Ardours est un nom qui ne vous dira sans doute rien. Cela n'est pas surprenant puisque "Last Place On Earth" se présente comme sa carte de visite.
Pourtant, une fois passé un prologue instrumental dont la banalité n'est pas de bonne augure, la voix féminine qui pose, à partir de 'Catabolic', le décor charmant d'un rock gothique qui se suce comme une friandise doucement acidulée possède un air de déjà-entendu, convoquant de lointains souvenirs, ceux d'un Tristania disparu depuis trop longtemps des écrans-radars. N'espérez cependant pas que Ardours marque le retour de Vibeke Stene, première chanteuse des Norvégiens. C'est donc de Mariangela Demurtas dont il s'agit. Ce qui est une bonne nouvelle également, la belle ayant sa part dans la réussite, certes mineure, de "Rubycon" (2010) et "Darkest White" (2013), les deux derniers signes de vie des Scandinaves. La parenté avec Tristania s'arrête toutefois là (ou presque) car ce véhicule pour la ravissante Italienne ne braconne pas tout à fait sur les mêmes terres. Point de grognements de bêtes en rut ici mais seulement ces vocalises sucrées bien que puissantes ('Therefor I Am') et non dénuées d'émotions ('Truths').
La brune ayant recouvert la musique de son principal port d'attache d'un vernis presque pop, c'est naturellement qu’Ardours flirte donc parfois avec ces senteurs un peu guimauves ('The Mist', 'No One Is Listening'). Si dans ses meilleurs moments "Last Place On Earth" peut rappeler The Gathering, Lacuna Coil voire le Tiamat contemporain, à l'image de 'Totally' ou de 'Last Moment' et leurs grosses pattes gothiques, l'ensemble peine à échapper à une certaine mollesse en confondant mièvrerie et délicatesse. S'appuyant sur le travail du mutli-instrumentiste Kris Laurent et sur la voix de Mariangela, idéale pour déclamer ces chansons énergiques mais pas trop, on ne saurait contester la belle tenue et l'efficacité de ce galop d'essai sans pour autant lui reconnaître un caractère indispensable. Ce metal à chanteuse fardé de pop reste séduisant mais, outre le fait qu'il manque de personnalité, on voit mal comment "Last Place On Earth" pourrait trouver son public, trop dur pour certains et (vraiment) pas assez pour les autres ! (05.10.2019 | Music Waves)
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