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Birds Of Prey | The Hellpreacher (2009)


Erik Larson, le bûcheron de Virginie, Richmond USA, n'est pas du genre à se contenter de téter des bières avachi dans son canapé. Alabama Thunder Pussy a peut-être bu sa dernier Budweiser après avoir pourtant livrer sa meilleure cartouche avec Open Fire, il a toujours (entre autres projets) Birds Of Prey pour vidanger ses riffs graisseux et épais comme une semence masculine après quelques jours d'abstinence. Birds Of Prey est un de ces groupes qui ne peuvent être qu'américains. Il a ce son velu qui sent les dessous de bras, ce chant rugueux biberonné au Jack Daniels typique et cette manière d'aller à l'essentiel (les titres ne dépassent jamais les cinq minutes). Avec les jambes arquées entre le sludge/doom et le stoner sudiste, le groupe où l'on croise des mecs issus de Baroness, Municipal Waste ou Beaten Back To Pure (tout est dit !), regurgite déjà son troisième glaviot en quatre ans. On ne perd pas temps chez l'Oncle Sam. Et cela s'entend tout du long de ces douze enclumes. Epidermique et intense, The Hellpreacher, tel Ted Nugent à un concours de chasse, ne fait pas de quartier. Il usine un metal ultra pesant, plombé par des guitares implacables  ("Tempt The Disciples"). Pouvant aussi bien balancer un uppercut brutal quasi punk dans l'esprit ("Taking On Our Winter Blood", où Ben Hogg semble vomir toutes ses tripes, "Blind Faith") ou un superbe, bien que très (trop?) court instrumental ("As The Field Mice Play"), Birds Of Prey atteint surtout l'orgasme lorsqu'il dresse une érection en béton armé. "Mama", dont les premières mesures s'accrochent au cerveau pour ne plus le quitter, "Juvie", introduit par une basse toute en rondeur avant de s'accoupler avec des riffs dignes d'un panzer lors de l'invasion de la Pologne ou le puissant "Alive Inside !" sont ainsi des saillies écrasantes, emportées par une cadence pachydermique. Mais comme on peut aimer la binouse, les armes à feu, lire Hustler et avoir quand même un coeur, les Ricains savent aussi faire parler l'émotion et pas uniquement la poudre, comme en témoigne le presque doom "The Excavation" et ses lignes de grattes d'où suinte une mélancolie poisseuse. D'ailleurs Erik Larson et Bo Leslie forment vraiment le socle mazouté sur lequel Birds Of Prey s'enfonce, avec leurs riffs tour à tour sales et gras comme le ketchup ("False Prophet") ou bien chargés d'une vraie finesse (la respiration instrumentale aux teintes hispaniques "The Owl Close In"). Leurs joutes ne sont également pas sans évoquer le grand hard rock et le pur heavy metal dont Larson est d'ailleurs fan (il suffit d'entendre le dernier opus de la Chatte de l'Alabama pour s'en convaincre), témoin le final jouissif de "Giving Up The Ghost", notamment. Une belle "Busherie" donc, un coup de poing dans la gueule et comme on est de bons chrétiens, on tend la joue gauche avec une délectation masochiste... Amen. (2009)


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