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Aries | D'ombres et de flammes (2015)


Premier (petit) signe de mort, étirant toutefois sa toile sur plus de 25 minutes, d'un groupe aux allures de one-man band qui n'a vu la nuit qu'il y a quelques mois à peine, D'ombres et de Flammes , n'en mérite pas moins l'attention et ce, pour plusieurs raisons. D'une part parce que cette modeste auto-production qui agglomère quatre titres, n'a rien de l'étron vite-fait mal-fait. Au contraire, elle développe un concept ambitieux sinon intéressant inspiré du romantisme du XIXème siècle, ce qu'illustrent à la fois le visuel tiré de l'oeuvre "Le char de la mort" du peintre Théophile Schuler, ainsi que les textes écrits dans la langue de Molière et dont le second, celui de 'Souvenir du pays France', est bien entendu un poème de Châteaubriand. D'autre part, enfin et surtout, car Aries esquisse déjà un art dont on devine que ces quatre titres n'en font que déflorer l'évident potentiel. Mélodiques et constamment dynamiques en ce sens qu'elles reposent sur un socle aux reliefs accidentés, ces compositions arborent les traits abrupts d'un Black Metal traditionnel mais nerveux, aux accroches acérées et que déchirent des breaks sournois. Ouvrant les cuisses de ce EP, le morceau éponyme témoigne de ces qualités, sombre saillie dont la trame véloce est perforée par de lourdes crevasses. 'Souvenir du pays de France' et ses arpèges en guise de préliminaires, 'Poussières de Renaissance', aux modelés plus atmosphériques bien que secoués d'accélérations tempétueuses, puis 'Hyperborée' et ses lignes de guitare obsédantes, complètent ce solide tableau auquel certains grincheux reprocheront sans doute de pâtir d'une prise de son un peu trop crue alors qu'elle confère justement à l'ensemble son authenticité ainsi qu'un feeling sévère qui lui sied plutôt bien. S'il serait exagéré de faire de cet opuscule une découverte incontournable mais que ses auteurs ne manquent pas d'idées, livrant un galop d'essai dont ils n'ont pas à rougir car largement au-dessus du lot de la production courante. Un groupe à encourager donc et que nous suivrons avec non moins d'intérêt... 3/5 (2015)


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