Commençons par les choses qui fâchent. En effet, signer avec un label ( en l’occurrence le modeste mais passionné Debemur Morti, qui au final n’aura dû se contenter que d’une réédition du premier essai) pour finalement sceller un pacte avec une autre écurie (le plus puissant Candlelight), n'est pas une attitude franchement correcte. Blood Of Kingu ne s’est pourtant pas gêné pour le faire, quand bien même il n’est pas le premier. Ce comportement est d’autant plus décevant (et paradoxal ?) que la horde conserve par ailleurs une attitude franchement underground dans l’âme – quasiment pas de photos, aucun contact possible, page MySpace réduite à son stricte minimum - tout à fait respectable.
Ce coup de gueule énoncé, voyons voir ce que ce Sun In the House of the Scorpion, à la très belle pochette signée Zdzislaw Becksinski, a dans le ventre. Ce second méfait était attendu au tournant par tous ceux qui estiment - à raison - que Roman Saenko, son cerveau, est un musicien bourré de talent mais regrettent le sabordage du grand Hate Forest, que la première incantation de Blood Of Kingu trois ans auparavant (De Occulta Philosophia) n’a pas pu compenser du fait de son caractère par trop inachevé. Certains commençaient même à se poser des questions quant à la capacité de l’Ukrainien à se renouveler, suite aux derniers albums de Drudkh, un de ses autres projets, tout simplement moins réussis bien que néanmoins toujours très beaux. Sun In the House of the Scorpion devrait donc les rassurer. La haine à la fois primitive et majestueuse de Hate Forest n’est toujours pas totalement ravivée mais on s’en rapproche. Au début simple véhicule solitaire basé sur les mythologies sumériennes ou indo-européennes, Blood Of Kingu bénéficie désormais d’une dynamique de groupe suite au recrutement du fidèle Thurios, chanteur chez Drudkh (dont on retrouve aussi l’actuel bassiste et l’ancien batteur !) et ici simple guitariste. Ce remodelage n’est certainement pas étranger à cette inspiration retrouvée. Enténébré par le chant comme frotté avec du papier de verre de Saenko, plus Death metal que jamais (on pense d’ailleurs à celui de Karl Willets de Bolt Thrower) et cette fois-ci audible comparé à la bouillie du jet séminal auquel elle conférait toutefois des allures de rite incantatoire , cet album est une boule grouillante de haine, théâtre d’une vraie cruauté black metal. Il martèle une violence épidermique hallucinante que seul le long « Incantation of He Who Sleeps », dont les atours épiques le rapproche des hauts faits d’armes de Purity (Hate Forest), brise un temps soit peu. Le reste, balisé par un prologue, une outro et quelques transitions aux accents orientaux et cabalistiques plutôt inutiles, prend la forme d’une cascade abrasive de négativité. Contrairement à De Occulta Philosophia, Sun In the House of the Scorpion offre de vraies compostions, rapides le plus souvent, tendues toujours, coups de boutoir d’une intensité démentielle (« Ceremonies To awake Thy Angeless Hate », « Those That Wonder Amidst the Stars », « Cyclopeans Temples of the Old Ones »…). On suit leur déroulé avec un intérêt constamment maintenu jusqu’à la reprise de Beherit, « The Gates of Nanna », que le groupe transforme en cérémonie rituelle. Sans égaler certains chefs-d’œuvre de Hate Forest, de Drudkh ou même les deux seules émanations du méconnu Dark Ages, Blood Of Kingu a enfanté avec réussite une ode aux vibrations noires dont l’unique faiblesse réside moins dans sa trop courte durée - Roman Saenko n’a jamais été un adepte des œuvres fleuves, ce n’est certainement pas maintenant que cela va changer – que dans le fait de ne proposer en définitive que cinq titres originaux. Vu l'excellence de ces derniers, ce n'est pas grave... 3.5/5 (2010) | Facebock
Ce coup de gueule énoncé, voyons voir ce que ce Sun In the House of the Scorpion, à la très belle pochette signée Zdzislaw Becksinski, a dans le ventre. Ce second méfait était attendu au tournant par tous ceux qui estiment - à raison - que Roman Saenko, son cerveau, est un musicien bourré de talent mais regrettent le sabordage du grand Hate Forest, que la première incantation de Blood Of Kingu trois ans auparavant (De Occulta Philosophia) n’a pas pu compenser du fait de son caractère par trop inachevé. Certains commençaient même à se poser des questions quant à la capacité de l’Ukrainien à se renouveler, suite aux derniers albums de Drudkh, un de ses autres projets, tout simplement moins réussis bien que néanmoins toujours très beaux. Sun In the House of the Scorpion devrait donc les rassurer. La haine à la fois primitive et majestueuse de Hate Forest n’est toujours pas totalement ravivée mais on s’en rapproche. Au début simple véhicule solitaire basé sur les mythologies sumériennes ou indo-européennes, Blood Of Kingu bénéficie désormais d’une dynamique de groupe suite au recrutement du fidèle Thurios, chanteur chez Drudkh (dont on retrouve aussi l’actuel bassiste et l’ancien batteur !) et ici simple guitariste. Ce remodelage n’est certainement pas étranger à cette inspiration retrouvée. Enténébré par le chant comme frotté avec du papier de verre de Saenko, plus Death metal que jamais (on pense d’ailleurs à celui de Karl Willets de Bolt Thrower) et cette fois-ci audible comparé à la bouillie du jet séminal auquel elle conférait toutefois des allures de rite incantatoire , cet album est une boule grouillante de haine, théâtre d’une vraie cruauté black metal. Il martèle une violence épidermique hallucinante que seul le long « Incantation of He Who Sleeps », dont les atours épiques le rapproche des hauts faits d’armes de Purity (Hate Forest), brise un temps soit peu. Le reste, balisé par un prologue, une outro et quelques transitions aux accents orientaux et cabalistiques plutôt inutiles, prend la forme d’une cascade abrasive de négativité. Contrairement à De Occulta Philosophia, Sun In the House of the Scorpion offre de vraies compostions, rapides le plus souvent, tendues toujours, coups de boutoir d’une intensité démentielle (« Ceremonies To awake Thy Angeless Hate », « Those That Wonder Amidst the Stars », « Cyclopeans Temples of the Old Ones »…). On suit leur déroulé avec un intérêt constamment maintenu jusqu’à la reprise de Beherit, « The Gates of Nanna », que le groupe transforme en cérémonie rituelle. Sans égaler certains chefs-d’œuvre de Hate Forest, de Drudkh ou même les deux seules émanations du méconnu Dark Ages, Blood Of Kingu a enfanté avec réussite une ode aux vibrations noires dont l’unique faiblesse réside moins dans sa trop courte durée - Roman Saenko n’a jamais été un adepte des œuvres fleuves, ce n’est certainement pas maintenant que cela va changer – que dans le fait de ne proposer en définitive que cinq titres originaux. Vu l'excellence de ces derniers, ce n'est pas grave... 3.5/5 (2010) | Facebock
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