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Steven Wilson | Insurgentes (2009)



















La question n’est finalement pas où Steven Wilson a-t-il trouvé le temps de graver cette première aventure en solo – entre ses activités de musiciens et de producteur, sa boulimie, si elle impressionne toujours autant, ne  surprend plus vraiment – mais pourquoi.

Ardours | Last Place On earth (2019)



















Ardours est un nom qui ne vous dira sans doute rien. Cela n'est pas surprenant puisque "Last Place On Earth" se présente comme sa carte de visite.

Shining | Animal (2018)



















Alors qu'il ne pouvait être confondu avec son homologue suédois au registre suicidaire, les grincheux argueront que Shining pourra au contraire désormais se confondre avec un groupe de pop rock voire, pourquoi pas, avec son compatriote Audrey Horne.

KröniK | Lux - Super 8 (2017)


Votre serviteur ne pensait pas pouvoir un jour caser le nom des Rita Mitsouko dans une de ses chroniques. Celle de "Super 8", premier LP du tandem baptisé Lux, lui en offre pourtant l'occasion puisque derrière ce nom étrange se planque Sylvain Laforges qui a su remplacer sur scène la guitare (mais pas l'âme) de Fred Chichin aux côtés de Catherine Ringer. La parenté avec les auteurs de 'Marcia Baïla' s'arrête toutefois là même si la forme de ce nouveau projet, axé autour du duo que composent le guitariste avec la chanteuse Angela Randall pourrait laisser croire que la filiation ne se limite pas à une question de ressources humaines.
Mais l'Américaine n'est pas celle qui a commencé sa carrière dans un certain cinéma, sous la houlette de Burd Tranbaree et de Lasse Braun et Lux ne s'enracine pas dans le même terreau. Celui-ci se veut moins déglingué, plus tranquille, plus folk, quoique lui aussi très new-yorkais dans l'esprit.  Epaulé par le bassiste Julien Boisseau et le batteur Franck Ballier, le couple livre un premier album enchanteur, bien qu'une certaine amertume teinte des chansons telles que 'Hijack' ou 'Island', dont le pinceau est la voix profonde et poétique de la belle, que drape un voile suave. Elle guide cette partition paisible dont le pouls est un folk rock hypnotique (‘Horse’) qu'irrigue discrètement la six-cordes bitumeuse de son compagnon avec lequel la complicité saute aux oreilles. "Super 8" pourrait être la bande-son d’un road movie désenchanté des années 70 où des héros fatigués traversent les Etats-Unis en un voyage initiatique dont Angela serait la narratrice, tantôt onctueuse (‘Super 8’), sensuelle (‘Damaged’) ou bucolique (‘Rough Translation’). A la fois tranquilles et graves, ces chansons distillent une émotion fragile à fleur de peau, réceptacle de ce chant délicat et solaire dont le phrasé entêtant est rythmé par les accords électriques de cette guitare crasseuse. Ils sont comme seuls au monde, ouverts pourtant sur ce qui les entoure.  Mais lorsque, derrière le micro, la belle cède sa place à son comparse (sans jamais être très loin toutefois), la magie s’évapore tout à coup, le charme se trouve quelque peu brisé (‘Liquid And Fire’), même si la qualité demeure (‘While Waiting’). Toujours. Lux est une belle rencontre, livrant un recueil paisible et plein d'une fraîcheur salvatrice cependant ourlé d’un profond désenchantement. 3.5/5 (16/09/2017)






KröniK | Agua De Annique - Air (2007)


