall », « Renaissance Faire » et le très rock « Writting On The Wall »), "Under A Violet Moon" (« Past Time With Good Company », « Under A Violet Moon », le très beau « Beyond The Sunset », « Morning Star », introduit par un violon aux accents presque tziganes et le médiéval « Durch Den Wald Zum Bachhaus ») et bien sûr le petit dernier (« Fires At Midnight », long de plus de douze minutes, « Home Again » et « I Still Remember »). Le couple n’oublie pas cependant de revisiter deux classiques de l’ancien répertoire du ténébreux musicien avec le squelettique « Soldier Of Fortune » pour le Pourpre Profond et « Sixteenth Century Greensleeves » pour l’Arc-en-ciel. Mais avec intelligence et intégrité, Ritchie ne se repose jamais sur sa gloire d’antan et ces emprunts à son passé demeurent toujours parcimonieux là où de nombreux artistes auraient fait le choix prudent de ne proposer que des reliques propices à séduire les vieux fans. Pas de ça chez le britannique qui préfère faire honneur à ses nouvelles compositions, celles-ci le méritant d'ailleurs amplement puisque n’ayant rien à envier à leurs devancières. D’autant plus que, fidèle à son habitude, Blackmore, sur scène, ne se contente jamais de proposer des calques des versions studio. Ainsi, ces chansons ont bien souvent des allures de piste de décollage, portes ouvertes à toutes les transformations possibles, même si les années 70 et leurs dérives démentielles, qui voyaient les titres s’étirer d’une manière hallucinante, sont loin désormais. Ces morceaux n’en sont donc pas moins transcendés par une bande de ménestrels au talent énorme. Il suffit d’écouter le jeu du guitariste durant le monumental « Fires At Midnight » ou bien la seconde partie de « Past Time With Good Company » qui a quelque chose d’une fête médiévale colorée, pour s’en rendre compte. Et si Candice Night livre tout du long une performance dont il faut louer l’excellence, que dire d’un Ritchie qui brille lui aussi de mille feux, aussi à l’aise en électrique qu’en acoustique, format qui ne pardonne aucune approximation. Contrairement à ce que beaucoup pensent, il n’a donc rien perdu de sa maîtrise. Mieux, rarement son jeu aura été aussi précis, fin et surtout chargé d’émotion. Elégant et racé, "Past Times With Good Company" se révèle être donc un live incontournable, à conseiller aussi bien aux amateurs de Blackmore’s Night (cela va de soi) qu'à tous ceux (les plus nombreux, malheureusement) qui ont occulté ce pan dans la carrière du guitariste depuis le sabordage de Rainbow. Ces derniers se rendront compte alors qu’ils ont eu tort, même si Ritchie n’officie clairement plus (quoique) dans le registre que les fans de Deep Purple auraient voulu le voir embrasser à tout jamais. Mais l’homme n’en a toujours fait qu’à sa tête… et c’est tant mieux ! 4/5 (2009) | Facebook
"Made In Japan" (1972), "Made In Europe" (1976) et le "Live In London" (1982) pour Deep Purple, "On Stage" (1977) pour Rainbow sans oublier tous les trésors exhumés ses dernières années tels que le "Mark III – The Final Concerts" (1996) pour le premier, "Live In Munich 1977" (2006) pour le second, sa carrière est balisée par des enregistrements de ce type tout bonnement mythiques. A cette litanie immortelle, nous pouvons désormais rajouter ce premier double live de Blackmore’s Night, projet que l’on ne présente plus maintenant. Capturé durant le Fires At Midnight Tour en Allemagne - le premier pays à