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Andrzej Zulawski | L'important c'est d'aimer (1975)


Troisième long métrage signé Andrzej Zulawski, L'important c'est d'aimer reste peut-être aussi son plus célèbre. Sur fond de peinture hallucinée du monde du cinéma, le film prend avant tout la forme d'une histoire d'amour tragique et surréaliste qui se conjugue à une descente aux enfers. Peuplé de personnages excessifs et perdus, le récit suit la déchéance d'une actrice (Romy Schneider au faîte de sa gloire) condamnée à faire du porno pour survivre. Sa rencontre avec un photographe (le toujours excellent Fabio Testi, à l'aise aussi bien dans le cinéma d'auteur que de genres), touché par sa détresse, lui offre une chance de connaître une rédemption salvatrice... qui n'aura finalement pas lieu. Accompagné par une très hitchockienne musique de Georges Delerue, les deux héros (?) se croisent sans jamais parvenir à communiquer réellement.
A la scène d'ouverture où la femme ne peut dire "je t'aime"à son partenaire ensanglanté, répond la séquence finale qui voit Romy murmurer ces trois mots à un Fabio Testi poissé de sang. Malgré sa puissance et une capacité d'envoûtement certaine, L'important c'est d'aimer demeure une oeuvre difficile où la caméra parkinsonnienne du Polonais suit des figures qui hurlent et se déchirent (cf. le jeu toujours aussi sobre de Klaus Kinski, ici toutefois plutôt bien dans son élément) dans un décor suintant la dépravation et la perdition à l'image de cette scène de partouze sordide que Testi doit photographier pour offrir une bouée à la femme qu'il aime...



















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