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George Nolfi | L'agence (2011)


S'il est mort dans la pauvreté, on ne compte pourtant plus les adaptations cinématographiques de l'oeuvre de Philip K. Dick, dans le sillage de Blade Runner. La moindre de ses nouvelles peut donner lieu à un film, comme c'est le cas de L'agence, inspiré de Adjustment Team (1953). L'auteur de Ubik doit toutefois se retourner dans sa tombe en voyant la manière dont des tâcherons peuvent saccager son travail.
Sans être honteux, bien au contraire, car il se regarde sans ennui, surtout grâce à son séduisant couple (Matt Damon est même franchement bon), ce premier long-métrage de George Nolfi, scénariste de Ocean's Twelve, réussit la gageure de transformer l'univers paranoïaque de Dick en bluette SF, plombée par un message simpliste sur le libre arbitre et une vision naïve de cette mystérieuse "agence" qui contrôlerait nos vie.  










Clint Eastwood | Au-delà (2010)


De tous les films réalisés par Clint Eastwood, Au-delà reste sans doute celui qui a la plus mauvaise réputation, considéré comme un ratage complet par beaucoup de critiques, sauf les Cahiers du Cinéma. Il va sans dire, que je ne partage pas cet avis. Hereafter n'est certes pas sans défaut, on peut lui reprocher une approche de l'au-delà naïve voire caricaturale, une partie française peu convaincante, digne d'un téléfilm. pourtant, Eastwood réussit à ne jamais sombrer, parfois de peu il est vrai, ni dans le pathos ni dans le ridicule qu'imposait ce sujet ô combien casse-gueule, grâce au classicisme élégant de sa mise en scène d'une grande fluidité et en jouant sur les clairs-obscurs qui permettent de sauver du risible les séquences de spiritisme.
Quelques notes de piano lui suffisent aussi pour peindre la solitude de personnages dont on sent qu'il les aime. Si les scènes du tsunami sont à couper le souffle, de même que celles de l'attentat de Londres, le film est avant tout, et comme toujours avec Clint, plus intimiste que spectaculaire, à l'image du segment américain qu'anime un Matt Damon très sobre. Il forme avec Bryce Dallas Howard un duo complice et amusant dans des scènes particulièrement réussies nous faisant regretter que le maître ne s'essaie pas au registre de la comédie. Citons aussi la présence savoureuse de Derek Jacobi dans son propre rôle. Si la partie française sonne un peu faux, il n'en va pas de même de la partie anglaise, pleine de justesse et de pudeur où Eastwood, en quelques plans, montre la réalité sociale et culturelle du pays. Basé sur un récit habile de Peter Morgan (The Queen), Au-delà n'est pas le navet que certains prétendent mais au contraire un beau film mortuaire. Gageons qu'un jour, il sera réévalué à sa juste valeur, comme un film majeur de son auteur.


Clint Eastwood | Invictus (2009)


Malgré son très bon score dans les salles françaises, faisant de lui un des plus gros succès de son auteur, Invictus n'en reste pas moins un film décevant de la part de Clint Eastwood. Celui-ci ne semble pas s'être beaucoup investi, donnant l'impression d'avoir accepté de le tourner pour faire plaisir à son copain Morgan Freeman. Plus à l'aise avec les recoins, les angles morts de la vie, avec des personnages au traitement moins manichéen, le réalisateur ne parvient pas à passionner totalement.
Bien entendu, Invictus est inattaquable tant d'un point de l'interprétation (Freeman est bon, sans pour autant l'être plus que d'habitude) que de la mise ne scène, fluide et classique même si Eastwood abuse lors de ralentis qui ne s'imposaient pas lors du match final. Si les parties de rugby sont convaincantes, quand bien même les spécialistes de ce sport ont pu relever de menues erreurs, c'est cependant lors des séquences plus intimes où Mandela dévoile ses fêlures que la signature de Clint est le plus sensible, aidé par la belle partition que signe son fils Kyle.  Un peu à la manière de Mémoires de nos pères (2006), Invictus est un bon film mais qui peine à émouvoir, à toucher. Un beau sujet mais ce dernier était-il suffisant pour être porté à l'écran ? Ce n'est pas certain...