Avec Les chiens de paille, Sam Peckipah déserte pour la première fois de sa carrière, à la fois le western et l'Amérique. On peut se demander au départ ce qu'il est venu faire dans la campagne anglaise, filmer une sorte de drame conjugal tant ce glacial cadre verdoyant et ce sujet plutôt intimiste paraissent éloignés de son univers.
Mais dès les premières images, il rend étouffant voire angoissant ce petit village de l'Angleterre profonde où David (l'étranger) et Amy (la fille du cru) semblent épiés par des villageois dégénérés, alignant déjà tous les codes du rape & revenge. Sauf que le film se révèle bien plus complexe que cela. A la richesse psychologique de personnages qui se cherchent et se découvrent peu à peu répond un questionnement sur la violence et les ressorts qui la déclenchent. Par sa brutalité paroxysmique, nombre de critiques l'ont vilipendé, le mettant dans le même sac que les Orange mécanique, Dirty Harry ou Délivrance qui envahissent les écrans à quelques mois d'intervalles. Pourtant, sa froideur presque austère rapproche davantage ce sixième long-métrage du réalisateur des Visiteurs d'Elia Kazan, lui aussi sorti en 1971. Contrairement à ce que ses détracteurs en ont dit, il est moins une ode fascisante à la violence que le portrait d'un homme qui, agressé, se défend. Ignorant que sa femme a été violée, il ne bascule pas dans la violence par vengeance mais par nécessité de survie. L'oeuvre n'en est pas moins marquée par un profond pessimisme car il démontre que même un esprit cartésien et réfléchi peut à tout moment, lorsqu'il est confronté à la violence, sombrer à son tour dans une barbarie atavique. Dans la peau de cet intellectuel lâche et introverti, Dustin Hoffman est excellent. De même que Susan George qui, lors de la longue et fameuse séquence de viol, traduit toute l'ambiguïté de son personnage, passant du plaisir à la douleur. Encore aujourd'hui, Les chiens de paille conserve toute sa force abrupte et dérangeante. (vu le 22.06.2019)
Mais dès les premières images, il rend étouffant voire angoissant ce petit village de l'Angleterre profonde où David (l'étranger) et Amy (la fille du cru) semblent épiés par des villageois dégénérés, alignant déjà tous les codes du rape & revenge. Sauf que le film se révèle bien plus complexe que cela. A la richesse psychologique de personnages qui se cherchent et se découvrent peu à peu répond un questionnement sur la violence et les ressorts qui la déclenchent. Par sa brutalité paroxysmique, nombre de critiques l'ont vilipendé, le mettant dans le même sac que les Orange mécanique, Dirty Harry ou Délivrance qui envahissent les écrans à quelques mois d'intervalles. Pourtant, sa froideur presque austère rapproche davantage ce sixième long-métrage du réalisateur des Visiteurs d'Elia Kazan, lui aussi sorti en 1971. Contrairement à ce que ses détracteurs en ont dit, il est moins une ode fascisante à la violence que le portrait d'un homme qui, agressé, se défend. Ignorant que sa femme a été violée, il ne bascule pas dans la violence par vengeance mais par nécessité de survie. L'oeuvre n'en est pas moins marquée par un profond pessimisme car il démontre que même un esprit cartésien et réfléchi peut à tout moment, lorsqu'il est confronté à la violence, sombrer à son tour dans une barbarie atavique. Dans la peau de cet intellectuel lâche et introverti, Dustin Hoffman est excellent. De même que Susan George qui, lors de la longue et fameuse séquence de viol, traduit toute l'ambiguïté de son personnage, passant du plaisir à la douleur. Encore aujourd'hui, Les chiens de paille conserve toute sa force abrupte et dérangeante. (vu le 22.06.2019)
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