Un mot sur Prikosnovénie pour commencer, jeune label dont le catalogue ne cesse de s'enrichir mois après mois. De Corde Oblique à Aythis, de Artesia à Antrabata sans oublier Irfan, on ne compte plus les pépites découvertes grâce à lui. Pas vraiment du metal peut-être cependant, la bonne musique reste de la bonne musique avant tout. Et un peu d'ouverture d'esprit est toujours bonne à prendre. Nouvelle signature de l'écurie nantaise, Stellamara livre une troisième offrande d'une beauté formelle des plus séduisantes. Pour ceux qui ne les connaissent pas, sachez que ces musiciens sont américains, précision utile car à l'écoute de leur partition, cette origine géographique ne saute pas franchement aux oreilles. Secondés par une poignée d'instrumentistes talentueux, dont Ross Daly et Kelly Thomas, ils nous enchantent, nous envoûtent avec ce fil d'or que l'on suit comme Thésée celui laissé par Ariane, danse virevoltante en même temps que voyage à la dimension spirituelle évidente à travers le folklore d'Europe orientale et centrale. Si le chant vaporeux et émotionnelle (à l'image du poignant "Prituri Se Planinata" où sa voix pleure une tristesse infinie) de la belle Sonja Drakulich forme la clé de voute de l'édifice, le guide, la trame tricotée par les autres musiciens manoeuvrant Lyre, darkuka, clarinette, sitar et percussions, sur laquelle il plane, aérien et insaisissable, est aussi pour beaucoup dans le charme de ces volutes aux accents arabisants, témoins du syncrétisme culturel dont des pays tels que la Slovaquie, la Turquie, la Bulgarie ou la Turquie furent le théâtre au cours de leur histoire. Le fait que la plupart des compositions soient inspirées de mélodies traditionnelles ("Aman Doktor", "Lado"...) ne signifie pas que Stellamara ne leur confère pas sa signature, bien au contraire, tandis que les trois respirations instrumentales qui balisent l'écoute, les diaphanes "Prelude", "Azade" et plus encore le mystique "Element" ont été écrites pas leur soin. Tout du long, The Golden Thread est un ravissement qui élève l'âme. Cet album évoque les plateaux d'Anatolie et des tribus nomades qui les parcourent. C'est avec une jolie pureté de trait que les Américains esquissent un modelé coloré et enivrant. Proche d'Irfan et de toutes formations oeuvrant dans la world music, Stellamara livre donc un incontestable joyau, supérieur à ses deux aînés, car il réussit à digérer les influences qui le nourrissent, les dépasser, les transcender même pour ériger un temple mystérieux d'une beauté irréelle, que caresse le souffle de l'Orient. Magique ! 4/5 (2009)
AU PIF
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Live Report | Deleyaman (Paris - 04/10/2009)
C'est dans le cadre des "Kiosques en musique" que Deleyaman a réussi à se produire quasiment au pied de la Tour Eiffel devant un public de curieux ou d'intéressés venus ici pour eux.
Habitués de la capitale, les musiciens de diverses origines ont effectué pendant tout de même une bonne heure et demi un balayage de leur discographie, en insistant plus particulièrement sur le dernier album, le diaphane Fourth, Part One. Un son étonnamment bon vu le cadre, une partition à la beauté quasi spirituelle, et un groupe toujours très sympathique et modeste ont permis de passer un très agréable moment.

Il faut dire que la musique de Deleyaman, à la fois planante, mélancolique et émotionnelle, se prêtait plutôt bien au lieu. Le chant féminin (belle performance de Béatrice Valantin) dialogue avec des guitares aériennes tandis que Aret Madilian alterne avec aisance lignes vocales, aplats de six-cordes, jeu de basse et harmonica. Un très joli moment de poésie et de grâce.
Notez que la formation jouera de nouveau à Paris au mois de novembre. Plus d'info à venir sur MySpace.
Habitués de la capitale, les musiciens de diverses origines ont effectué pendant tout de même une bonne heure et demi un balayage de leur discographie, en insistant plus particulièrement sur le dernier album, le diaphane Fourth, Part One. Un son étonnamment bon vu le cadre, une partition à la beauté quasi spirituelle, et un groupe toujours très sympathique et modeste ont permis de passer un très agréable moment.
Il faut dire que la musique de Deleyaman, à la fois planante, mélancolique et émotionnelle, se prêtait plutôt bien au lieu. Le chant féminin (belle performance de Béatrice Valantin) dialogue avec des guitares aériennes tandis que Aret Madilian alterne avec aisance lignes vocales, aplats de six-cordes, jeu de basse et harmonica. Un très joli moment de poésie et de grâce.
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