Si aujourd’hui, Within Temptation trône, avec Nightwish et The Gathering, au firmament du metal à chanteuse comme on l’appelle dorénavant, grâce à cet album, le second de sa carrière, il faut bien comprendre qu’à l’époque, lorsqu’il est sorti, personne n’en attendait grand chose, ou du moins, pas plus que ce l’on attend d’habitude d’un groupe de seconde zone. Et pourtant, quelle surprise ! Après des débuts intéressants sans pour autant être exceptionnels, avec un premier opus, Enter, honorable mais sans plus, et un EP, The Dance, du même acabit, les Hollandais se sont totalement métamorphosés avec ce Mother Earth d’anthologie. Il débute par deux titres imparables, véritables hymnes instantanés, « Mother Earth » et surtout « Ice Queen ». Leur succèdent une somptueuse ballade, « Our Farewell » et l’énergique « Caged » et ses accents celtiques. Pivot du disque, le grandiose et épique « The Promise » nous emporte très haut, vers des sphères inaccessibles. « Never–Ending Story » marque une nouvelle pose ; une seconde ballade, empreinte de ce bon goût cher au groupe, et sur laquelle Sharon Den Adel sait nous émouvoir. L’album s’achève sur le superbe « Deceiver Of Fools », l’enlevé « Dark Wings », que précède une courte intro et une dernière ballade, « In Perfect Harmony », une fois de plus très réussie. Tous des hits en puissance donc. Alors certes, la musique se fait désormais plus doucereuse, exit donc les voix de gargouilles du guitariste, mais elle a gagné en finesse et en beauté ce qu’elle a perdu en brutalité. Surtout, en privilégiant sa remarquable chanteuse, la savoureuse Sharon, tour à tour puissante ou émouvante, plutôt que l’alternance voix féminine / voix masculine aujourd’hui totalement stéréotypée, Within Temptation a su trouver une identité propre au sein d’une scène qui n’allait pas tarder à être encombrer d’opportunistes de bas étage et sans imagination comme de bien entendu. 4/5 (2006)
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