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KröniK | Blackmore's Night - Ghost Of A Rose (2003)


Un an à peine après avoir livré le double live "Past Times With Good Company", Ritchie Blackmore est de nouveau de retour avec le groupe qui porte son nom ainsi que celui de sa compagne. Cette cadence retrouvée – on ne l’avait pas connu aussi prolifique depuis les dernières heures de Rainbow lors de la première moitié des années 80 – est un signe qui ne trompe pas : cela faisait très longtemps que l’Homme en noir n’avait pas été aussi heureux, épanoui et inspiré également, corollaire de cette positivité ressuscitée.
Quatrième album du duo, "Ghost Of A Rose" est une confirmation, celle que "Fires At Midnight", son prédécesseur, qui témoignait d’un certain retour de la part de Ritchie vers une musique plus électrique, plus dynamique, n’était pas le fruit d’une évolution sans lendemain. Tout en demeurant fidèle à une identité dont les bases ont été établies dès le séminal "Shadow Of The Moon" (1997), Blackmore’s Night tend de plus en plus à marier son folk médiéval et renaissance à des influences tout simplement plus rock. Et ce qui sur les deux premiers opus tenait de l’exception (“ No Second Chance ”, “ Gone With The Wind ”…) se mut désormais en une norme bienvenue. Les teintes folkloriques colorent comme de bien entendu toujours la plupart des compositions, mais le couple semble avoir trouvé un équilibre parfait entre rock électrique et déambulations acoustiques. Pas si éloigné que cela du Rainbow période Joe Lynn Turner, le magnifique “ Way To Mandalay ” qui ouvre l’album, confirme ainsi clairement une évolution dont on ne se plaindra pas. Agrémenté de deux reprises bien senties, le “ Diamonds And Rust ” de Joan Baez et le moins connu “ Rainbow Blues ” de Jethro Tull (on se souvient d'ailleurs encore de la flûte enchanteresse de Ian Anderson sur le “ Play Minstrel Play ” du premier opus), le menu oscille entre échappées folkloriques virevoltantes (l’excellent “ Cartouche ”, le diptyque “ Queen For A Day ”, le rafraîchissant “ Loreley ”), pauses instrumentales si chères au maître (“ Nur Ein Minute ”, “ Mr. Peagram’s Morris And Sword ”), et ballades émotionnelles, théâtres où brille la voix cristalline de Candice (le néanmoins sombre “Ivory Tower ”, l’hivernal “ Where Are We Going From Here ”, “ Dandelion Wine ”). Et que dire des deux morceaux de bravoure du disque ? Les flamboyants “ Ghost Of A Rose ” et ses chœurs féminins ” et surtout “ All For One ”, assurément un des plus beaux chefs-d’œuvre jamais écrits par Blackmore qui pose en son final un solo brillant comme il en a le secret et sur lequel plane le fantôme du “ Eyes Of Fire ” de l'Arc-en-ciel. Gigantesque ! Et quel pied, lorsque le taciturne guitariste ressort sa Stratocaster blanche le temps de quelques minutes jouissives qui démontrent qu’il demeure toujours un musicien d’exception et renvoie à leurs chères études 99.9% des astiqueurs de manche de la planète ! Soutenus par le groupe le plus solide qui les ait jamais accompagné (mention particulière aux deux choristes Lady Nancy et Lady Madeline, quand bien même sir Robert Of Normandie, Malcolm Of Lumley et Bard David Of Larchmont abattent chacun un travail discret mais essentiel), Ritchie et Candice montrent tout du long de ce nouveau joyau quelle alchimie il existe entre eux deux. A l’écoute de "Ghost Of A Rose", on mesure combien le ménestrel a eu cent fois raison de quitter en 1993 un Deep Purple à bout de souffle. 4/5 (2009) | Facebook





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