avoir succombé à la musique écrite par le précieux duo, et dans lequel, sans doute avec le Japon, l'Homme en noir est un dieu vivant -, "Past Times With Good Company" pioche comme il se doit dans les trois albums que le groupe a alors dans sa besace : "Shadow Of The Moon" (« Shadow Of The Moon », absolument gigantesque, « Play Minstrel Play » et son bouquet final, l’instrumental « Minstrel Hall », « Renaissance Faire » et le très rock « Writting On The Wall »), "Under A Violet Moon" (« Past Time With Good Company », « Under A Violet Moon », le très beau « Beyond The Sunset », « Morning Star », introduit par un violon aux accents presque tziganes et le médiéval « Durch Den Wald Zum Bachhaus ») et bien sûr le petit dernier (« Fires At Midnight », long de plus de douze minutes, « Home Again » et « I Still Remember »). Le couple n’oublie pas cependant de revisiter deux classiques de l’ancien répertoire du ténébreux musicien avec le squelettique « Soldier Of Fortune » pour le Pourpre Profond et « Sixteenth Century Greensleeves » pour l’Arc-en-ciel. Mais avec intelligence et intégrité, Ritchie ne se repose jamais sur sa gloire d’antan et ces emprunts à son passé demeurent toujours parcimonieux là où de nombreux artistes auraient fait le choix prudent de ne proposer que des reliques propices à séduire les vieux fans. Pas de ça chez le britannique qui préfère faire honneur à ses nouvelles compositions, celles-ci le méritant d'ailleurs amplement puisque n’ayant rien à envier à leurs devancières. D’autant plus que, fidèle à son habitude, Blackmore, sur scène, ne se contente jamais de proposer des calques des versions studio. Ainsi, ces chansons ont bien souvent des allures de piste de décollage, portes ouvertes à toutes les transformations possibles, même si les années 70 et leurs dérives démentielles, qui voyaient les titres s’étirer d’une manière hallucinante, sont loin désormais. Ces morceaux n’en sont donc pas moins transcendés par une bande de ménestrels au talent énorme. Il suffit d’écouter le jeu du guitariste durant le monumental « Fires At Midnight » ou bien la seconde partie de « Past Time With Good Company » qui a quelque chose d’une fête médiévale colorée, pour s’en rendre compte. Et si Candice Night livre tout du long une performance dont il faut louer l’excellence, que dire d’un Ritchie qui brille lui aussi de mille feux, aussi à l’aise en électrique qu’en acoustique, format qui ne pardonne aucune approximation. Contrairement à ce que beaucoup pensent, il n’a donc rien perdu de sa maîtrise. Mieux, rarement son jeu aura été aussi précis, fin et surtout chargé d’émotion. Elégant et racé, "Past Times With Good Company" se révèle être donc un live incontournable, à conseiller aussi bien aux amateurs de Blackmore’s Night (cela va de soi) qu'à tous ceux (les plus nombreux, malheureusement) qui ont occulté ce pan dans la carrière du guitariste depuis le sabordage de Rainbow. Ces derniers se rendront compte alors qu’ils ont eu tort, même si Ritchie n’officie clairement plus (quoique) dans le registre que les fans de Deep Purple auraient voulu le voir embrasser à tout jamais. Mais l’homme n’en a toujours fait qu’à sa tête… et c’est tant mieux ! 4/5 (2009) | Facebook
KröniK | Blackmore's Night - Fires At Midnight (2001)
"Fires At Midnight" est un album important dans la carrière de Blackmore’s Night car, on s’en rend compte maintenant, il en forme le pivot, le tournant stylistique.
