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The Sin Committee | Confess (2009)



















Tous les profanes et les détracteurs du progressif, qu'il soit metal ou tout simplement rock et qui se complaisent à réduire le style à une musique par trop démonstrative et vierge d'émotions, seraient donc plutôt bien inspirés de jeter une oreille ou deux sur ce premier (mini) galop d'essai de The Sin Committee, Confess, qui succède à une démo, Wormwood, gravée il y a deux ans déjà.

En effet, en cinq morceaux, les Hollandais brisent pas mal de stéréotypes et de préjugés parfois injustement accolés au genre. Ainsi, le quatuor ne ressent par exemple jamais le besoin d'en mettre plein la vue et ce, en dépit d'un niveau technique qui n'a clairement rien à envier à personne, tout comme il préfère opter pour un format assez court - entre quatre et cinq minutes, pas plus - plutôt que de se déployer par le biais de durées excessives. Des guitares puissantes, une rythmique bien pesante, un chant clair qui s'accouple fréquemment avec des lignes caverneuses presque death (comme sur "Serious Adverse Event" par exemple) ou plus énervée ("Regression Of Faith") alimentent un metal progressif à la fois groovy (l'excellent "Confess" en guise d'entame) et enragé ("Straw Men"). The Sin Committee développe de fait une vision assez personnelle du progressif, une vision qui du reste ne doit rien à ses figures tutélaires (Dream Theater, Fates Warning...) : direct et carburant par instant au fluide du pur heavy metal, lumineux sans être naïf, sombre quand il le faut.

Chaque titre est construit sur un canevas passionnant à suivre qui place toujours la virtuosité au service d'une écriture qui possède du relief et une densité proche de celle du Japon. Ces mecs témoignent qu'il n'est souvent pas nécessaire d'étirer la trame au-delà des dix minutes (voire plus) pour faire mouche et impressionner, bien au contraire. Composer de vraies chansons, équilibrées et carrées, mélodiques et intenses, se révèle être une qualité qui n'est pas donné à tous. Eux peuvent s'en vanter, quand bien même cinq pistes pour vingt minutes de musique, c'est peu... Mais néanmoins suffisant pour se faire déjà une petite idée d'un potentiel qui ne demande qu'à s'extraire de sa gangue. Combinant avec bonheur un prog metal singulier avec quelques atours empruntés à ce qu'on appelle l'extrême progressif, il s'agit là en définitive d'un groupe à suivre dont on souhaite qu'il parvienne à décrocher un contrat avec un label et nous offrir alors un véritable album longue durée. Ces Néerlandais le méritent amplement ! Une bonne découverte. (2009 | Music Waves)

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