Western réputé bien que relativement méconnu, Les 4 desperados mérite en effet le détour. Si son titre laisse augurer une petite pellicule de série comme l'Europe en usinait alors à la pelle, ce film réalisé par le modeste Julio Buchs a l'intelligence de se démarquer justement de la production courante.
Son thème - la vengeance - est classique mais le traitement retenu l'est quant à lui beaucoup moins. Frappé du sceau de la tragédie et de la fatalité, Los desperados repose ainsi sur l'antagonisme de deux personnages liés l'un à l'autre par une soif vengeresse couplée à une haine réciproque et paroxysmique. D'un côté, John Warner (George Hilton) qui veut se venger de la mort de sa fiancée, Rosa, morte en couche alors qu'il est enrôlé dans la Guerre de Sécession. De l'autre, Sandoval (Ernest Borgnine), le père de la jeune femme qui estime Warner responsable de son décès. Là réside la première originalité du film. Ce n'est pas la seule. La manière dont le scénario distribue les rôles entre le bon et le méchant en constitue une autre. Si Warner apparaît au début comme le héros et Sandoval, le vilain, répartition induite par le choix des comédiens, Hilton avec sa belle gueule se glissant naturellement dans la peau du gentil et Borgnine avec son physique massif de brute, dans celle du père rongé par la haine, le récit transforme peu à peu le premier en chef de bande qui fait régner la terreur tandis que le second finit par susciter la sympathique par sa loyauté et sa droiture. Des décors (l'arène où seront exécutés les desperados) et des situations (la mort de Sandoval déchiqueté par un taureau, le duel sous la pluie) insolites , sans oublier un sens de l'ellipse étonnant, achèvent de faire de cette production espagnole un western des plus curieux, même s'il cède parfois aux tiques leoniens (l'affrontement avorté entre les deux protagonistes). Louons également la très belle photographie de Francisco Sempere, qui confère aux scènes d'intérieures des lueurs brûlantes et le score de Gianni Ferrio qui participe du désespoir ruisselant de cette histoire tragique. Si Annabella Incontrera est citée dans le générique, son absence confirme que tout un pan de l'intrigue a disparu de la copie, par conséquent incomplète, qui circule. Enfin, la paternité du film serait sujet à débat car des rumeurs laissent entendre que Lucio Fulci aurait participé à sa réalisation mais aucune source officielle n'atteste cette information et ce d'autant plus qu'on peut chercher en vain l'empreinte divine du père de 4 de l'apocalypse dans ce western duquel la violence se réduit à de rares impacts de balles. Les 4 Desperados constitue une excellente découverte, western au ton singulier plus proche de La horde sauvage de Peckinpah que des ersatz leoniens habituels, auquel Ernest Borgnine insuffle toute sa force tachetée de finesse au point d'écraser le reste de la distribution. (vu le 09.02.2020)
Son thème - la vengeance - est classique mais le traitement retenu l'est quant à lui beaucoup moins. Frappé du sceau de la tragédie et de la fatalité, Los desperados repose ainsi sur l'antagonisme de deux personnages liés l'un à l'autre par une soif vengeresse couplée à une haine réciproque et paroxysmique. D'un côté, John Warner (George Hilton) qui veut se venger de la mort de sa fiancée, Rosa, morte en couche alors qu'il est enrôlé dans la Guerre de Sécession. De l'autre, Sandoval (Ernest Borgnine), le père de la jeune femme qui estime Warner responsable de son décès. Là réside la première originalité du film. Ce n'est pas la seule. La manière dont le scénario distribue les rôles entre le bon et le méchant en constitue une autre. Si Warner apparaît au début comme le héros et Sandoval, le vilain, répartition induite par le choix des comédiens, Hilton avec sa belle gueule se glissant naturellement dans la peau du gentil et Borgnine avec son physique massif de brute, dans celle du père rongé par la haine, le récit transforme peu à peu le premier en chef de bande qui fait régner la terreur tandis que le second finit par susciter la sympathique par sa loyauté et sa droiture. Des décors (l'arène où seront exécutés les desperados) et des situations (la mort de Sandoval déchiqueté par un taureau, le duel sous la pluie) insolites , sans oublier un sens de l'ellipse étonnant, achèvent de faire de cette production espagnole un western des plus curieux, même s'il cède parfois aux tiques leoniens (l'affrontement avorté entre les deux protagonistes). Louons également la très belle photographie de Francisco Sempere, qui confère aux scènes d'intérieures des lueurs brûlantes et le score de Gianni Ferrio qui participe du désespoir ruisselant de cette histoire tragique. Si Annabella Incontrera est citée dans le générique, son absence confirme que tout un pan de l'intrigue a disparu de la copie, par conséquent incomplète, qui circule. Enfin, la paternité du film serait sujet à débat car des rumeurs laissent entendre que Lucio Fulci aurait participé à sa réalisation mais aucune source officielle n'atteste cette information et ce d'autant plus qu'on peut chercher en vain l'empreinte divine du père de 4 de l'apocalypse dans ce western duquel la violence se réduit à de rares impacts de balles. Les 4 Desperados constitue une excellente découverte, western au ton singulier plus proche de La horde sauvage de Peckinpah que des ersatz leoniens habituels, auquel Ernest Borgnine insuffle toute sa force tachetée de finesse au point d'écraser le reste de la distribution. (vu le 09.02.2020)
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