En effet, après deux disques – "Shadow Of The Moon" et "Under A Violet Moon" – passés à dessiner une musique à mi-chemin entre le folk progressif et le rock, et oscillant entre électrique (un peu) et acoustique (beaucoup), ce troisième essai montre un Ritchie Blackmore qui semble (enfin) vouloir, certes encore timidement, renouer avec son passé. Résultat, jamais depuis la renaissance (éphémère) de Rainbow avec le mésestimé "Stranger In Us All" en 1995, la guitare du maître n’avait autant rugi, et ce dès le premier titre, l’accrocheur « Written In The Stars », durant lequel sa Stratocaster vient égrener ses notes si reconnaissables. Bien sûr, "Fires At Midnight" est toujours émaillé par de nombreuses déambulations médiévales et acoustiques, telles que « Home Again », « Crowning Of The King », des instrumentaux qui offrent à Blackmore tout le loisir de démontrer sa maîtrise des arpèges dépouillés (« Fayre Thee Well », « Praetorius ») et des ballades diaphanes (« Hanging Tree»). Mais à leurs côtés, il y a une poignée de compositions très rock, équilibre parfait entre emprunts Renaissance et musique électrique (bien plus nombreuses que sur ses deux aînés). Celles-ci sont d’ailleurs les plus belles du lot. Comment de ce fait, ne pas être ensorcelé par l’arabisant « I Still Remember », le sombre et monumental « Fires At Midnight », percé du plus grand (et plus long !) solo, largement digne des grandes heures de Deep Purple et de Rainbow, que l’Homme en noir a décoché depuis longtemps, et le virevoltant « Village On The Sand » ? Ajoutons à cette liste le puissant, bien qu’acoustique, « Storm », qui débute calmement avant de décoller au rythme d’un tempo des plus enlevés. Important, disions-nous au début de cette chronique, cet album l’est aussi pour deux autres raisons : il marque la naissance de la collaboration durable entre le duo et le label SPV, laquelle coïncide avec l’ascension commerciale du projet, tandis qu'un embryon de groupe commence à se former autour du couple pour la tournée qui va suivre avec des musiciens qui l’accompagneront pendant longtemps, tels que le bassiste Robert Of Normandie, le batteur Sir Malcolm Of Lumley et les deux choristes Lady Nancy et Lady Madeline."Fires At Midnight" se révèle être donc un très grand cru et (alors) le plus rock de la discographie de Ritchie et Candice, tous les deux délivrant bien entendu tout du long une interprétation en tout point digne d'éloge. Les œuvres suivantes, "Ghost Of Rose", "The Village Lanterne" et "Secret Voyage", poursuivront par la suite cette évolution avec la réussite que l'on sait... 4/5 (2009) | Facebook
En effet, après deux disques – "Shadow Of The Moon" et "Under A Violet Moon" – passés à dessiner une musique à mi-chemin entre le folk progressif et le rock, et oscillant entre électrique (un peu) et acoustique (beaucoup), ce troisième essai montre un Ritchie Blackmore qui semble (enfin) vouloir, certes encore timidement, renouer avec son passé. Résultat, jamais depuis la renaissance (éphémère) de Rainbow avec le mésestimé "Stranger In Us All" en 1995, la guitare du maître n’avait autant rugi, et ce dès le premier titre, l’accrocheur « Written In The Stars », durant lequel sa Stratocaster vient égrener ses notes si reconnaissables. Bien sûr, "Fires At Midnight" est toujours émaillé par de nombreuses déambulations médiévales et acoustiques, telles que « Home Again », « Crowning Of The King », des instrumentaux qui offrent à Blackmore tout le loisir de démontrer sa maîtrise des arpèges dépouillés (« Fayre Thee Well », « Praetorius ») et des ballades diaphanes (« Hanging Tree»). Mais à leurs côtés, il y a une poignée de compositions très rock, équilibre parfait entre emprunts Renaissance et musique électrique (bien plus nombreuses que sur ses deux aînés). Celles-ci sont d’ailleurs les plus belles du lot. Comment de ce fait, ne pas être ensorcelé par l’arabisant « I Still Remember », le sombre et monumental « Fires At Midnight », percé du plus grand (et plus long !) solo, largement digne des grandes heures de Deep Purple et de Rainbow, que l’Homme en noir a décoché depuis longtemps, et le virevoltant « Village On The Sand » ? Ajoutons à cette liste le puissant, bien qu’acoustique, « Storm », qui débute calmement avant de décoller au rythme d’un tempo des plus enlevés. Important, disions-nous au début de cette chronique, cet album l’est aussi pour deux autres raisons : il marque la naissance de la collaboration durable entre le duo et le label SPV, laquelle coïncide avec l’ascension commerciale du projet, tandis qu'un embryon de groupe commence à se former autour du couple pour la tournée qui va suivre avec des musiciens qui l’accompagneront pendant longtemps, tels que le bassiste Robert Of Normandie, le batteur Sir Malcolm Of Lumley et les deux choristes Lady Nancy et Lady Madeline."Fires At Midnight" se révèle être donc un très grand cru et (alors) le plus rock de la discographie de Ritchie et Candice, tous les deux délivrant bien entendu tout du long une interprétation en tout point digne d'éloge. Les œuvres suivantes, "Ghost Of Rose", "The Village Lanterne" et "Secret Voyage", poursuivront par la suite cette évolution avec la réussite que l'on sait... 4/5 (2009) | Facebook
KröniK | Blackmore's Night - Under A Violet Moon (1999)
Contre toute attente, et alors que ses fans de la première heure espéraient que Shadow Of The Moon resterait sans lendemain, Ritchie Blackmore revient deux ans plus tard avec une seconde offrande sous la bannière de son projet acoustico-médiéval qu’il a monté avec sa compagne Candice Night.
