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KröniK | The Wandering Midget - I Am The Gate (2007)


Il fallait s’y attendre: il n’y aura pas fallu longtemps avant que Reverend Bizarre, bien que désormais mort et enterré, n’essaime ses rejetons à travers la planète entière. Du reste, on n’a pas eu à forer bien loin pour en repérer un, puisque The Wandering Midget a son état-major basé en Finlande… comme son modèle.
Parler de modèle dans le cas des jeunes finnois est carrément un euphémisme, tant ils arborent les contours d’une photocopie granuleuse de son révéré aîné et forcément, de moins bonne qualité. Même origine géographique, même formule du trio, même tendance à faire passer un album pour un simple EP – on se souvient encore de l’hallucinant Harbringer Of Metal et sa durée avoisinant les 70 minutes ! - et surtout une voix copiée sur celle de Albert Witchfinder ainsi qu’un doom dépouillé à l’identique. Toutefois, il manque encore à The Wandering Midget le caractère occulte et la dimension mythologique du 'Bizarre Reverend'… et tout simplement cette trace de génie qui distingue les Grands de la kyrielle de suiveurs, dont le jeune puceau fait assurément partie. Moins tellurique, son doom des familles ne se repaît pas de cet humus heavy-metal dont a pu se nourrir le défunt ; il est plus rustre, plus simple. Ses membres ne sont finalement que des hommes comme les autres, tout simplement, contrairement à Peter Vicar et ses deux compagnons qui eux, étaient auréolés d’une aura quasi-divine. Ces remarques ne doivent toutefois pas vous faire bouder I Am The Gate qui n’est en réalité que l’agglomération de deux démos, et qui se révèlera annonciateur de grandes choses à venir. Si les premiers titres, issus de First Encounter (2006), sont convaincants (surtout "The Wandering Midget" qui donne l’impression d’entendre le fantôme de Jim Morrison), nous leur préférerons cependant ceux extraits de la démo éponyme : le sentencieux "I Am The Gate", que rehausse un final très NWOBHM et qui voit le rythme s’emballer, puis la descente spéléologique de "Wasteland Shrine" d’une lenteur étouffante, soit 18 minutes viciées où le mimétisme avec l’auguste modèle atteint son paroxysme. Avec en corollaire, cette question : où s’arrête l’hommage et où débute la pompe éhontée. Gageons néanmoins que la maturité aidant, The Wandering Midget saura gagner peu à peu en personnalité et qui sait, peut-être succéder à Reverend Bizarre sur le trône du True-Doom laissé vacant depuis son sabordage ? La route est encore longue mais ne devrait pas aboutir à un cul-de-sac… 3.5/5 (2008)



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