Cette première carte postale en solo de Anneke van Giersbergen est une démonstration. Elle démontre que la jeune femme est une artiste. Une vraie, une qui a des choses à dire. Elle démontre enfin que son départ de The Gathering, groupe dans lequel elle évoluait comme un poisson dans l’eau, n’était visiblement pas dû aux sempiternelles divergences musicales ! Mais un rappel des faits s’impose pour commencer. Quand il y a quelques mois de cela, nous apprenions, stupéfaits, la décision de la belle de quitter le navire hollandais, c’est comme si l’univers, d’un coup, s’effondrait. C’était la fin d’une superbe histoire entamée douze ans plus tôt, avec la sortie du matriciel Mandylion, chef-d’œuvre qui a lui tout seul a sonné le branle de tout le metal à chanteuse.
On se demandait alors quelle mouche avait bien pu piquer la chanteuse. Etait-ce lié à son récent statut de maman ? Quelle ne fût pas notre surprise en apprenant qu’elle avait déjà sur le feu un nouveau projet ! Et si au début nous nourrissions des inquiétudes à son égard, c’est plutôt vers ses anciens employeurs que l’on doit finalement les diriger car, après tout, ce sont eux qui finalement ont le plus à perdre. Agua De Annique le prouve de la plus belle des manières ! Alors que The Gathering aura sans doute toutes les peines du monde à se reconstruire (ne doutons pas, cependant, que le groupe y parviendra…), Anneke accouche d’un album qui semble avoir été touché par la grâce divine ; un album subtilement différent de The Gathering même s’il en reste très proche, surtout de ses trois dernières offrandes, If_Then_Else, Souvenirs et Home, comme en témoignent le début de « Ice Water » ou « Trail Of Grief ». D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement, à fortiori quand la chanteuse décide d’arpenter des terres proches, celles du metal atmosphérique émotionnel et mélancolique, après tout, n’a-t-elle pas été la clé de voûte de la musique des Hollandais ? Le groupe s’identifiait tellement à elle, à son charme, à sa voix cristalline que cette filiation est bien compréhensible. Parfois énervées (« Witness », « You Are Nice ! »), le plus souvent diaphanes, à la tristesse douloureuse (« Come Wander With Me »), ces chansons ne peuvent que charmer dès les premiers instants. Simples, épurées, elles se voient parfois réhaussées d’une flûte, d’une trompette, d’un chant masculin, quand ce n’est pas Kristin Fjelltseth de Pale Forest, qui vient accompagner Anneke (« Lost And Found », qui suinte une mélancolie désespéré à la Tenhi). Et surtout, il y a cette voix. Cette voix. Cette voix qui vous donne des frissons. Cette voix à donner honte à toutes les chanteuses de la galaxie. La Batave possède tout simplement une classe, un charme unique qui lui permettent de planer tout là haut. Dès qu’elle apparaît sur « Beautiful One », son chant décolle et nous entraîne, guide enivrant, dans un voyage dont la beauté triste séduit autant qu’elle bouleverse. Est-ce à dire pour autant que Air aurait pu être un album de The Gathering ? Oui et non donc car le son n’est pas tout à fait le même. Les frères Rutten ont une manière de composer, de jouer, bien à eux, qui fait défaut ici. Mais, on en est jamais très éloigné. Ce qui ne peut que jeter le trouble dans le cœur des fans. Pourquoi Anneke est-elle parti ? Sans doute que les autres membres du groupe ne lui laissait pas suffisamment d’amplitude. Sans doute voulait-elle aussi être, enfin, son propre maître et démontrer qu’elle détenait les capacités d’exister sans The Gathering. En tous cas, le pari est gagné. Un horizon pur, dégagé, s’ouvre désormais à elle. On attend maintenant avec curiosité des nouvelles de son ancien port d’attache… 4/5 (2007)






KröniK | LaFee - Ring Frei (2009)


Un plaisir coupable, c'est quoi ? C'est par exemple LaFee dont le nom se confond avec celui de sa chanteuse. Agée d'à peine vingt ans, la jeune femme a déjà croisé le succès avec son deuxième album, Jetzt erst recht en 2007, habile dosage entre une pop gothic survitaminée et des guitares bien lourdes, le tout chanté dans la langue de Goethe, chose encore impossible il y a quelques années encore. Mais le triomphe d'un Rammstein a depuis facilité l'utilisation de l'Allemand dans la musique commerciale. Un plaisir coupable, disais-je en guise d'introduction car rares sont les metalleux à reconnaître de quelconque qualités à la belle au physique plus proche d'une Shakira teutone que de Anneke van Giersbergen... Et ils ont peut-être raison. Il n'en demeure pas moins que Ring Frei, sa troisième offrande, impressionne par sa maîtrise (prise de son parfaite, arrangements ad hoc). En outre, il est permis de trouver du charme à ce chant abrupte et du talent à Christina Klein (son vrai nom) dont la voix n'est parfois pas dépourvue d'émotion ("Angst"). Qui plus, ses textes affichent des couleurs assez sombres, ce qui ne gâche rien. On regrettera toutefois la mainmise des ballades, pas toujours très pertinentes, au sein d'un album qui propose néanmoins quelques bons titres imparables. Citons les accrocheurs "Ring Frei" (le meilleur du lot), le plus lent "Eiskalter Engel" ou "Lieber Got". Bon, tout ça est un peu mou mais pas désagréable et dans le genre, Evanescence, Within Tempation, Delain et même Xandria n'ont pas trop de souci à se faire. Reste que LaFee mérite mieux qu'une étiquette de bimbo pour ados en mal de sensations fortes qu'on serait tenté de lui coller sur le cul, qu'elle a fort joli soit dit en passant. La jeune femme possède une vraie personnalité, c'est ce qui la distingue de la cohorte de poupées se prenant pour des métalleuses. Un plaisir coupable ? Pas si sûr en fait... 2.5/5 (2009) | Facebook