AU PIF

Lindsay Anderson | Le meilleur des mondes possibles (1973)


Si l'on veut vraiment connaître Malcolm McDowell, c'est Le meilleur des mondes possibles qu'il faut voir. Le film est tourné autour de lui et quasiment fait par lui puisqu'il en a inspiré le récit. Il est presque de tous les plans. Pour l'occasion, il retrouve le théoricien du Free cinema, Lindsay Anderson. Entre les deux, la complicité est évidente. Il retrouve aussi le personnage de Mick Travis qu'il a créé pour If... dont une bonne partie des comédies (Peter Jeffrey, Arthur Lowe, Chrstine Noonan, Graham Crowden...) peuplent O Lucky Man ! Le fait que chacun d'entre eux, comme tous les autres acteurs (sauf McDowell), campent plusieurs rôles participent de cette impression d'avoir à faire à un film dans un film, comme le suggère la fin où Mick Travis (à moins que cela ne soit Malcolm lui-même) passe une audition pour interpréter Mick Travis (!) sous la direction de Anderson.
Il est étonnant de voir aussi comment le métrage se nourrit d'Orange mécanique que l'Anglais vient de tourner, en piochant dans son casting (Warren Clarke, Philip Stone) ou en détournant les scènes où Alex sert de cobaye.  Au grès des aventures picaresques de ce Candide d'un nouveau temps et d'un nouveau genre, le regard halluciné et le sourire au coin des lèvres, le film tisse un portrait sans fard de l'Angleterre des années, tirant à boulets rouges sur la justice, l'armée, l'Eglise, la science... On rit souvent (jaune) face à ce O Lucky Man qui manie aussi bien le non-sens que le vitriol, rythmé par la musique de Alan Price (The Animals) dont les interventions agissent à la manière d'un choeur antique. | IMDb





















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