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Soon | Thy Catafalque - Geometria


"Geometria", le nouvel opus de Thy Catafalque (Avant-Garde Metal), verra la nuit le 4 mai 2018 chez Season Of Mist.

 

KröniK | The Moon And The Nightspirit - Metanoia (2017)


Cela fait douze ans déjà que Agnes Toth et Mihaly Szabo nous enchantent avec leurs rêveries ténébreuses et acoustiques, boisées et folkloriques. Combien ont-il eu raison de s'aventurer sur cette sente crépusculaire après le sabordage de Even Song dont le gothic metal quoique plaisant convenait moins à leurs talents conjugués de chanteuse et violoniste (pour elle), de guitariste et percussionniste (pour lui). Avec The Moon And The Nightspirit, ils ont su façonner leur identité qui doit autant à cette musique nocturne qu'à ces visuels poétiques teintés d'étrangeté, réalisés par la vocaliste elle-même.
Après un "Mohalepte" (2011) qui n'apportait pas grand-chose, "Holdrejtek" a su trois ans plus tard nous dévoiler un couple plus inspiré que jamais, désormais hébergé par Prophecy, label idéal pour accueillir ces offrandes si personnelles. Fixée depuis "Of Dreams Forgotten And Fables Untold", la signature du groupe demeure inchangée.  Les fidèles ne seront donc ni déstabilisés ni déçus par ce nouvel - et sixième - opus qui continue de creuser ce sillon mélancolique à travers ces forêts peuplées de légendes. S'il n'est bien entendu pas nécessaire d'en avoir parcouru les paysages verdoyants pour se laisser séduire par les ritournelles désenchantées de nos deux troubadours, le fait est que leur art demeure profondément enraciné dans la terre hongroise dont les amoureux de ce pays retrouveront cette atmosphère unique et finalement indescriptible qui tient autant à un humus obscur qu'à une imagerie mystérieuse, presque hors du temps. Tel est ainsi "Metanoia" qui nous convie à une déambulation médiévale parée d'enluminures orientales. Le duo a certes vieilli, comme en témoignent les cheveux blancs qui colorent la crinière de Mihaly, mais il n'a rien perdu de son fascinant pouvoir d'évocation, capable d'entraîner loin le pèlerin, dans une époque reculée et fantasmée. Dès 'A Hajnal Köszöntése', la magie opère, distillée par ces notes de violon osseuses et cette voix féminine fragile qui semble vouloir se briser, plumes d'une musique écrite à l'encre noire du désespoir. L'ombre tissée par la flûte de la belle ('Kilenc Hid') ainsi que ses mélopées participent d'un rituel chamanique dont le pouls vibre d'une puissance sourde. S'il accompagne parfois au chant sa muse mais toujours de manière discrète ('Mysterion Mega'), Szabo enrichit cette partition d'une dimension percussive et hypnotique, à l'image des obsédants 'A Fény Diadala' et 'Az Elsö Tünder Megidézése'. Drapé dans des arrangements extrêmement travaillés, "Metanoia" égrène huit compositions aux allures de pièces d'orfèvre en un ensemble sombrement enchanteur auquel il paraît bien difficile de résister, danse tribale qui brille d'un éclat lunaire. 4/5 (2017) | Facebook






Live Report | The Moon And The Nightspirit + Trobar De Morte + Rastaban (Paris - 01/04/2017)


C'est une soirée au goût de Moyen-âge et d'orient à laquelle nous étions conviés, le 1er avril dans l'enceinte du Glazart. Les quelques échoppes où s'étalent tuniques et bijoux nous plongent d'emblée dans une atmosphère chamarrée.

Si TROBAR DE MORTE et bien entendu THE MOON AND THE NIGHTSPIRIT sont fortement attendus, RASTABAN, chargé de chauffer la salle, n'en est pas moins accueilli avec chaleur par un public qui tombera vite dans son escarcelle pleine de charme et d'énergie, deux qualités qu'affiche la belle Mariane Libert, maîtresse de cérémonie à laquelle il est bien difficile de résister, à peine éclipsée la présence du colosse Louis Aubri et son didgeridoo imposant. Les deux guitaristes ne sont toutefois pas en reste, surtout Stephan Késenne, principal compositeur du groupe belge, aussi à l'aise avec une six-corde qu'avec un violon cependant que le batteur imprime un tempo rapidement hypnotique. C'est d'ailleurs là toute la force du tribal folk, aussi pulsatif qu'accrocheur que la tribu brode avec une envie et un plaisir communicatifs, comme l'illustrent les entraînants Hore Dolom, Zora ou Moja Dusa. Une charmante découverte.



C'est ensuite au tour des Espagnols d'investir la scène devant laquelle le public, nombreux, s'amasse. Figure majeure de ce courant néoclassical, on peut s'étonner de sa position intermédiaire sur l'affiche mais, guidé par leur figure de proue, la sirène Lady Morte, les troubadours ont livré un set ensorcelant, mêlant volutes arabisantes et folklore ibérique en un tourbillon enchanteur. Bien sûr et nonobstant les qualités des autres musiciens, tous les regards sont braqués sur la chanteuse à la présence magnétique. Quand elle ne joue pas du hurdy gurdy, elle se lance dans une danse des sept voiles du plus bel effet. Les classiques du groupes émaillent une prestation solaire, de Summoning The Gods à The Sorceress, de Morgana à Yggdrasil. 


C'est enfin autour des Hongrois d'investir la scène. Quel plaisir de retrouver Agnes et Mihaly, aussi discrets que concentrés. Soutenu par une section rythmique qui dicte un tempo sombrement pulsatif, quasi chamanique, le couple tisse sa toile crépusculaire et médiévale, elle au chant et au violon, lui à la guitare et de temps à autre, derrière le micro. Armé du récent et superbe Metanoia, THE MOON AND THE NIGHTSPIRIT entraîne dans une sarabande magique un public tout acquis à sa cause. Les titres s'enchaînent (trop vite) dans une interprétation parfaite et envoûtante. Un très grand moment. 



Un grand merci aux groupes et à Ondes Noires pour cette très belle soirée !