La chance de pouvoir écouter un jour un nouvel essai de Rainbow, lequel était pourtant encore envisagé en 1997 avec un line-up qui aurait totalement été remanié (la rumeur d’un retour de Ronnie James Dio circulera même quelques années plus tard), semble de fait de plus en plus improbable. Apaisé et heureux comme il ne l’a pas été depuis très (très) longtemps, le ténébreux guitariste a donc décidé de se concentrer désormais uniquement sur Blackmore’s Night, au sein duquel il apparaît effectivement très l’aise. Sans surprise, Under A Violet Moon poursuit le chemin entamé par son aîné avec sa collection de ritournelles folkloriques essentiellement acoustiques même si l’Homme en noir sait encore dégainer sa Stratocaster durant de rares instants, à l’image du superbe "Gone With The Wind", rehaussé de chœurs grandioses ; certainement un des meilleurs titres du lots, un des plus rock également. Alors certes, c’est toujours une jouissance de pouvoir entendre le maître jouer en électrique, mais il faut pourtant se faire une raison : celui-ci en a visiblement assez du hard-rock, courant dont il fût pourtant un des géniteurs et, à cinquante ans (bien) tassés, il aspire à composer une musique qui dorénavant lui correspond davantage. Que l’on aime ou non cette nouvelle orientation, reconnaissons au guitariste sa sincérité et son intégrité aussi, car combien il lui aurait été facile de continuer sur la lancée de Stranger In Us All, le dernier Rainbow en date. Reconnaissons aussi au séduisant couple, secondé ici le temps de quatre morceaux par Jens Johansson (Yngwie Malmsteen, Stratovarius…) aux claviers, l’incontestable réussite dans cette voie originale. S’il ne parvient pas à égaler son prédécesseur, Under A Violet Moon n’en est pas moins lui aussi riche de très bonnes compositions, illuminées par la voix aérienne et cristalline de Candice, aussi radieuse que le jeu de son compagnon est noir. Citons notamment l’entraînant titre éponyme (un classique aujourd’hui), le médiéval "Past Time With Good Company", l’orientalisant "Morning Star" et son violon empreint d’une gravité certaine, les instrumentaux "Possum Goes To Prague" et "Beyond The Sunset", qui démontrent si besoin en était encore tout le feeling dont Ritchie est capable. Retenons également l’hispanisant "Spanish Nights", introduit par des arpèges d’une beauté noire et l’étonnante reprise de Rainbow "Self Portrait", extrait du premier opus de 1975. Par rapport à Shadow Of The Moon, cette cuvée se teinte de couleurs plus moyenâgeuses encore ("March The Heroes Home", le diaphane "Catherine Howard’s Fate", "Durch Den Wald Zum Bach Haus") tout en étant moins électrique. Blackmore’s Night confirme donc avec cet album, l’un des préférés du duo, qu’il est un projet sérieux et en rien éphémère. On ne peut que s'en réjouir et tant pis pour les esprits chagrins qui déplorent que le guitariste ait décidé de ranger pour de bon son hard-rock au grenier. 3.5/5 (2009) | Facebook
