"Fires At Midnight" est un album important dans la carrière de Blackmore’s Night car, on s’en rend compte maintenant, il en forme le pivot, le tournant stylistique.
En effet, après deux disques – "Shadow Of The Moon" et "Under A Violet Moon" – passés à dessiner une musique à mi-chemin entre le folk progressif et le rock, et oscillant entre électrique (un peu) et acoustique (beaucoup), ce troisième essai montre un Ritchie Blackmore qui semble (enfin) vouloir, certes encore timidement, renouer avec son passé. Résultat, jamais depuis la renaissance (éphémère) de Rainbow avec le mésestimé "Stranger In Us All" en 1995, la guitare du maître n’avait autant rugi, et ce dès le premier titre, l’accrocheur « Written In The Stars », durant lequel sa Stratocaster vient égrener ses notes si reconnaissables. Bien sûr, "Fires At Midnight" est toujours émaillé par de nombreuses déambulations médiévales et acoustiques, telles que « Home Again », « Crowning Of The King », des instrumentaux qui offrent à Blackmore tout le loisir de démontrer sa maîtrise des arpèges dépouillés (« Fayre Thee Well », « Praetorius ») et des ballades diaphanes (« Hanging Tree»). Mais à leurs côtés, il y a une poignée de compositions très rock, équilibre parfait entre emprunts Renaissance et musique électrique (bien plus nombreuses que sur ses deux aînés). Celles-ci sont d’ailleurs les plus belles du lot. Comment de ce fait, ne pas être ensorcelé par l’arabisant « I Still Remember », le sombre et monumental « Fires At Midnight », percé du plus grand (et plus long !) solo, largement digne des grandes heures de Deep Purple et de Rainbow, que l’Homme en noir a décoché depuis longtemps, et le virevoltant « Village On The Sand » ? Ajoutons à cette liste le puissant, bien qu’acoustique, « Storm », qui débute calmement avant de décoller au rythme d’un tempo des plus enlevés. Important, disions-nous au début de cette chronique, cet album l’est aussi pour deux autres raisons : il marque la naissance de la collaboration durable entre le duo et le label SPV, laquelle coïncide avec l’ascension commerciale du projet, tandis qu'un embryon de groupe commence à se former autour du couple pour la tournée qui va suivre avec des musiciens qui l’accompagneront pendant longtemps, tels que le bassiste Robert Of Normandie, le batteur Sir Malcolm Of Lumley et les deux choristes Lady Nancy et Lady Madeline."Fires At Midnight" se révèle être donc un très grand cru et (alors) le plus rock de la discographie de Ritchie et Candice, tous les deux délivrant bien entendu tout du long une interprétation en tout point digne d'éloge. Les œuvres suivantes, "Ghost Of Rose", "The Village Lanterne" et "Secret Voyage", poursuivront par la suite cette évolution avec la réussite que l'on sait... 4/5 (2009) | Facebook
En effet, après deux disques – "Shadow Of The Moon" et "Under A Violet Moon" – passés à dessiner une musique à mi-chemin entre le folk progressif et le rock, et oscillant entre électrique (un peu) et acoustique (beaucoup), ce troisième essai montre un Ritchie Blackmore qui semble (enfin) vouloir, certes encore timidement, renouer avec son passé. Résultat, jamais depuis la renaissance (éphémère) de Rainbow avec le mésestimé "Stranger In Us All" en 1995, la guitare du maître n’avait autant rugi, et ce dès le premier titre, l’accrocheur « Written In The Stars », durant lequel sa Stratocaster vient égrener ses notes si reconnaissables. Bien sûr, "Fires At Midnight" est toujours émaillé par de nombreuses déambulations médiévales et acoustiques, telles que « Home Again », « Crowning Of The King », des instrumentaux qui offrent à Blackmore tout le loisir de démontrer sa maîtrise des arpèges dépouillés (« Fayre Thee Well », « Praetorius ») et des ballades diaphanes (« Hanging Tree»). Mais à leurs côtés, il y a une poignée de compositions très rock, équilibre parfait entre emprunts Renaissance et musique électrique (bien plus nombreuses que sur ses deux aînés). Celles-ci sont d’ailleurs les plus belles du lot. Comment de ce fait, ne pas être ensorcelé par l’arabisant « I Still Remember », le sombre et monumental « Fires At Midnight », percé du plus grand (et plus long !) solo, largement digne des grandes heures de Deep Purple et de Rainbow, que l’Homme en noir a décoché depuis longtemps, et le virevoltant « Village On The Sand » ? Ajoutons à cette liste le puissant, bien qu’acoustique, « Storm », qui débute calmement avant de décoller au rythme d’un tempo des plus enlevés. Important, disions-nous au début de cette chronique, cet album l’est aussi pour deux autres raisons : il marque la naissance de la collaboration durable entre le duo et le label SPV, laquelle coïncide avec l’ascension commerciale du projet, tandis qu'un embryon de groupe commence à se former autour du couple pour la tournée qui va suivre avec des musiciens qui l’accompagneront pendant longtemps, tels que le bassiste Robert Of Normandie, le batteur Sir Malcolm Of Lumley et les deux choristes Lady Nancy et Lady Madeline."Fires At Midnight" se révèle être donc un très grand cru et (alors) le plus rock de la discographie de Ritchie et Candice, tous les deux délivrant bien entendu tout du long une interprétation en tout point digne d'éloge. Les œuvres suivantes, "Ghost Of Rose", "The Village Lanterne" et "Secret Voyage", poursuivront par la suite cette évolution avec la réussite que l'on sait... 4/5 (2009) | Facebook
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