Après Somewhere Along Our Memory, Rose / Lavender et le Home Find Me de Left Alone, l'un des nombreux projets de Elisa, son unique maître des lieux, Distant Voices poursuit sa collaboration avec Sadness dont il réédite Tundra, agrégat de quatre plaintes capturées en 2015. Si le fruit de cette association n'est pas ce que nous préférons dans le catalogue confidentiel de ce précieux artisan de l'art noir, contrairement aux offrandes de Misery, Aube Grise, Arbre ou Brouillard, reconnaissons que cette somme, par son minimalisme (quasi) instrumental, n'est dénuée ni d'une forme de beauté diaphane ni d'un élan émotionnel qui le rendent attachant.
Plus mélancolique que dépressif, plus misérable que négatif, Sadness y tricote un back metal qui n'a de noir que le nom, errance squelettique aux confins du Shoegaze. Bien qu'il faille patienter jusqu'à The Lightly Falling In Our Storm pour entendre des vocalises écorchées, Soâr puis Autumn Wind qu'égrène un piano figé dans un strict dénuement, pleurent davantage, en quelques accords solitaires, un désespoir contrit qui touche au coeur. Fidèle à une écriture dont il ne se départira sans doute jamais, l'Américain rumine son spleen automnal qui trouve en Ensound l'écrin le plus achevé. Du haut de ses vingt-cinq minutes au garrot, cette complainte résume à elle-seule cette démesure grisâtre aux traits répétitifs. Le chant hurlé de notre hôte hachure ce paysage aussi délavé qu'isolé qu'irriguent une guitare paresseuse. La chorale féminine qui le drape tel un suaire, siphonne le peu de noirceur qu'elle exsude mais l'auréole cependant d'une grâce spectrale. Collection d'inédits, Tundra, outre le fait qu'il illustre la diarrhée créatrice de son auteur, montre un Sadness tel qu'en lui-même, peintre d'une tristesse évanescente et intimiste. Ceux qui le suivent au gré de ses (nombreuses) réalisations, puiseront là matière à cultiver leur mélancolie suicidaire. Quant aux autres, ils passeront une fois de plus leur chemin, n'y croisant pas les ténèbres convoitées... (08/10/2017)
Plus mélancolique que dépressif, plus misérable que négatif, Sadness y tricote un back metal qui n'a de noir que le nom, errance squelettique aux confins du Shoegaze. Bien qu'il faille patienter jusqu'à The Lightly Falling In Our Storm pour entendre des vocalises écorchées, Soâr puis Autumn Wind qu'égrène un piano figé dans un strict dénuement, pleurent davantage, en quelques accords solitaires, un désespoir contrit qui touche au coeur. Fidèle à une écriture dont il ne se départira sans doute jamais, l'Américain rumine son spleen automnal qui trouve en Ensound l'écrin le plus achevé. Du haut de ses vingt-cinq minutes au garrot, cette complainte résume à elle-seule cette démesure grisâtre aux traits répétitifs. Le chant hurlé de notre hôte hachure ce paysage aussi délavé qu'isolé qu'irriguent une guitare paresseuse. La chorale féminine qui le drape tel un suaire, siphonne le peu de noirceur qu'elle exsude mais l'auréole cependant d'une grâce spectrale. Collection d'inédits, Tundra, outre le fait qu'il illustre la diarrhée créatrice de son auteur, montre un Sadness tel qu'en lui-même, peintre d'une tristesse évanescente et intimiste. Ceux qui le suivent au gré de ses (nombreuses) réalisations, puiseront là matière à cultiver leur mélancolie suicidaire. Quant aux autres, ils passeront une fois de plus leur chemin, n'y croisant pas les ténèbres convoitées... (08/10/2017)
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