La chance de pouvoir écouter un jour un nouvel essai de Rainbow, lequel était pourtant encore envisagé en 1997 avec un line-up qui aurait totalement été remanié (la rumeur d’un retour de Ronnie James Dio circulera même quelques années plus tard), semble de fait de plus en plus improbable. Apaisé et heureux comme il ne l’a pas été depuis très (très) longtemps, le ténébreux guitariste a donc décidé de se concentrer désormais uniquement sur Blackmore’s Night, au sein duquel il apparaît effectivement très l’aise. Sans surprise, Under A Violet Moon poursuit le chemin entamé par son aîné avec sa collection de ritournelles folkloriques essentiellement acoustiques même si l’Homme en noir sait encore dégainer sa Stratocaster durant de rares instants, à l’image du superbe "Gone With The Wind", rehaussé de chœurs grandioses ; certainement un des meilleurs titres du lots, un des plus rock également. Alors certes, c’est toujours une jouissance de pouvoir entendre le maître jouer en électrique, mais il faut pourtant se faire une raison : celui-ci en a visiblement assez du hard-rock, courant dont il fût pourtant un des géniteurs et, à cinquante ans (bien) tassés, il aspire à composer une musique qui dorénavant lui correspond davantage. Que l’on aime ou non cette nouvelle orientation, reconnaissons au guitariste sa sincérité et son intégrité aussi, car combien il lui aurait été facile de continuer sur la lancée de Stranger In Us All, le dernier Rainbow en date. Reconnaissons aussi au séduisant couple, secondé ici le temps de quatre morceaux par Jens Johansson (Yngwie Malmsteen, Stratovarius…) aux claviers, l’incontestable réussite dans cette voie originale. S’il ne parvient pas à égaler son prédécesseur, Under A Violet Moon n’en est pas moins lui aussi riche de très bonnes compositions, illuminées par la voix aérienne et cristalline de Candice, aussi radieuse que le jeu de son compagnon est noir. Citons notamment l’entraînant titre éponyme (un classique aujourd’hui), le médiéval "Past Time With Good Company", l’orientalisant "Morning Star" et son violon empreint d’une gravité certaine, les instrumentaux "Possum Goes To Prague" et "Beyond The Sunset", qui démontrent si besoin en était encore tout le feeling dont Ritchie est capable. Retenons également l’hispanisant "Spanish Nights", introduit par des arpèges d’une beauté noire et l’étonnante reprise de Rainbow "Self Portrait", extrait du premier opus de 1975. Par rapport à Shadow Of The Moon, cette cuvée se teinte de couleurs plus moyenâgeuses encore ("March The Heroes Home", le diaphane "Catherine Howard’s Fate", "Durch Den Wald Zum Bach Haus") tout en étant moins électrique. Blackmore’s Night confirme donc avec cet album, l’un des préférés du duo, qu’il est un projet sérieux et en rien éphémère. On ne peut que s'en réjouir et tant pis pour les esprits chagrins qui déplorent que le guitariste ait décidé de ranger pour de bon son hard-rock au grenier. 3.5/5 (2009) | Facebook
KröniK | Blackmore's Night - Shadow Of The Moon (1997)
Nombreux (la majorité ?) sont ceux à dater en 1997 la fin de Ritchie Blackmore, jadis prodige parmi les prodiges au service de la déesse Stratocaster, celui qui inventa le hard rock grâce à ses soli acérés, aujourd’hui considéré comme un vulgaire ménestrel pour fête de la bière en Allemagne.
