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Urgehal | Ikonoklast (2009)



















Le riff, le sacro saint riff, noir comme des récifs, sinistres et sales, menstruels. Heureusement qu'il y aura toujours des hordes telles que Urgehal pour faire en sorte que ce son à la norvégienne perdure.

Ikonoklast exalte les forces morbides du riff black metal, reptilien, rampant dans des caveaux humides vaginaux. Son cerveau, Trondr Nefas, est un maître en la matière. Il suffit d'écouter les secousses de "Stesolid Self-Destruction To Damnation" et son break pesant pour s'en convaincre. Sans doute plus mélodique que jadis mais plus inspiré aussi, Urgehal est de retour après trois années d'abstinence et un contrat avec Season Of Mist via sa sous division Underground Activists. Activiste, le Norvégien l'est totalement. Vulture Lord, Angst Kvadron, Beastcraft : la liste est longue comme la rampe de Rocco Siffredi. Trondr Nefas, c'est une vision de l'art noir, peut-être pas très originale mais néanmoins orthodoxe et sincère. Ce respect pour les règles établies se perçoit moins en terme de production - celle-ci bien que froide est claire et puissante - qu'au niveau d'une écriture qui préfère les mid-tempos lugubres aux saillies furieuses sans vaseline quand bien même parfois le groupe accélère la cadence ("Kniven Rider Dypt I Natt").

Simples, les titres reposent toutefois sur des développement assez longs. Leur durée, entre 5 et 9 minutes l'autorise. Haineux et glacial, Urgehal taille dans les boyaux un black malsain qui peut donner envie de taper du pied (le déchainé "Stesolid Self-Destruction To Damnation" donc, le redoutable "Cut Their Tongue Shut Their Prayer" et ses riffs obsédants), mais ce sont surtout des pulsations aux allures de fosses Marianne qu'il explore. "The Necessity Of Total Genocide" tout d'abord, mortification tout en atmopshères de décrépitude enténèbrée par un voile sépulcral maladif. C'est ensuite le "Astral Projection To Rabid Hell", lèvres morbides que labourent des guitares au goût de rouille. Sa conclusion explosive le propulse dans un gouffre sans retour tandis que la fin de l'album est à elle toute seule une excavation dans l'obscurité opaque avec l'entêtant "Holocaust In Utopia" dont les attaques des deux guitarites vrillent les chairs. Et quand le temps est suspendu au-dessus d'un trou noir insondable, les limbes se profilent à l'horizon, un horizon noyé dans le brouillard de la mine. "Sopor Necrosanctus" achève la plongée dans ces abîmes marécageuses, ode funéraire aux confins du black doom dont les notes de piano terminales résonnent comme le glas. Fidèle à signature, Urgehal délivre un très bon disque, sans doute pas le plus evil, le plus ambitieux et abouti, très certainement. Incontournable pour les admirateurs du black à la norvégienne. (2010)

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