En quelques mots : Le canardeur mérite mieux que son titre français stupide. Vendu comme un film d'action, il s'agit en fait d'un road movie désenchanté à travers une Amérique peuplée de gens insolites (le pompiste, l'homme au lapin dans la voiture...). Bien que basé sur l'intrigue classique d'un banal polar (le casse d'une banque), l'intérêt du récit réside moins dans sa violence pourtant réelle que dans sa tendresse pour un couple de paumés égarés dans un pays en pleine mutation. Avec intelligence, Eastwood dont c'est peut-être le premier rôle d'homme fatigué, laisse les meilleures scènes au jeune Jeff Bridges, lequel il livre une belle composition. Sa mort est un grand moment. Impressionné par son travail en tant que scénariste sur Magnum Force (1973), Clint donne sa chance à Michael Cimino. Tout le talent de celui-ci est d'être parvenu à réaliser une oeuvre déjà personnelle, parvenant à échapper à l'emprise de sa vedette qu'entoure pourtant sa fidèle équipe, de Frank Stanley (photo) à Ferris Webster (montage) sans oublier ces seconds rôles qui l'accompagnent alors (Geofffrey Lewis, Bill McKinney, Gregory Walcott). A la vision du film, on peut regretter que Cimino n'ait pas souhaité poursuivre sa collaboration avec Eastwood (ils auront néanmoins d'autres projets beaucoup plus tard, dont un remake du Rebelle de King Vidor, demeuré à l'état d'idée) mais ni Voyage au bout de l'enfer ni La porte du paradis n'auraient sans doute alors vu le jour... N'oublions pas non plus de citer l'interprétation de George Kennedy, génial en brute épaisse et la chanson du générique de fin chantée par Paul Williams, plus connu comme le Swan du Phantom Of The Paradise de De Palma.
Chez Zone-Téléchargement
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