Nombreux sont pourtant ceux aussi qui pensent que Blackmore’s Night a offert au virtuose un second souffle après la reformation en demi teinte de Deep Purple. Nombreux surtout sont ceux qui ont eu alors une révélation : la découverte d’une magnifique chanteuse, Candice Night, que les plus attentifs n’auront sans doute pas manqué de remarquer la timide participation au Stranger In Us All (1995), unique album du Rainbow reformé.Pour résumer, ce nouveau projet de Ritchie Blackmore, on le chérit ou on le méprise. C’est pourtant bien mal connaître le ténébreux anglais que de croire que celui-ci est alors devenu fou. Bien que très éloigné de son ancien répertoire, l’existence de Shadow Of The Moon n’a en réalité rien d’une absurdité au sein de sa carrière. Les couleurs médiévales figuraient déjà, par exemple, au menu de The Book Of Taliesyn de Purple en 1968. De même, certaines de ces nouvelles chansons, réarrangées, auraient bien pu se glisser sur les opus de l’Arc-En-Ciel période Dio (“ The Temple Of The King ” n’est parfois pas très loin). La filiation est évidente pour qui n’est pas aveuglé par sa mauvaise foi. Quand ce premier essai est sorti, beaucoup pensent (et espèrent !) que Blackmore’s Night se limitera à un projet parallèle et éphémère entre deux offrandes de Rainbow. C’est d’ailleurs de cette façon que Ritchie l’a présenté durant les interviews qu’il avait données durant la promotion de Stranger In Us All. Celui-ci n’ayant suscitée qu’une indifférence polie, malgré une tournée réussie, l’homme en noir décidera finalement de se concentrer désormais uniquement sur ce nouveau groupe. Avec le recul, on ne peut que s'en féliciter tant cet album demeure ce qu’il a composé de mieux depuis Down To Earth de Rainbow (1979). Parenthèse rafraichissante, Shadow Of The Moon voit pour la première fois le guitariste écrire pour une chanteuse, au service d’une musique essentiellement acoustique ( seuls “ Writing On The Wall ”, le sublime “ No Second Chance ” et le mélancolique “ Wish You Were Here ” sont éclairés d’interventions électriques) entre rock et folk, teintée de quelques légères touches progressives, qui doivent beaucoup à la participation de Ian Anderson (Jethro Tull) et de sa flûte endiablée sur le final enlevé de “ Play Minstrel Play ”. Ce qu’il y a de troublant et qui démontre la maturité à laquelle Blackmore est parvenu aujourd’hui, est sa capacité à s’effacer au profit d’un tout, à se fondre dans un ensemble porté par le chant aérien et cristallin de sa compagne. Ces morceaux rayonnent des lignes vocales de la jeune femme, aussi lumineuses que la guitare du maître est sombre. Entouré d’une bande de ménestrels, le duo, bien servi par la production de Pat Regan, fidèle de Ritchie (il était déjà responsable du mixage de The Battle Rages On de Deep Purple en 1993), alterne chansons originales (“ Be Mine Tonight ”, “ Spirit Of The Sea ”…) et reprises du répertoire classique, médiéval et renaissance (“ Magical World ”, Play Minstrel Play ”, “ Greensleeves ”…), balisés par de courtes pièces instrumentales, qui permettent d’admirer le jeu fin et précis du maître (“ Minstrel Hall, “ Memmingen ”). Riche de nombreux classiques (“ Shadow Of The Moon ”, qu’introduisent des ambiances orientales, “ The Clock Ticks On ”, “ Minstrel Hall ”, “ No Second Chance ” et “ Mond Tanz ”), cette ballade médiévale et doucereuse affichent aussi des accents plein de mélancolie (“ Ocean Gypsy ”), ce dont Blackmore ne nous avait que rarement habitué. Vous l’aurez donc compris, Shadow Of The Moon est une vraie merveille, pendant longtemps la plus réussie du couple, et Blackmore’s Night un groupe exceptionnel et unique qui aura permis à Ritchie de se renouveler et ce faisant, de toucher peu à peu un autre public qui ne le connaissait pas forcément jusqu’à présent. Essentiel. (2009) | Facebook
