Avalé par l'obscurité, vous dérivez dans un tunnel humide, guidez par les battements d'une batterie métronomique et incantatoire, vigie obsédante mais seule point d'ancrage dans cette opacité étouffante. A intervalle irrégulier, une guitare qui hurle, se fracasse contre ces contreforts rythmiques ; stridente, elle ouvre les vannes d'une lèpre au goût de rouille qui résonne comme de la ferraille que l'on concasse. "Premier contact". La trame avance. Et toujours, ces coups de boutoir répétitifs. La transe prend peu à peu forme, elle prend vie tandis que la six-cordes commence à manger de plus en plus d'espace dès le "Second contact", montée en puissance rituelle dont l'entame constituée d'une bref accélération surprend.
Aluk Todolo est le maître de cette cérémonie occulte aux relents de soufre. Avec un sens du minimalisme aussi sinistre qu'admirable, le trio réussit le tour de force d'imprimer une cadence hypnotique qui vous engourdit autant qu'elle vous envoûte. Finsternis, leur second signe de mort longue durée faisant suite au remarqué Descension, a quelque chose d'un derelict morbide d'une noirceur insondable. Vouloir décrire ce concentré aride est absurde car celui-ci se vit, se ressent plus qu'il ne s'écoute. Pour l'apprécier à sa juste valeur, il faut s'abandonner totalement, larguer les amarres de l'ordinaire, fermer les yeux et s'abîmer dans les marécages de son inconscient. Finsternis forme un tout d'une telle abominable lenteur qu'il semble ne jamais vouloir mourir. Scindé en deux par un gouffre que vrille les derniers martèlements du cœur à l'approche de la mort en maraude, il s'enfonce encore un peu plus dans une décrépitude mortifère lors de son souffle terminal. Magma proche de l'hypnose rituelle, cet opus est un trip plus efficace que toutes les drogues existantes. Introspectif, il est une invitation extrêmement singulière au voyage mais attention, un voyage sans retour dont on ne sort pas indemne. Aucune lumière ne vient jamais réchauffer ce conduit dont on se rend compte peu à peu qu'il est peut-être le passage, le couloir vers la mort. Alors, ces cinq pistes belles (les ultimes mesures ruissellent une beauté fantomatique) et dissonantes à la fois prennent tout leur sens. Soyez-en assuré, Finsternis laissera de profonds résidus dans votre inconscient et vous hantera pendant encore très longtemps. Etrange, définitif et radical pour le moins. 4/5 (09/10/2009) | Music Waves
Aluk Todolo est le maître de cette cérémonie occulte aux relents de soufre. Avec un sens du minimalisme aussi sinistre qu'admirable, le trio réussit le tour de force d'imprimer une cadence hypnotique qui vous engourdit autant qu'elle vous envoûte. Finsternis, leur second signe de mort longue durée faisant suite au remarqué Descension, a quelque chose d'un derelict morbide d'une noirceur insondable. Vouloir décrire ce concentré aride est absurde car celui-ci se vit, se ressent plus qu'il ne s'écoute. Pour l'apprécier à sa juste valeur, il faut s'abandonner totalement, larguer les amarres de l'ordinaire, fermer les yeux et s'abîmer dans les marécages de son inconscient. Finsternis forme un tout d'une telle abominable lenteur qu'il semble ne jamais vouloir mourir. Scindé en deux par un gouffre que vrille les derniers martèlements du cœur à l'approche de la mort en maraude, il s'enfonce encore un peu plus dans une décrépitude mortifère lors de son souffle terminal. Magma proche de l'hypnose rituelle, cet opus est un trip plus efficace que toutes les drogues existantes. Introspectif, il est une invitation extrêmement singulière au voyage mais attention, un voyage sans retour dont on ne sort pas indemne. Aucune lumière ne vient jamais réchauffer ce conduit dont on se rend compte peu à peu qu'il est peut-être le passage, le couloir vers la mort. Alors, ces cinq pistes belles (les ultimes mesures ruissellent une beauté fantomatique) et dissonantes à la fois prennent tout leur sens. Soyez-en assuré, Finsternis laissera de profonds résidus dans votre inconscient et vous hantera pendant encore très longtemps. Etrange, définitif et radical pour le moins. 4/5 (09/10/2009) | Music Waves
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