Une fois n'est pas coutume, si Surya accueille en son sein une fille, ce n'est pas pour la mettre en avant telle une déesse déclamant ses prêches mais pour lui confier les rênes d'une rythmique (forcément) pesante qu'elle bétonne derrière ses fûts avec un groove tentaculaire bien que non dépourvu de finesse.
Son jeu est à l'image du matériau buriné par les Anglais, aussi puissamment atmosphérique qu'enraciné dans un socle lourd, pierreux et dévasté. Autant de qualificatifs que l'on attribue généralement au post métal, genre dont le groupe récite le credo avec application et sincérité. Ce qui ne lui interdit pas une personnalité certaine, laquelle est moins à chercher dans les influences doom et sludge qui corrodent son art que dans le profond désespoir dont il ouvre les torrentielles vannes. Cette inexorabilité qui presse "Solastalgia", son deuxième effort, n'est pas liée à la solitude ou à la perte d'un être cher comme bien souvent mais naît de la contemplation alarmante d'une planète à l'agonie dont rien ne semble pouvoir freiner la destruction. Reprenant les choses où les a laissées son prédécesseur, "Apocalypse A.D." (2016), cette offrande trempe dans les eaux noires d'un pessimisme définitif quand bien même une déchirante beauté suinte de la toile tissée par des guitares parfois pointillistes ('Anthropocene'), souvent écrasantes ('The Purpose') mais toujours pétries d'émotions.
Aucune lueur d'espoir n'éclaire cet album que le monumental 'Saviours' achève avec toute la force désespérée que son sujet impose. Son format ramassé - à peine plus de trente minutes au jus - participe d'une intensité à la fois bourrue et éthérée. A l'exception du court interlude 'Fenland', chaque titre dévide une trame aux allures de sourde et cataclysmique élévation à l'image du pulsatif 'Black Snake Prophecy' qui se faufile à travers de sombres cavités, tour à tour aériennes ou telluriques. Parlé ou hurlé, le chant se trouve souvent relégué au second plan, position qui renforce le caractère fortement instrumental de "Solastalgia", lequel puise dans ses développements noueux autant sa sève mélancolique que son pouvoir d'évocation. Peinture d'une terre en feu dont il ne restera bientôt plus que des cendres, cet opus confirme le potentiel de Surya, lequel distille avec tension et caractère l'éclat cendreux d'un post doom metal messianique. (30.08.2019)
Son jeu est à l'image du matériau buriné par les Anglais, aussi puissamment atmosphérique qu'enraciné dans un socle lourd, pierreux et dévasté. Autant de qualificatifs que l'on attribue généralement au post métal, genre dont le groupe récite le credo avec application et sincérité. Ce qui ne lui interdit pas une personnalité certaine, laquelle est moins à chercher dans les influences doom et sludge qui corrodent son art que dans le profond désespoir dont il ouvre les torrentielles vannes. Cette inexorabilité qui presse "Solastalgia", son deuxième effort, n'est pas liée à la solitude ou à la perte d'un être cher comme bien souvent mais naît de la contemplation alarmante d'une planète à l'agonie dont rien ne semble pouvoir freiner la destruction. Reprenant les choses où les a laissées son prédécesseur, "Apocalypse A.D." (2016), cette offrande trempe dans les eaux noires d'un pessimisme définitif quand bien même une déchirante beauté suinte de la toile tissée par des guitares parfois pointillistes ('Anthropocene'), souvent écrasantes ('The Purpose') mais toujours pétries d'émotions.
Aucune lueur d'espoir n'éclaire cet album que le monumental 'Saviours' achève avec toute la force désespérée que son sujet impose. Son format ramassé - à peine plus de trente minutes au jus - participe d'une intensité à la fois bourrue et éthérée. A l'exception du court interlude 'Fenland', chaque titre dévide une trame aux allures de sourde et cataclysmique élévation à l'image du pulsatif 'Black Snake Prophecy' qui se faufile à travers de sombres cavités, tour à tour aériennes ou telluriques. Parlé ou hurlé, le chant se trouve souvent relégué au second plan, position qui renforce le caractère fortement instrumental de "Solastalgia", lequel puise dans ses développements noueux autant sa sève mélancolique que son pouvoir d'évocation. Peinture d'une terre en feu dont il ne restera bientôt plus que des cendres, cet opus confirme le potentiel de Surya, lequel distille avec tension et caractère l'éclat cendreux d'un post doom metal messianique. (30.08.2019)
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