Witchtrap fait du Black/Thrash, qu'ils disent. Soit, si cela peut leur faire plaisir. Pour nous, il s'agit plutôt de Heavy Metal Old School ou alors d'une espèce de Speed/Thrash fleurant bon les années 80. Le Black, on a beau le chercher, nous ne l'avons pas trouvé, si ce n'est dans une imagerie nourrie au satanisme facile. A moins, bien entendu que Vengeance Is My Name marque une évolution ( ?) dans la carrière de cette horde venue de Colombie et dont nous ne connaissons pas, autant le reconnaître, les deux seules précédentes cartouches longue durée (sans compter demos et autres EP) tirées depuis 1992 ! En revanche, ce qui ne fait aucun doute est la raison pour laquelle cette troisième agression se voit distribuée par Hells Headbangers, label qu'insupportent le son léché, trop propre sur lui et les trucs à la (dernière) mode. Rien de tout cela effectivement avec Witchtrap qui trouve ainsi tout à fait sa place entre Superchrist, Speedwolf ou Midnight, pour ne citer que trois spécimens du catalogue rétrograde de l'écurie américaine. Ni ambition ni prétention (ce n'est pas grave), Vengeance Is My Name est juste un de ces petits albums qui possèdent le charme du petit artisanat, modestes mais sincères. C'est bien simple, du chant haut perché, façon « je me suis coincé les couilles dans ma braguette » aux grattes qui cavalent à tout bout de champ, sans oublier une durée qui n'excède que peu les 30 minutes, on croirait presque être tombé sur un vestige archéologique oublié et (re)découvert il y a peu. Dans son genre nostalgique, le compteur stoppé il y a 25 ans, cette petite poignée de titres (huit dont une intro) fait mouche. Citons par exemple le speed "Put To Death", le plus rampant "The Queen Of Hell", la profession de foi "Metal" (ça ne s'invente pas) et plus encore "Winds Of War", perforé par un break saignant. Rapide et sans affèterie aucune, le menu défile à toute allure, sans temps mort, les Colombiens vidangeant un Thrash préhistorique certes basique mais qui devrait néanmoins trouver son (maigre) public chez quelques ayatollahs du metal old school. Et puis, ce n'est pas tous les jours que l'on tombe sur un groupe d'Amérique du Sud pour l'ignorer et ce, d'autant plus qu'on a connu pire que ce Witchtrap au sale parfum d'occultisme de série Z. (2012)
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