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KröniK | Turbowolf - The Free Life (2018)


Turbowolf est un vrai groupe de Rock avec un grand R, auteur d'une recette unique, à la fois sucrée et décomplexée qui trouve dans "The Free Life" son interprétation la plus aboutie et jubilatoire.

Rock alternatif  ? Punk rock ? Stoner ? On ne sait pas trop quelle étiquette accoler à Turbowolf. Outre le fait que cette difficulté est tout à son honneur, une chose est certaine cependant : les Anglais ne ressemblent à aucun autre groupe, forgeant un style qui n'appartient finalement qu'à eux. Ils partagent certes avec les Eagles Of Death Metal une même énergie cool et crasseuse à la fois, mais leur origine britannique donne à leur rock une espèce de folie décalée, une coloration fuzzy qui les distinguent des Américains.

Toujours aussi peu connus des Français malgré un "Two Hands" de première bourre, les Anglais offrent avec "The Free Life" la chance de remédier à cette lacune. Ceux qui les découvriront avec ce troisième album seront heureux de trouver un groupe à l'inspiration débridée où se mêlent chant acidulé, rythmique vrombissante et guitare tordue ivre de pédale wah-wah sans qu'il soit toujours aisé de distinguer clairement chaque instrument. Faisant honneur à son nom, Turbowolf crache sa sauce joyeuse et survitaminée avec une frénésie diarrhéique, imprimant un groove endiablé à des saillies plus travaillées qu'il n'y paraît. Là réside le principal talent - et la singularité - du quatuor, dans cette spontanéité étudiée qui ne s'interdit pas un pullulement d'idées et d'arrangements. Il en découle des compos très courtes (rarement plus de quatre minutes) qui débordent de toute part. Mais, comparé à son prédécesseur parfois maladroit sinon inabouti, "The Free Life" affiche une inspiration au garde-à-vous qui, cette fois, jamais ne mollit, offrande plus épaisse, plus diversifiée surtout, sonnant tantôt presque pop ('Concluder', 'Halfsecret') mais toujours croustillante ('Domino', 'Last Three Clues'). Emporté par un lourd torrent de fièvre, à l'image des 'Very Bad', 'Blackhole' ou bien encore 'Capital X', il n'y a rien à jeter d'un menu qui transpire l'urgence par tous les pores mais auquel les claviers confèrent une consistance aussi explosive qu'envoûtante. Dès ce 'No No No' sauvage, l'auditeur est ferré par un album qui ne le lâchera plus. Le morceau le plus curieux demeure la longue (pour le groupe s'entend) pièce éponyme que secouent de multiples changements de traits frénétiques et rugueux, pesante et pigmentée d'un refrain popisant. Orgue déglingué et guitare hurlante poussent sa fin de parcours aux confins d'une folie tourbillonnante. S'il devrait (malheureusement) plaire aux bobos avides de sensations canailles, Turbowolf mérite mieux que cela, vrai groupe de Rock avec un grand R, auteur d'une recette unique, à la fois sucrée et décomplexée qui trouve dans "The Free Life" son interprétation la plus aboutie et jubilatoire. (25/04/2018)


KröniK | Turbowolf - Two Hands (2015)


Turbowolf, qu'est-ce que c'est ? C'est un quatuor anglais qui, en l'espace de quelques années, s'est imposé dans son pays (entre autres) comme l'une des jeunes pousses les plus prometteuses du moment, alors qu'il reste totalement méconnu en France. "Two Hands", sa nouvelle galette, la deuxième comme son nom le laisse deviner, corrigera-t-il cette lacune ? Concentré d'énergie, cet album en possède suffisamment dans le pantalon pour cela, véritable dynamo à tubes qui avalent les minutes à un rythme qui jamais ne débande, hormis le temps de 'MK Ultra', du reste le titre le plus faible du lot, ceci expliquant sans doute cela. Fonçant pied au plancher, Turbowolf forge un rock survitaminé qui a absorbé de l'EPO par boîte de douze, brassant toutes sortes d'influences, punk, stoner, heavy, en un bouillon de culture qui vous donne la gaule des grands jours. Si le look très (trop ?) étudié de ses géniteurs laisse supposer qu'elle n'est pas si spontanée que cela, il n'en demeure pas moins que cette mixture atteint son but, décrassant les cages à miel avec une urgence épidermique. Et si certains titres se révèlent moins notables que d'autres, leur courte durée permet de vite oublier ces (rares et relatives) baisses de régime, quand bien même il faut reconnaître que le groupe tire ses meilleures cartouches en début de parcours. 'Invisible Hands', dont l'intro n'est pas sans - vaguement - rappeler Beck, époque "Mellow Gold", le déjanté 'Solid Gold', 'Good Hand' sont tous des hymnes en puissance, de ceux qui laissent de durables résidus dans la mémoire et dont on imagine sans peine les ravages qu'ils devraient occasionner sur une scène enfiévrée face à un public sautillant de toutes parts. Nonobstant le lent 'Pale Horse', aux motifs envoûtants, le format court sied davantage aux Anglais que les canevas étirés, témoin ce 'Rich Gift' long de presque sept minutes qui vont dans tous les sens sans qu'on sache pourquoi. Mais les musiciens sont bons, très bons même, notamment Chris Georgiadis, chanteur au faux-airs de Frank Zappa et maître des grandes orgues. Plus que la simple brochette de titres rapides qui font mouche, "Two Hands" affirme un talent plus ambitieux, plus recherché qu'il n'y parait, trop peut-être pour totalement emporter l'adhésion, réserve néanmoins gommée par la jouissance immédiate que procure son écoute qui dégueule de feeling. 3,5/5 (2015)