5ive's Continuum Research Project. Derrière cet étrange patronyme se cache en fait deux musiciens américains, Ben Carr (guitare) et Charlie Harrold (batterie).
Connecté à la sphère post rock/drone (le bassiste d'Isis Jeff Caxide a participé à l'entreprise), le duo sculpte une trame sonore instrumental hallucinée aux confins du doom et de l'ambient. Succédant à deux premiers opus capturé sous le nom de 5ive, The Hemophiliac Dream n'est peut-être qu'un simple EP mais pour sa durée (plus de trente minutes pour deux compos seulement) et surtout, sa valeur artistique, il mérite largement qu'on s'intéresse à lui. Subdivisé en deux parties, l'objet a quelque chose d'un périple cosmique et psyché démentiel. Le premier pan, du haut de ses 24 minutes, renoue avec la beauté vaporeuse des années 70 (Pink Floyd n'est parfois pas loin). Basé sur un entrelacs d'effluves nébuleuses, noyées sous les effets, il navigue dans un espace infini qui tutoie l'Absolu. Mais attention, le groupe ne braconne pas simplement sur les terres du space rock enfumé, il sait arrimer son architecture lovecraftienne à un substrat épais et pesant. Des myriades de sons échappés de guitares vertigineuses néanmoins rongées par la rouille, forment le fil d'Ariane d'une pulsation expérimentale dont on sent bien qu'aucuns freins, qu'aucune limites ne viennent jamais entraver. Aérien et minéral à la fois. On décolle très haut vers des sphères mystérieuses, presque mystiques. Plus barré, le second volet doit une part de sa folie au cerveau de James Plotkin (Khanate) qui l'a remixé. Il s'agit d'un trip acide aux portes de la musique bruitiste, dérive somnambulique polluée par l'érosion de sons trafiqués qui mangent l'espace au point de gommer un modelé pourtant identique au premier morceau, dont il est une reprise gangrenée et plus courte. Pas facile d'accès certainement pourtant 5ive's Continuum Research project y démontre encore une fois la démesure d'un talent qui sait donner vie à du bruit blanc, à un magma informe et monstrueux. Tentaculaire même. D'une beauté envoûtante aussi... pour qui est assez ouvert d'esprit cependant. Mais heureusement qu'il existe encore des artistes de cet acabit pour briser le conformisme ambient. Bref, dans l'esprit, ces Américains sont complètement ancrés dans les seventies. (2010)
Connecté à la sphère post rock/drone (le bassiste d'Isis Jeff Caxide a participé à l'entreprise), le duo sculpte une trame sonore instrumental hallucinée aux confins du doom et de l'ambient. Succédant à deux premiers opus capturé sous le nom de 5ive, The Hemophiliac Dream n'est peut-être qu'un simple EP mais pour sa durée (plus de trente minutes pour deux compos seulement) et surtout, sa valeur artistique, il mérite largement qu'on s'intéresse à lui. Subdivisé en deux parties, l'objet a quelque chose d'un périple cosmique et psyché démentiel. Le premier pan, du haut de ses 24 minutes, renoue avec la beauté vaporeuse des années 70 (Pink Floyd n'est parfois pas loin). Basé sur un entrelacs d'effluves nébuleuses, noyées sous les effets, il navigue dans un espace infini qui tutoie l'Absolu. Mais attention, le groupe ne braconne pas simplement sur les terres du space rock enfumé, il sait arrimer son architecture lovecraftienne à un substrat épais et pesant. Des myriades de sons échappés de guitares vertigineuses néanmoins rongées par la rouille, forment le fil d'Ariane d'une pulsation expérimentale dont on sent bien qu'aucuns freins, qu'aucune limites ne viennent jamais entraver. Aérien et minéral à la fois. On décolle très haut vers des sphères mystérieuses, presque mystiques. Plus barré, le second volet doit une part de sa folie au cerveau de James Plotkin (Khanate) qui l'a remixé. Il s'agit d'un trip acide aux portes de la musique bruitiste, dérive somnambulique polluée par l'érosion de sons trafiqués qui mangent l'espace au point de gommer un modelé pourtant identique au premier morceau, dont il est une reprise gangrenée et plus courte. Pas facile d'accès certainement pourtant 5ive's Continuum Research project y démontre encore une fois la démesure d'un talent qui sait donner vie à du bruit blanc, à un magma informe et monstrueux. Tentaculaire même. D'une beauté envoûtante aussi... pour qui est assez ouvert d'esprit cependant. Mais heureusement qu'il existe encore des artistes de cet acabit pour briser le conformisme ambient. Bref, dans l'esprit, ces Américains sont complètement ancrés dans les seventies. (2010)
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