Les trois minutes et trente-huit secondes que dure le bien nommé ‘Urgence’ suffisent à ferrer l’auditeur tombé par hasard sur « Now. ». Une batterie qui imprime un mouvement à la fois endiablé et hypnotique et une guitare bourrée jusqu’à la gueule d’une énergie robuste emportent tout sur leur passage, faisant souffler un vent revigorant. Le tout est nimbé d’une légère brume électronique.
Vous n’aurez pas manqué de noter qu’il n’est pas fait mention de chant : ce qui est logique puisqu’il n’y en pas ! Nyos adopte la forme binaire d’un duo anglo (le gratteux Tom Brooke) – finlandais (le batteur Tuomas Kainulainen), lequel a posé ses instruments quelque part dans le Pays des mille lacs. Après avoir enquillé des concerts par centaines à travers l’Europe entière, il y a gravé ce quatrième album que Mandy Parnell (Bjork, Sigur Ros) a masterisé. Cette ossature rudimentaire commande de facto une musique constamment dynamique, qui transpire la spontanéité. Que celle-ci fasse des ravages sur scène, ne surprend donc pas, taillée qu’elle est pour les happenings sonores décontractés et furieux tout ensemble. Pour autant, Nyos ne noue aucun lien avec la mouvance garage et psyché très en vogue et friande de ce genre de tandem. Sa nature 100% instrumentale l’embarque sur la route d’un noise rock dont la tension qui le ronge de l’intérieur ne l’exonère pourtant pas d’une espèce de force tranquille. De fait, « Now. » se veut tout du long écartelé entre puissance galopante et fébrilité émouvante. S’il n’invite pas à la contrition, une mélancolie pointilliste ourle d’un menu faussement enjoué (‘Tiglio’). Le duo excelle à combiner accroche pulsative et ambiance teintée d’un désespoir souterrain en un mélange aussi obsédant que lumineux.
On pense parfois à l’Espagnol Toundra mais Nyos traverse une géographie à la fois moins terreuse et plus electro voire ambient (‘Aveiro’), pleine de loops entêtants. Après trois opus dont le premier, « Vltava » s’arc-boutait sur une seule piste longue de 26 minutes, les Finlandais ont cherché à enfanter un disque direct mais riche d’une tessiture variée, prouvant qu’avec peu, ils pouvaient tisser une trame extrêmement travaillée et toute en progression à l’image d’un ‘Mutante’ qui, à la fois mordant et aérien, synthétise à merveille cet art aux allures de grand-huit puissant et émotionnel. Jamais l’ennui ne vient grever une partition vallonnée et sinueuse où la l’énergie percussive d’un ‘Zebracazebra’ alterne avec la beauté lancinante d’un ‘High Five’ ou la fragilité désolée d’un ‘L.W.P.’ Récemment, Nyos a volé la vedette à Zeal & Ardor dont il était le chauffe-salle lors de sa dernière tournée. Après avoir écouté « Now .», véritable tornade accrocheuse et désespérée, on comprend mieux pourquoi… (13.02.2019)
Vous n’aurez pas manqué de noter qu’il n’est pas fait mention de chant : ce qui est logique puisqu’il n’y en pas ! Nyos adopte la forme binaire d’un duo anglo (le gratteux Tom Brooke) – finlandais (le batteur Tuomas Kainulainen), lequel a posé ses instruments quelque part dans le Pays des mille lacs. Après avoir enquillé des concerts par centaines à travers l’Europe entière, il y a gravé ce quatrième album que Mandy Parnell (Bjork, Sigur Ros) a masterisé. Cette ossature rudimentaire commande de facto une musique constamment dynamique, qui transpire la spontanéité. Que celle-ci fasse des ravages sur scène, ne surprend donc pas, taillée qu’elle est pour les happenings sonores décontractés et furieux tout ensemble. Pour autant, Nyos ne noue aucun lien avec la mouvance garage et psyché très en vogue et friande de ce genre de tandem. Sa nature 100% instrumentale l’embarque sur la route d’un noise rock dont la tension qui le ronge de l’intérieur ne l’exonère pourtant pas d’une espèce de force tranquille. De fait, « Now. » se veut tout du long écartelé entre puissance galopante et fébrilité émouvante. S’il n’invite pas à la contrition, une mélancolie pointilliste ourle d’un menu faussement enjoué (‘Tiglio’). Le duo excelle à combiner accroche pulsative et ambiance teintée d’un désespoir souterrain en un mélange aussi obsédant que lumineux.
On pense parfois à l’Espagnol Toundra mais Nyos traverse une géographie à la fois moins terreuse et plus electro voire ambient (‘Aveiro’), pleine de loops entêtants. Après trois opus dont le premier, « Vltava » s’arc-boutait sur une seule piste longue de 26 minutes, les Finlandais ont cherché à enfanter un disque direct mais riche d’une tessiture variée, prouvant qu’avec peu, ils pouvaient tisser une trame extrêmement travaillée et toute en progression à l’image d’un ‘Mutante’ qui, à la fois mordant et aérien, synthétise à merveille cet art aux allures de grand-huit puissant et émotionnel. Jamais l’ennui ne vient grever une partition vallonnée et sinueuse où la l’énergie percussive d’un ‘Zebracazebra’ alterne avec la beauté lancinante d’un ‘High Five’ ou la fragilité désolée d’un ‘L.W.P.’ Récemment, Nyos a volé la vedette à Zeal & Ardor dont il était le chauffe-salle lors de sa dernière tournée. Après avoir écouté « Now .», véritable tornade accrocheuse et désespérée, on comprend mieux pourquoi… (13.02.2019)
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