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KröniK | The Texas Chainsaw Dust Lovers - The Wolf Is Rising (2014)


Vous vous souvenez de El Mariachi, le premier film de Robert Rodriguez ? Et bien, « The Wolf Is Rising » aurait (presque) pu en être la bande-son, en cela qu’il partage avec cette pelloche culte ce même feeling sale et poussiéreux, celui qui sent bon le désert, le bitume écrasé par les rayons du soleil et sous les bras, celui qui suinte la bière et le stupre. Le décor est planté, connu peut-être mais que The Texas Chainsaw Dust Lovers (TTCDL pour faire plus court) passe la moulinette, la sienne et déjà si personnelle, alors qu’il n’a vu le jour qu’en 2011. Deux singles et le EP séminal « Born Bad » ont suffi à esquisser un art qui n’appartient au final qu’à ses créateurs, artisans d’un Rock au sens large qui tête de nombreux et épaisses mamelles : Desert Rock (évidemment), Stoner (aussi), Country, Southern…. Le tout baignant dans les remugles d’une Americana déglinguée. Si l’intro de ‘Car Crash’ semble braconner sur des terres bien lessivées, celles des Queens Of The Stone Age pour sa rythmique à la fois dynamique et tannée, très vite, dès l’arrivée du chant, le titre empreinte une autre direction, plus surprenante, plus déjantée sans doute, ne filant pas vraiment droit. Bref, les Parisiens ne sont jamais là où on les attend. Même constat avec ‘Back To Georgia’ dont la slide qui lui écarte les cuisses annonce un hymne sudiste avant de voir sa peau se tendre, se durcir pour déboucher sur un Stoner groovy aux ensorcelantes lignes de guitares. Une des grandes forces de « The Wolf Is Rising » est d’en montrer beaucoup en très peu de temps. Si elles vont très vite, ces vingt-cinq minutes n’en sont pas moins remplies jusqu’à la gueule, dégueulant d’idées et de trouvailles, témoins ce ‘Redemption’, sorte de Country qui aurait avalé du Viagra par boîte de douze ou bien encore ‘A Man Of Constant Sorrow’, blues puissant et trapu que propulse une batterie du feu de dieu. Nous entraînant avec eux sur leur scelle, les gars de The Texas Chainsaw Dust Lovers ont su capter l’âme de cette Amérique westernienne. En attendant un premier véritable album qui devrait être énorme et orgasmique, nous ne saurions trop vous inviter à découvrir ce groupe aussi singulier qu’excitant. 3/5 (2015)


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