Si seulement deux années séparaient Misfortune de son aîné éponyme, les Italiens ont cette fois pris leur temps pour livrer une troisième cérémonie forcément très attendue.
Quatre ans c'est long même avec des amuse-gueules pour faire patienter, tels que Foetor Funereus Mortuorum puis Celebrate What They Fear, deux EP dont le premier atteignait toutefois les 30 minutes. Mais l'attente en valait la chandelle car Feretri s'impose comme l'album d'Abysmal Grief parfait. Dès la découverte de sa pochette, photo comme tirée d'un quelconque film d'horreur gothique, le plaisir, mieux l'excitation, s'installe. Des frissons commencent à parcourir la peau du pèlerin. La lecture du track listing riche de six pistes uniquement pour près de trois quart d'heure de musique confirme encore davantage la jouissance à venir, la longueur des titres, s'étirant sur huit minutes en moyenne, sonnant comme la promesse de monumentales hosties qui fondent lentement dans la bouche. L'ambiance de bandes horrifiques s'installe.
Auteur d'un Doom ténébreux, Abysmal Grief est un peu au Rock ce que Mario Bava ou Antonio Margheritti sont au cinéma, esthète de frissons gothiques sur pellicule. Héritiers de leurs compatriotes Death SS (à l'époque de Evil Metal), l'aspect bordélique et très Rocky Horror Picture Show en moins, les Italiens comptent parmi ceux qui savent le mieux conjuguer Doom et atmosphère de cimetières brumeux, de caveaux humides, antre de vampires assoiffés de sang. Amorce aux allures de procession funèbre, "Lords Of The Funerals" illustre bien la manière dont ses géniteurs façonnent leur art. Le chant grave et profond de Labes C. Necrothytus, guide habité qui n'est pas sans évoquer un Fernando Ribeiro (Moonspell) et les claviers omniprésents plus proches d'un orgue d'église que d'un synthétiseur sont les principaux arc-boutants de cette crypte au fond de laquelle descendent d'interminables marches. Le rythme est lent, pesant, comme englué dans la nuit. A l'écoute de Feretri, l'impression d'être dans un métrage d'épouvante comme Le masque du démon ou la Danse macabre est forte tant le groupe sait avec brio et délice matérialiser ce climat gothique et funéraire ("Crepusculum"). Si tous les morceaux ont tendance à se ressembler plus ou moins, on notera l'apparition de fugaces mélopées féminines ("Hidden In The Graveyard"), des lignes de guitares envoûtantes ("Sinister Gleams") cependant qu'avec le terminal "Her Scythe", Abysmal Grief s'enfonce au paroxysme de la lenteur mortuaire. Accordage tellurique creusant la terre et voix sentencieuses bordent cette inexorable excavation dans les abysses dont les notes de violon en fin de parcours sont les derniers coups de pelle. Aucune accélération ni changement de rythme, la plainte avance avec une simplicité pétrifiée vers une issue forcément funeste. Bref, avec Feretri, oeuvre tout du long impeccable, les Italiens ont accouché de leur album le plus maîtrisé, sinon le plus mature. (12/08/2013 | Music Waves)
Quatre ans c'est long même avec des amuse-gueules pour faire patienter, tels que Foetor Funereus Mortuorum puis Celebrate What They Fear, deux EP dont le premier atteignait toutefois les 30 minutes. Mais l'attente en valait la chandelle car Feretri s'impose comme l'album d'Abysmal Grief parfait. Dès la découverte de sa pochette, photo comme tirée d'un quelconque film d'horreur gothique, le plaisir, mieux l'excitation, s'installe. Des frissons commencent à parcourir la peau du pèlerin. La lecture du track listing riche de six pistes uniquement pour près de trois quart d'heure de musique confirme encore davantage la jouissance à venir, la longueur des titres, s'étirant sur huit minutes en moyenne, sonnant comme la promesse de monumentales hosties qui fondent lentement dans la bouche. L'ambiance de bandes horrifiques s'installe.
Auteur d'un Doom ténébreux, Abysmal Grief est un peu au Rock ce que Mario Bava ou Antonio Margheritti sont au cinéma, esthète de frissons gothiques sur pellicule. Héritiers de leurs compatriotes Death SS (à l'époque de Evil Metal), l'aspect bordélique et très Rocky Horror Picture Show en moins, les Italiens comptent parmi ceux qui savent le mieux conjuguer Doom et atmosphère de cimetières brumeux, de caveaux humides, antre de vampires assoiffés de sang. Amorce aux allures de procession funèbre, "Lords Of The Funerals" illustre bien la manière dont ses géniteurs façonnent leur art. Le chant grave et profond de Labes C. Necrothytus, guide habité qui n'est pas sans évoquer un Fernando Ribeiro (Moonspell) et les claviers omniprésents plus proches d'un orgue d'église que d'un synthétiseur sont les principaux arc-boutants de cette crypte au fond de laquelle descendent d'interminables marches. Le rythme est lent, pesant, comme englué dans la nuit. A l'écoute de Feretri, l'impression d'être dans un métrage d'épouvante comme Le masque du démon ou la Danse macabre est forte tant le groupe sait avec brio et délice matérialiser ce climat gothique et funéraire ("Crepusculum"). Si tous les morceaux ont tendance à se ressembler plus ou moins, on notera l'apparition de fugaces mélopées féminines ("Hidden In The Graveyard"), des lignes de guitares envoûtantes ("Sinister Gleams") cependant qu'avec le terminal "Her Scythe", Abysmal Grief s'enfonce au paroxysme de la lenteur mortuaire. Accordage tellurique creusant la terre et voix sentencieuses bordent cette inexorable excavation dans les abysses dont les notes de violon en fin de parcours sont les derniers coups de pelle. Aucune accélération ni changement de rythme, la plainte avance avec une simplicité pétrifiée vers une issue forcément funeste. Bref, avec Feretri, oeuvre tout du long impeccable, les Italiens ont accouché de leur album le plus maîtrisé, sinon le plus mature. (12/08/2013 | Music Waves)
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