Suite à "Lecherous Liturgies" (2017), EP séminal et prometteur, nous avons gardé précieusement le nom de Fvneral Fvkk dans un coin de notre tête, guettant son prochain signe de mort.
Le voici enfin, épousant la forme d'un premier long aux allures de Graal sentencieux. Si la formation se veut mystérieuse, au moins savons-nous que ses membres comptent parmi les activistes chevronnés des chapelles doom (Ophis, Crimson Swan) ou black (Fäulnis) teutonnes, justifiant l'insolente réussite, et de sa carte de visite et ce "Carnal Confessions" qui fait plus qu'en confirmer le rare potentiel. La jouissance morbide promise est bel et bien au rendez-vous de cet opus qui honore les charmes solennels d'un doom dramatique et lumineux. Car derrière le nom du groupe un peu rude et une thématique que nous devinons funèbrement sexuelle, évoquant les démons charnels de l'Eglise, Fvneral Fvkk étonne toujours par sa dimension furieusement mélodique dont le principal vecteur demeure la voix cérémonieuse et néanmoins typique du genre, de Cantor Cinaedicus, en lieu et place des vocalises spéléologiques que nous nous attendions à croiser. Mais le chanteur est parfait pour déclamer ces psaumes engourdis, que mine une faute impardonnable.
Sous les coups de boutoir de guitares gonflées d'une semence vénéneuse ('Chapel Of Abuse'), "Carnal Confessions" appelle finalement à la contrition plus qu'au recueillement comme en témoigne notamment le granuleux 'A Shadow In The Dormitory', procession ankylosée où le regret s'accouple à une désespérée noirceur et la peine à la honte. Ainsi, malgré la beauté d'airain de cette voix christique, une inexorabilité absolue enserre ces plaintes qui résonnent comme de tragiques confessions, à l'image de 'Poor Sisters Of Nazareth', véritable cathédrale brumeuse qui se dresse dans toute sa souffrance dans une nuit sans étoiles. Avec une une classe impeccable, les Allemands récitent le credo d'un doom lyrique et austère tout ensemble comme on aimerait le goûter plus souvent. Mais la leçon n'en possède pas moins ce supplément d'âme qui permet de distinguer ses géniteurs de simples copistes. Ils forgent une dramaturgie pétrifiée dont l'admirable pureté d'expression contraste avec la rugosité minérale de saillies aux traits sinistres ('TheHalloweed Leech'). Ciselés avec une précision qui n'interdit pas l'émotion, à l'image du douloureux 'Alone With The Cross', ces titres forment un chapelet brillant d'un éclat d'ébène... Avec "Carnal Confessions", Fvneral Fvkk enfante l'opus que nous étions nombreux à espérer, écrin granitique d'un doom traditionnel empreint de gravité. (29.10.2019)
Le voici enfin, épousant la forme d'un premier long aux allures de Graal sentencieux. Si la formation se veut mystérieuse, au moins savons-nous que ses membres comptent parmi les activistes chevronnés des chapelles doom (Ophis, Crimson Swan) ou black (Fäulnis) teutonnes, justifiant l'insolente réussite, et de sa carte de visite et ce "Carnal Confessions" qui fait plus qu'en confirmer le rare potentiel. La jouissance morbide promise est bel et bien au rendez-vous de cet opus qui honore les charmes solennels d'un doom dramatique et lumineux. Car derrière le nom du groupe un peu rude et une thématique que nous devinons funèbrement sexuelle, évoquant les démons charnels de l'Eglise, Fvneral Fvkk étonne toujours par sa dimension furieusement mélodique dont le principal vecteur demeure la voix cérémonieuse et néanmoins typique du genre, de Cantor Cinaedicus, en lieu et place des vocalises spéléologiques que nous nous attendions à croiser. Mais le chanteur est parfait pour déclamer ces psaumes engourdis, que mine une faute impardonnable.
Sous les coups de boutoir de guitares gonflées d'une semence vénéneuse ('Chapel Of Abuse'), "Carnal Confessions" appelle finalement à la contrition plus qu'au recueillement comme en témoigne notamment le granuleux 'A Shadow In The Dormitory', procession ankylosée où le regret s'accouple à une désespérée noirceur et la peine à la honte. Ainsi, malgré la beauté d'airain de cette voix christique, une inexorabilité absolue enserre ces plaintes qui résonnent comme de tragiques confessions, à l'image de 'Poor Sisters Of Nazareth', véritable cathédrale brumeuse qui se dresse dans toute sa souffrance dans une nuit sans étoiles. Avec une une classe impeccable, les Allemands récitent le credo d'un doom lyrique et austère tout ensemble comme on aimerait le goûter plus souvent. Mais la leçon n'en possède pas moins ce supplément d'âme qui permet de distinguer ses géniteurs de simples copistes. Ils forgent une dramaturgie pétrifiée dont l'admirable pureté d'expression contraste avec la rugosité minérale de saillies aux traits sinistres ('TheHalloweed Leech'). Ciselés avec une précision qui n'interdit pas l'émotion, à l'image du douloureux 'Alone With The Cross', ces titres forment un chapelet brillant d'un éclat d'ébène... Avec "Carnal Confessions", Fvneral Fvkk enfante l'opus que nous étions nombreux à espérer, écrin granitique d'un doom traditionnel empreint de gravité. (29.10.2019)
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