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KröniK | Altar Of Oblivion - Grand Gesture Of Defiance (2012)


Alors que, vendu comme un simple EP, Salvation tutoyait tout de même la demi-heure de musique, Grand Gesture Of Defiance, seconde véritable hostie d'Altar Of Oblivion, ne dépasse finalement que de peu cette (courte) durée. Peu importe en fait, même si les 'jamais contents' que nous sommes regretteront que les Danois n'aient pas décidé de se montrer un peu plus généreux au moment d'offrir un successeur au remarquable Sinews Of Anguish, l'essentiel étant l'existence même de cette double ration de Doom délivrée à quelques mois d'intervalle après un silence de plus de trois ans.
Car, on les aime ces Danois, auteur d'un art qui n'appartient qu'à eux et qu'ils doivent autant au chant solennel et plus Heavy-Metal que Doom de Mike Mentor, dont la voix est reconnaissable entre mille, qu'aux riffs minés par un désespoir minéral du maître des lieux Martin Meyer Mendelssohn Sparvath, arcs-boutants d'une cathédrale de souffrance. Délaissant le thème de la Seconde Guerre mondiale, Grand Gesture Of Defiance reste toutefois fidèle à un concept guerrier, plongeant cette fois-ci dans des temps plus anciens, celui des Croisades, époque toute aussi sombre bien que moins meurtrière. Scindé en deux par un court - et réussi ! - instrumental ("The Smoke-Filled Room") que recouvre l'ombre du Opeth dernière période, l'opus concentre cinq pièces d'orfèvrerie d'une belle densité grâce auxquelles ses auteurs démontrent à nouveau cet art admirable de la synthèse qui leur permet de tout résumer en l'espace de sept minutes maximum, soit presque une gageure pour un genre qui, au contraire, a bâti sa réputation sur les notions de lenteur et corollaire de celle-ci, de durée extrême. Sillonné par les harmonies vocales d'une profonde gravité de Mike Mentor, "Where Darkness Is Light" place d'entrée de jeu la barre très haut avec ce solo d'une lumineuse tristesse de Mendelssohn, sommet qu'escalade également le poignant "In The Shadow Of The Gallows que tissent ces guitares qui sont comme des pinceaux servant à peindre un tableau en clair-obscur. S'il s'enfonce dans les mêmes tranchées que ses prédécesseurs, Grand Gesture Of Defiance ne manque pas de surprendre non plus, le temps de la respiration "Final Perfection" qu'enténèbrent des nappes de Mellotron. Aucun temps-mort ni remplissage, cette seconde offrande est un sans faute, joyau de Doom épique brillant d'un lyrisme noir et sentencieux. Altar Of Oblivion signe son travail le plus abouti à ce jour. 4/5 (2012)


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