Ce qu'il y a - notamment - de chouette avec Electric Jaguar Baby, est qu'on peut y chercher longtemps la moindre prétention, la moindre prise de tête. Aimant les jolies filles aux formes callipyges et la bière, les deux gaillards font ce qu'ils savent (et aiment) faire, à savoir, ce garage rock bandant et crasseux au goût furieux de reviens-y, gorgé d'une généreuse dose de fuzz et biberonné aux sixties. S'il ne s'est toujours pas décidé à accoucher d'un premier long, soit parce qu'il n'est pas prêt ou parce qu'i s'en moque (c'est très bien ainsi), le duo parisien revient nous rendre une petite visite avec un troisième EP répondant au nom de "Old Songs From Beyond". Son artwork, qui fleure bon le triple programme d'un cinéma de quartier, suffit déjà à faire monter la température.
Il est aussi un signe qui ne trompe pas. Car de toute façon, une rondelle qui exhibe fièrement une Super Vixen échappée d'une pellicule de Russ Meyer, ne peut pas être mauvaise ! Dont acte. Fidèle à un style auquel on commence à s'habituer, Antonio et Frank crachent leur purée riche en feeling et en énergie comme des dynamos vivantes secouées de spasmes furieusement rock'n'roll. Démarrer le tout par une cover du 'Foxy Lady' de qui vous savez, résonne comme une déclaration d'amour en même temps qu'une profession de foi. Il va sans dire que notre cher tandem guitare/batterie revisite avec la décontraction et la vitalité élastique qui sont les siennes cette reprise diabolique. Les quatre pistes suivantes témoignent que EJB n'est pas prisonnier d'un canevas immuable et qu'il peut donc faire évoluer celui-ci. Ce qui est particulièrement vrai avec le sautillant 'The Shrine', lourd et pileux. 'Ghost' surprend également avec son entame soyeuse, son ambiance pesante d'horror movie pour drive-in, son gros son de guitare. D'une manière générale, ces titres paraissent plus charpentés sans pour autant perdre ce qui fait la force et le charme de leurs géniteurs, cette urgence groovy et communicative que résument parfaitement les aguicheurs 'El Diabolo' et 'Can't Stop'. Vintage sans être poussiéreux et surtout sexy en diable, Electric Jaguar Baby poursuit sur son orgasmique lancée. A grands coups de concerts atomiques et de galettes humides, il est en train de se faire un nom : c'est amplement mérité et ce n'est que le début ! Bordel, qu'est-ce que c'est bon ! (29/04/2018)
4/5
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