Glacial and isolasionist ambient. Telle est la ligne directrice du label Glacial Movements. Celui-ci ne saurait sans doute trouver mieux pour honorer cette définition que ce Amarok, nouvelle symphonie du cultissime Francisco Lopez. Cette seule et unique piste de 64 minutes (!) a en effet quelque chose d’un magma de solitude et de vide. Gravé durant deux ans en plusieurs lieux (Madrid, Tel Aviv…), Amarok tient plus de l’expérience sonore que du simple disque. Il prouve en outre combien la ligne qui peut séparer génie créateur et je-m-en-foutisme est ténue.
Ainsi, 99.9% de la population mondiale ne verra certainement en lui que le néant, le silence, perturbé par des vrombissements de réacteurs d’avion. Le bonhomme a du se contenter de planquer ses micros sur une piste de décollage. Voilà, en substance, ce que certains se diront. Ce n’est peut-être pas faux. Pourtant il y a là une beauté sourde qui serpentent à travers les fissures de ce bitume de sons. Tout d’abord lent crescendo bruitiste et ambient, qui culmine en un bourdonnement tellurique, cette interminable plage dérive ensuite dans un brouillard blanc, violé par des assauts industriels. C’est tout simplement indescriptible et réclame de fait une ouverture d’esprit à la (dé)mesure de ce happening aussi cauchemardesque qu’envoûtant. Les écoutes se succédant, on se rend peu à peu compte du formidable travail de (dé)construction opéré par l’espagnol. Car soyez-en sur, il n’est pas donné au premier venu, malgré ce que beaucoup doivent penser, de poser sur bande une telle manifestation organique. Amarok est un voyage effrayant dans un monde désincarné et froid comme les couloirs d’une morgue où règnent l’isolement et la vacuité d’une vie grise. A cet égard, la seconde moitié de la piste se rapproche d’une déambulation glaciale dans un tunnel sans fin ni lumière avant de mourir dans un nuage spectral qui résonne comme un écho funèbre et vous happe dans un maelström de sonorités stridentes. Perturbant. Perpétuel va-et-vient entre des phases minimalistes d’un faux silence et orgasmes ferrugineux ambient, Amarok s’impose comme un gemme noire et crépusculaire, image d’une fin du monde agonisante. 4/5 (2010)
Ainsi, 99.9% de la population mondiale ne verra certainement en lui que le néant, le silence, perturbé par des vrombissements de réacteurs d’avion. Le bonhomme a du se contenter de planquer ses micros sur une piste de décollage. Voilà, en substance, ce que certains se diront. Ce n’est peut-être pas faux. Pourtant il y a là une beauté sourde qui serpentent à travers les fissures de ce bitume de sons. Tout d’abord lent crescendo bruitiste et ambient, qui culmine en un bourdonnement tellurique, cette interminable plage dérive ensuite dans un brouillard blanc, violé par des assauts industriels. C’est tout simplement indescriptible et réclame de fait une ouverture d’esprit à la (dé)mesure de ce happening aussi cauchemardesque qu’envoûtant. Les écoutes se succédant, on se rend peu à peu compte du formidable travail de (dé)construction opéré par l’espagnol. Car soyez-en sur, il n’est pas donné au premier venu, malgré ce que beaucoup doivent penser, de poser sur bande une telle manifestation organique. Amarok est un voyage effrayant dans un monde désincarné et froid comme les couloirs d’une morgue où règnent l’isolement et la vacuité d’une vie grise. A cet égard, la seconde moitié de la piste se rapproche d’une déambulation glaciale dans un tunnel sans fin ni lumière avant de mourir dans un nuage spectral qui résonne comme un écho funèbre et vous happe dans un maelström de sonorités stridentes. Perturbant. Perpétuel va-et-vient entre des phases minimalistes d’un faux silence et orgasmes ferrugineux ambient, Amarok s’impose comme un gemme noire et crépusculaire, image d’une fin du monde agonisante. 4/5 (2010)
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