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KröniK | Hands Of Orlac - Figli Del Crepusculo (2014)


Mis en bouche il y a quelques mois par un appétissant split partagé avec Sodomizer, nombreux nous étions à attendre cette (enfin) seconde offrande de Hands Of Orlac, certainement une des plus excitantes formations en honneur à la déesse Doom qui aient vu la nuit ces dernières années. Ni plus ni moins. Qu'il soit Italien et hanté par un chant féminin n'est bien entendu pas étranger à ses louanges, le premier lui conférant cette aura occulte de série B souvent de mise chez les groupes de la péninsule, le second, ce charme délicat que seules les prêtresses possèdent.
Que le groupe ait depuis posé ses valises en Suède ne change rien à cette identité méditerranéenne. Biberonnés aux pellicules horrifiques des années 70, ce cinéma d'exploitation auquel le Doom et le Stoner ne cessent de faire référence (à raison), muse macabre et sexy, les Italiens font mieux que transformer l'essai avec ce Figli Del Crepusculo , tout du long orgasmique. Plus mature, le groupe a progressé à tous les niveaux, de la prise de son à l'écriture, tout en peaufinant son matériau. Ce faisant, il continue d'explorer les ténébreuses arcanes d'un proto Doom dont les racines progressives font parfois plus qu'affleurer à la surface. En résulte un opus brillant d'un éclat noir dont les émanations ont la capacité rare de vous hanter pendant longtemps, à l'image du bien nommé "A Ghost Story" dont la lenteur funéraire envoûte autant qu'elle engourdit, injectant dans les veines un entêtant venin. Si de part ses attributs, de cette voix féminine, à l'usage de la flûte forestière en passant par cet espèce d'occultisme boisé, il serait tentant de rapprocher Hands Of Orlac de Blood Ceremony, proximité que suggère notamment un titre tel que "Burning", les points communs s'arrêtent pourtant là car le premier baigne davantage que le second dans des effluves cryptiques tandis ses traits se révèlent moins accrocheurs, plus Evil et obscurs certainement, l'inspiration moins païenne. Cette deuxième offrande a quelque chose d'une ténébreuse procession à travers la sente mystérieuse d'une forêt avalée par une nuit éternelle. Sentencieux et plombé, le rythme ne s'emballe jamais vraiment, figé dans la terre, comme mortifié par une faute qui ne peut être pardonnée. Une chape nocturne s'abat sur ces longues plaintes qu'irriguent des guitares cendreuses dont les griffes sales raclent le couvercle de bois qui semble les emprisonner. Avec Figli Del Crepuscolo , véritable lettre d'amour au cinéma de genre italien et notamment au maître Mario Bava dont le film "Opération peur" (les connaisseurs apprécieront) lui inspire le titre "A Coin In The Heart", Hands Of Orlac confirme tout le bien qu'on pensait de lui, artisan sincère d'atmosphères teintées d'étrangeté. 3.5/5 (2014)






KröniK | Evil Spirit - Cauldron Messiah (2014)


Commençons d'abord par les choses qui fâchent (un peu). Après deux démos remarquées livrées en 2012, nous attendions davantage de la part de Evil Spirit que cet opus séminal. Non pas que celui-ci soit mauvais, bien au contraire (nous y reviendrons) mais avec sa (petite) trentaine de minutes au jus (ce n'est pas si grave) mais surtout maigre de seulement six titres dont la moitié d'entre eux ne dépasse que de peu les deux minutes (ça l'est déjà plus), c'est à peine rassasiés que nous achevons donc son écoute.
Reste que le goût de trop peu qui accompagne sa découverte grève finalement assez peu ce Cauldron Messiah intéressant à plus d'un titre, confirmant en cela la bonne impression laissée par ses deux ébauches. Pour ceux qui n'auraient pas eu la chance de poser une oreille sur ces dernières et qui ne connaitraient donc pas ce groupe, sachez que Evil Spirit  macère dans les boyaux d'un doom death aux relents d'occultisme, style, sur le papier, des plus consommés, auquel ces Teutons offrent une lecture pourtant plus personnelle qu'il n'y paraît. Bien que basés en Allemagne, deux des trois musiciens qui l'animent sont en fait Argentins de sang, origine qui explique peut-être (ou pas du tout en fait) la singularité de leur art qui n'appartient déjà qu'à eux, un art en définitive plus difficile que cela à identifier ni du pur doom metal ni vraiment death et encore moins black mais un peu tout cela à la fois, empruntant à chacun de ces genres certains traits, là des vocalises effrayantes, ici un tempo (presque) toujours pétrifié... Que le trio ait été signé par l'honorable label italien Horror Records n'étonne pas car sa musique se rapproche justement du doom de la péninsule aussi occulte qu'obscur. L'album déroule un menu des plus curieux dans sa construction, enchaînant de longues pistes et d'autres qui le sont beaucoup moins, tandis qu'il s'achève sur un titre rapide que déchirent des dernières mesures agressives. Le cœur de Cauldron Messiah palpite aux sombres sonorités de trois plaintes, oscillant entre 6 et 8 minutes environ et vers lesquelles va (forcément) notre préférence. Il s'agit tout d'abord de 'Grey Ashes Of The Reptile', lente déambulation dont le rythme somnambulique cède ensuite la place à une redoutable accélération. Après le court et sans doute dispensable 'Eve Of The Beholder', survient le suffocant 'Let The Dragon Be My Guide', lequel n'est pas évoquer le lointain fantôme de Reverend Bizarre, ce qui fait de lui sans doute le morceau le plus doom du lot. Et donc le plus réussi. Enfin, 'Reino Sangrento' séduit par sa lenteur viciée, donnant l'impression de ne jamais vouloir démarrer avec ce chant qui ne surgit en effet que tardivement, presque à mi parcours. Bien que froid et imparfait et n'allant pas très loin, ce galop d'essai distille une espèce de charme vénéneux un peu malsain lequel, associé à une personnalité singulière en augmente la valeur ajoutée. Bref, il est un de ces petits albums tout à fait recommandable. 3/5 (2014) | Facebook






Abysmal Grief | Strange Rites Of Evil (2015)



















Ceux qui estime - à raison - que l'âge d'or du cinéma d'horreur gothique se situe en Italie, dans les années 60, ne peuvent qu'être sensibles à l'art forgé par Abysmal Grief dont l'oeuvre tout entière puise ses racines dans les pellicules des maîtres Bava, Margheriti ou Ferroni.

Abysmal Grief | Feretri (2013)



















Si seulement deux années séparaient Misfortune de son aîné éponyme, les Italiens ont cette fois pris leur temps pour livrer une troisième cérémonie forcément très attendue.