Quelque part, il ne faudrait peut-être même pas vous parler de Monumento Suicida, seconde démo de Orchid. Pourquoi ? Parce que c’est très mauvais ? Bien au contraire. Non, tout simplement car le méfait, uniquement disponible sous la forme d’une bonne vieille cassette des familles (on aime la tradition dans le black metal) est d’ors-et-déjà épuisé ! Dès lors, à quoi cela peut-il servir de vous vanter les louanges O combien méritées d’une offrande que de toute façon vous n’écouterez peut-être jamais.
Seulement voilà, ces trois complaintes s’enfonçant pendant plus d’une demie heure fouaillant les entrailles d’un black doom visqueux, atteignent de tels sommets de décrépitude que passer sous silence leur existence eut été criminel. Quand la plupart des suicidaires du dimanche préfèrent ramper d’une manière lancinante dans des caveaux humides, Orchid, lui, n’hésite pas à enkyster son mal-être à une carapace souvent rapide. Etonnamment, cette expression ne grève en rien la teneur dépressive de l’ensemble. Le gigantesque « Baratro » est ainsi propulsé par un rythme soutenu qui confine pourtant à l’hypnose. Et lorsqu’il entame sa décélération médiane, celle-ci n’en est que plus mortifère. Ces douze minutes maladives au possible vous engourdissent les pavillons mais sont d’une beauté vénéneuse et morbide à même de vous hérisser les poils. Durée digne d’un marathon, voix de gargouilles comme échappées de la Moria et guitares qui ne filent jamais droit, le tout noyé sous une prise de son étouffée, sont les combustibles de ces trépanations sinistres que l’on suit, perdu dans un brouillard électrique et grésillant (« Il Grigiore dei quegli occhi »). Dans cette cascade de haine, le groupe avance, guidé par des riffs gonflés d’un stupre obsédant, surtout quand il se lance dans l’érection d’une colonne implacable, comme il fait durant « Desolazione ». Le grande mérite de ces Italiens réside aussi dans cette façon qu’ils ont de ne pas se contenter de copier les Xasthur et autre Striborg pour au final graver dans le marbre funéraire un black doom plus personnel que ce que l’on aurait pu croire tout d’abord. Car de ces entrailles jaillit une chaleur toute méditerranéenne qui, loin d’en amoindrir la teneur suicidaire, le drape dans un suaire plus macabre encore, quand bien même il se nourrit d'un humus (forcément) burzumien. Après quatre années de silence, espérons que Orchid reparte cette fois durablement avec, peut-être, à la clé, une première prière pour les morts officielle… 3/5 (2010)
Seulement voilà, ces trois complaintes s’enfonçant pendant plus d’une demie heure fouaillant les entrailles d’un black doom visqueux, atteignent de tels sommets de décrépitude que passer sous silence leur existence eut été criminel. Quand la plupart des suicidaires du dimanche préfèrent ramper d’une manière lancinante dans des caveaux humides, Orchid, lui, n’hésite pas à enkyster son mal-être à une carapace souvent rapide. Etonnamment, cette expression ne grève en rien la teneur dépressive de l’ensemble. Le gigantesque « Baratro » est ainsi propulsé par un rythme soutenu qui confine pourtant à l’hypnose. Et lorsqu’il entame sa décélération médiane, celle-ci n’en est que plus mortifère. Ces douze minutes maladives au possible vous engourdissent les pavillons mais sont d’une beauté vénéneuse et morbide à même de vous hérisser les poils. Durée digne d’un marathon, voix de gargouilles comme échappées de la Moria et guitares qui ne filent jamais droit, le tout noyé sous une prise de son étouffée, sont les combustibles de ces trépanations sinistres que l’on suit, perdu dans un brouillard électrique et grésillant (« Il Grigiore dei quegli occhi »). Dans cette cascade de haine, le groupe avance, guidé par des riffs gonflés d’un stupre obsédant, surtout quand il se lance dans l’érection d’une colonne implacable, comme il fait durant « Desolazione ». Le grande mérite de ces Italiens réside aussi dans cette façon qu’ils ont de ne pas se contenter de copier les Xasthur et autre Striborg pour au final graver dans le marbre funéraire un black doom plus personnel que ce que l’on aurait pu croire tout d’abord. Car de ces entrailles jaillit une chaleur toute méditerranéenne qui, loin d’en amoindrir la teneur suicidaire, le drape dans un suaire plus macabre encore, quand bien même il se nourrit d'un humus (forcément) burzumien. Après quatre années de silence, espérons que Orchid reparte cette fois durablement avec, peut-être, à la clé, une première prière pour les morts officielle… 3/5 (2010)
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