Nombreux sont pourtant ceux aussi qui pensent que Blackmore’s Night a offert au virtuose un second souffle après la reformation en demi teinte de Deep Purple. Nombreux surtout sont ceux qui ont eu alors une révélation : la découverte d’une magnifique chanteuse, Candice Night, que les plus attentifs n’auront sans doute pas manqué de remarquer la timide participation au Stranger In Us All (1995), unique album du Rainbow reformé.Pour résumer, ce nouveau projet de Ritchie Blackmore, on le chérit ou on le méprise. C’est pourtant bien mal connaître le ténébreux anglais que de croire que celui-ci est alors devenu fou. Bien que très éloigné de son ancien répertoire, l’existence de Shadow Of The Moon n’a en réalité rien d’une absurdité au sein de sa carrière. Les couleurs médiévales figuraient déjà, par exemple, au menu de The Book Of Taliesyn de Purple en 1968. De même, certaines de ces nouvelles chansons, réarrangées, auraient bien pu se glisser sur les opus de l’Arc-En-Ciel période Dio (“ The Temple Of The King ” n’est parfois pas très loin). La filiation est évidente pour qui n’est pas aveuglé par sa mauvaise foi. Quand ce premier essai est sorti, beaucoup pensent (et espèrent !) que Blackmore’s Night se limitera à un projet parallèle et éphémère entre deux offrandes de Rainbow. C’est d’ailleurs de cette façon que Ritchie l’a présenté durant les interviews qu’il avait données durant la promotion de Stranger In Us All. Celui-ci n’ayant suscitée qu’une indifférence polie, malgré une tournée réussie, l’homme en noir décidera finalement de se concentrer désormais uniquement sur ce nouveau groupe. Avec le recul, on ne peut que s'en féliciter tant cet album demeure ce qu’il a composé de mieux depuis Down To Earth de Rainbow (1979). Parenthèse rafraichissante, Shadow Of The Moon voit pour la première fois le guitariste écrire pour une chanteuse, au service d’une musique essentiellement acoustique ( seuls “ Writing On The Wall ”, le sublime “ No Second Chance ” et le mélancolique “ Wish You Were Here ” sont éclairés d’interventions électriques) entre rock et folk, teintée de quelques légères touches progressives, qui doivent beaucoup à la participation de Ian Anderson (Jethro Tull) et de sa flûte endiablée sur le final enlevé de “ Play Minstrel Play ”. Ce qu’il y a de troublant et qui démontre la maturité à laquelle Blackmore est parvenu aujourd’hui, est sa capacité à s’effacer au profit d’un tout, à se fondre dans un ensemble porté par le chant aérien et cristallin de sa compagne. Ces morceaux rayonnent des lignes vocales de la jeune femme, aussi lumineuses que la guitare du maître est sombre. Entouré d’une bande de ménestrels, le duo, bien servi par la production de Pat Regan, fidèle de Ritchie (il était déjà responsable du mixage de The Battle Rages On de Deep Purple en 1993), alterne chansons originales (“ Be Mine Tonight ”, “ Spirit Of The Sea ”…) et reprises du répertoire classique, médiéval et renaissance (“ Magical World ”, Play Minstrel Play ”, “ Greensleeves ”…), balisés par de courtes pièces instrumentales, qui permettent d’admirer le jeu fin et précis du maître (“ Minstrel Hall, “ Memmingen ”). Riche de nombreux classiques (“ Shadow Of The Moon ”, qu’introduisent des ambiances orientales, “ The Clock Ticks On ”, “ Minstrel Hall ”, “ No Second Chance ” et “ Mond Tanz ”), cette ballade médiévale et doucereuse affichent aussi des accents plein de mélancolie (“ Ocean Gypsy ”), ce dont Blackmore ne nous avait que rarement habitué. Vous l’aurez donc compris, Shadow Of The Moon est une vraie merveille, pendant longtemps la plus réussie du couple, et Blackmore’s Night un groupe exceptionnel et unique qui aura permis à Ritchie de se renouveler et ce faisant, de toucher peu à peu un autre public qui ne le connaissait pas forcément jusqu’à présent. Essentiel. (2009) | Facebook
Klaus Schulze | Dziękuję Bardzo - Vielen Dank (2009)
Après Rheingold, publié en cd et DVD et en attendant le concert parisien de septembre prochain (le 23, à la Cigale) que le maître, accompagné pour l'occasion de sa déesse Lisa Gerrard, va offrir à son public qui n'en peut plus de patienter, voici débouler dans les bacs, Dziekuje Bardzo.
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