AU PIF

Paul Wendkos | Le salaire de la haine (1959)


Face Of A Fugitive vient nous rappeler que Fred McMurray ne fut pas seulement l'interprète poussif d'inoffensives comédies mais l'acteur d'Assurance sur la mort, Du plomb pour l'inspecteur ou de La garçonnière. 
Bref, un comédien au jeu plus épais qu'on ne croit, dont le caractère monolithique s'apparente davantage à une forme de hiératisme. Ce film nous rappelle aussi que Paul Wendkos mérite mieux que sa réputation de (solide) artisan télévisuel. Le cambrioleur (1957), Satan, mon amour (1971) ou sur un mode mineur, Les canons de Cordoba (1970) témoignent d'une maîtrise technique certaine. De fait, loin de la petite série B, inédite en France, qu'il semble être, Le salaire de la haine confirme qu'il s'agit bien d'un vrai technicien. On sent en le regardant qu'il y a un vrai metteur en scène derrière la caméra : cadrages audacieux (pour l'époque et ce type de production), profondeur de champs, utilisation de l'obscurité lors d'un final emballé avec sécheresse... Du coup et nonobstant un scénario intéressant et la présence conjointe de McMurray et d'un jeune James Coburn qui bouffe déjà l'écran, ces qualités, ces trouvailles de mise en scène, paraissent presque trop ambitieuses pour un métrage modeste quoique franchement sympathique, lequel forme avec Terre de violence, également inédit et édité en même temps par Sidonis, une doublette à (re)découvrir. 




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