Gravé en 2014 mais ne bénéficiant d'une large distribution que de nombreux mois plus tard, "We Came From The Mountains" fut une des plus jouissives découvertes de l'année 2015 en matière de rock antédiluvien.
L'origine géographique de ses auteurs, la Norvège, terre moins réputée que d'autres pour ce genre de trip nostalgique, ainsi que ses racines franchement bluesy, n'étaient pas étrangères à cette réussite inattendue nimbée d'une fraîcheur bienvenue. Mais cette mode rétro étant de plus en plus menacée de saturation, même si elle demeure une source - pour le moment encore - intarissable de riffs chauds comme la braise et d'atmosphères humides trempées d'un feeling moelleux, on se demandait si Tiebreaker en avait assez sous le capot pour transformer l'essai. "Death Tunes" en fournit la réponse, directe et sans fioriture. Soutenu par Bjarte Lund Rolland, guitariste de Kvelertak qui a produit cette deuxième rondelle, le groupe n'a pas cherché à se casser la tête, bien décidé à ne se départir ni de cette croûte sonore aussi authentique que rocailleuse ni de sa signature plus intemporelle qu'anachronique, laquelle doit beaucoup de son charme et de sa puissance au chant de Thomas Espeland Karlsen, clé de voûte éraillée de cette architecture aux structures dépouillées. Ce qui n'empêche pas nos jeunes bâtisseurs de s'aventurer parfois sur un terrain plus psychédélique voire carrément épique avec 'Heavy Lifting', pièce terminale flirtant avec les dix minutes au compteur, qui décolle très haut dans sa dernière partie grâce à l'union divine de cette guitare aérienne et de ces lignes vocales habitées. Cette science de la mélodie qui fait mouche, intacte, les Norvégiens se fendent à nouveau d'une brochette d'hymnes d'une chaleureuse efficacité, malgré la froideur qui perle leurs traits épurés. De fait comment résister à tous ces brûlots qui jonchent une écoute qui jamais ne débande. Entre un 'Anywhere But Here' dont les accords résonnent d'une manière entêtante, ce mid-tempo presque lascif qu'est 'Building Up To Die' qui dégorge une semence bluesy avec largesse, un 'Hel' rapide comme un bolide qui fonce sur les chapeaux de roues en une amorce accrocheuse qui emporte tout sur son passage, sans oublier 'The Deep' qui crapahute à travers les montagnes, guidé par ce chant à la Coverdale capable d'émoustiller les filles, "Death Tunes" touche au but, grâce à ce savant dosage de simplicité et d'émotions. Le rock que taille le groupe dans la pierre a du cœur et une âme, comme l'illustrent les titres les plus ambiancés, tel que ce 'Float Away' dont les teintes duveteuses et le désespoir sont néanmoins soulignés par ce sens du riffing à l'ancienne, très blackmorien. Ce tour du propriétaire ne serait ni complet ni juste sans mentionner la force rythmique que Tiebreaker déploie, de 'Cannoball' à 'Killer', socle granitique que sillonnent ces guitares hiératiques. Avec ce deuxième opus, les Norvégiens ne déçoivent pas, affirmant encore davantage leur identité à la fois abrupte et généreuse. (2016) | Facebook
L'origine géographique de ses auteurs, la Norvège, terre moins réputée que d'autres pour ce genre de trip nostalgique, ainsi que ses racines franchement bluesy, n'étaient pas étrangères à cette réussite inattendue nimbée d'une fraîcheur bienvenue. Mais cette mode rétro étant de plus en plus menacée de saturation, même si elle demeure une source - pour le moment encore - intarissable de riffs chauds comme la braise et d'atmosphères humides trempées d'un feeling moelleux, on se demandait si Tiebreaker en avait assez sous le capot pour transformer l'essai. "Death Tunes" en fournit la réponse, directe et sans fioriture. Soutenu par Bjarte Lund Rolland, guitariste de Kvelertak qui a produit cette deuxième rondelle, le groupe n'a pas cherché à se casser la tête, bien décidé à ne se départir ni de cette croûte sonore aussi authentique que rocailleuse ni de sa signature plus intemporelle qu'anachronique, laquelle doit beaucoup de son charme et de sa puissance au chant de Thomas Espeland Karlsen, clé de voûte éraillée de cette architecture aux structures dépouillées. Ce qui n'empêche pas nos jeunes bâtisseurs de s'aventurer parfois sur un terrain plus psychédélique voire carrément épique avec 'Heavy Lifting', pièce terminale flirtant avec les dix minutes au compteur, qui décolle très haut dans sa dernière partie grâce à l'union divine de cette guitare aérienne et de ces lignes vocales habitées. Cette science de la mélodie qui fait mouche, intacte, les Norvégiens se fendent à nouveau d'une brochette d'hymnes d'une chaleureuse efficacité, malgré la froideur qui perle leurs traits épurés. De fait comment résister à tous ces brûlots qui jonchent une écoute qui jamais ne débande. Entre un 'Anywhere But Here' dont les accords résonnent d'une manière entêtante, ce mid-tempo presque lascif qu'est 'Building Up To Die' qui dégorge une semence bluesy avec largesse, un 'Hel' rapide comme un bolide qui fonce sur les chapeaux de roues en une amorce accrocheuse qui emporte tout sur son passage, sans oublier 'The Deep' qui crapahute à travers les montagnes, guidé par ce chant à la Coverdale capable d'émoustiller les filles, "Death Tunes" touche au but, grâce à ce savant dosage de simplicité et d'émotions. Le rock que taille le groupe dans la pierre a du cœur et une âme, comme l'illustrent les titres les plus ambiancés, tel que ce 'Float Away' dont les teintes duveteuses et le désespoir sont néanmoins soulignés par ce sens du riffing à l'ancienne, très blackmorien. Ce tour du propriétaire ne serait ni complet ni juste sans mentionner la force rythmique que Tiebreaker déploie, de 'Cannoball' à 'Killer', socle granitique que sillonnent ces guitares hiératiques. Avec ce deuxième opus, les Norvégiens ne déçoivent pas, affirmant encore davantage leur identité à la fois abrupte et généreuse. (2016) | Facebook
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