La pochette de ce troisième pavé longue durée que le trio ricain a trouvé le temps d’usiner entre divers split et EP, digne d’une illustration d’heroic-fantasy à la Conan le barbare peinte par le grand Frank Frazzeta, en dit plus long sur le contenu dont elle sert de fourreau, que tous les discours que l’on pourrait écrire.
Plus les années passent, plus The Gates Of Slumber tend à s’éloigner du doom classique, façon ketchup US, de ses débuts sur le néanmoins très convaincant … The Awakening, soit un métal épais, bien graisseux aux entournures, pour accoster les rivages d’un doom plus épique dont le combustible s’abreuve plus que jamais dans les sources du heavy à la Manilla Road ou Cirith Ungol, ce que confirment le chant et les soli assoiffés de cette inspiration. Bref, on tient désormais, pour faire simple, davantage une réponse américaine au défunt Reverend Bizarre plutôt qu’un énième clone du Black Sabbath période Ozzy. Des influences et une formule à trois identiques donc, un même caractère ésotérique (les deux entités sont membres d’un ordre….) mais une dimension mythologique moindre chez la confrérie de la Bannière étoilée qui en outre, ne peut toutefois nier ses origines géographiques. Dans le sillage de son aîné direct, Suffer No Guilt, Conqueror débute avec du lourd qui en témoigne: un "Trapped In The Web" court et trempé dans l’acier des States. Le décor est planté.
L’épopée éponyme ouvre la voie vers des contrées encore plus massives. Du haut de ses 8 minutes, "Conqueror" est un mammouth forgé à coups de riffs prisonniers d’une chape de plomb. Puis l’aventure héroïque se poursuit, oscillant entre assauts saignants ("Ice Worm", "The Machine") et surtout longues traversées abyssales (le pétrifié "To Kill And Be King", d’une lenteur lancinante qui démontre que le guitariste connaît son Tony Iommi sur le bout des doigts, pour citer une des meilleures du lot) qui culminent lors de la grandiose suite finale subdivisée en trois segments, construction empruntée aux tragédies antiques. Baptisée "Dark Valley", sorte de Conan aux Enfers, c'est un voyage épique, noir comme le charbon, aux multiples ambiances, récits d’aventures fantastiques de plus de 16 minutes démentielles d’une lenteur étouffante, un exercice dans lequel le groupe est passé maître. A une première partie sculptée dans la roche noire, succède une longue respiration mortuaire minée par un profond désespoir qui semble suspendue aux bords d’un gouffre sans fin, avant que le titre ne monte en puissance durant ses ultimes mesures et finisse de manière explosive. Très à son aise dans les rythmes implacables, façon panzer qui écrase tout sur son passage, le trio sait aussi ouvrir des espaces plus atmosphériques tissés par des claviers néanmoins discrets, à l’image de l’inquiétante intro du très NWOBHM "Children Of Satan", éclairé par un solo de gratte beau à en pleurer. Toujours plus noir, The Gates Of Slumber semble avoir atteint la maturité de son art, un art désormais figé dans un socle très 'evil' et occulte que bien des faces de panda grimées à la truelle, comme si Manilla Road se mettait au doom des abîmes. (2008 | Music Waves)
Plus les années passent, plus The Gates Of Slumber tend à s’éloigner du doom classique, façon ketchup US, de ses débuts sur le néanmoins très convaincant … The Awakening, soit un métal épais, bien graisseux aux entournures, pour accoster les rivages d’un doom plus épique dont le combustible s’abreuve plus que jamais dans les sources du heavy à la Manilla Road ou Cirith Ungol, ce que confirment le chant et les soli assoiffés de cette inspiration. Bref, on tient désormais, pour faire simple, davantage une réponse américaine au défunt Reverend Bizarre plutôt qu’un énième clone du Black Sabbath période Ozzy. Des influences et une formule à trois identiques donc, un même caractère ésotérique (les deux entités sont membres d’un ordre….) mais une dimension mythologique moindre chez la confrérie de la Bannière étoilée qui en outre, ne peut toutefois nier ses origines géographiques. Dans le sillage de son aîné direct, Suffer No Guilt, Conqueror débute avec du lourd qui en témoigne: un "Trapped In The Web" court et trempé dans l’acier des States. Le décor est planté.
L’épopée éponyme ouvre la voie vers des contrées encore plus massives. Du haut de ses 8 minutes, "Conqueror" est un mammouth forgé à coups de riffs prisonniers d’une chape de plomb. Puis l’aventure héroïque se poursuit, oscillant entre assauts saignants ("Ice Worm", "The Machine") et surtout longues traversées abyssales (le pétrifié "To Kill And Be King", d’une lenteur lancinante qui démontre que le guitariste connaît son Tony Iommi sur le bout des doigts, pour citer une des meilleures du lot) qui culminent lors de la grandiose suite finale subdivisée en trois segments, construction empruntée aux tragédies antiques. Baptisée "Dark Valley", sorte de Conan aux Enfers, c'est un voyage épique, noir comme le charbon, aux multiples ambiances, récits d’aventures fantastiques de plus de 16 minutes démentielles d’une lenteur étouffante, un exercice dans lequel le groupe est passé maître. A une première partie sculptée dans la roche noire, succède une longue respiration mortuaire minée par un profond désespoir qui semble suspendue aux bords d’un gouffre sans fin, avant que le titre ne monte en puissance durant ses ultimes mesures et finisse de manière explosive. Très à son aise dans les rythmes implacables, façon panzer qui écrase tout sur son passage, le trio sait aussi ouvrir des espaces plus atmosphériques tissés par des claviers néanmoins discrets, à l’image de l’inquiétante intro du très NWOBHM "Children Of Satan", éclairé par un solo de gratte beau à en pleurer. Toujours plus noir, The Gates Of Slumber semble avoir atteint la maturité de son art, un art désormais figé dans un socle très 'evil' et occulte que bien des faces de panda grimées à la truelle, comme si Manilla Road se mettait au doom des abîmes. (2008 | Music Waves)
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